Dis-moi
qui tu fréquentes, je te dirais qui tu hais.
Francis
Blanche
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La
lecture doit être un danger
Cioran
Quiconque
aime une grenouille en fait une déesse
Proverbe chinois
L'humanisme
était une façon d’éduquer, de
discipliner, de «domestiquer» les gens. Aussi, les êtres humains, par nature
inachevés, ont été domestiqués par la langue, la culture, la sédentarisation et
le livre.
Peter Sloterdijk
La lecture obligatoire imposée dans le cadre scolaire est un frein
et un obstacle. Elle n'est pas considérée comme une vraie lecture. Lire, c'est
lire pour soi; la lecture à l'école,
c'est du travail, un travail comme un autre. [...] la lecture scolaire n'est ni
suffisamment valorisée ni suffisamment appropriée pour devenir le socle d'une
définition de soi comme lecteur.
Christian Baudelot
Et puis, écrire une histoire est un
geste qui accomplit la moitié du travail; l'autre moitié revient à cette
personne qui prend cette histoire, la lit, l'emporte avec elle, la met près
d'elle, dans la rue, au meilleur moment - le temps sauvé de la journée - et la
fait passer dans son intimité.
Éric DE
LUCA
Qui
vole une pièce d'argent se voit condamné; qui vole un État se voit couronné.
Proverbe chinois
La bouse de vache est plus utile que les dogmes. On peut en faire de l'engrais.
Mao-Tsé-toung
Si
le ciel vous jette une datte, ouvrez la bouche.
Proverbe chinois
Les interrogations du jour
Comment interpréter l'assertion suivante de Tzvetan Todorov: l'humain ne construit du sens qu'à partir de sa propre histoire?
On ne pense que par reflet, le chercheur en sciences humaines, comme l'écrivain
n'analyse les faits qu'à partir de son vécu personnel. A la différence du
chercheur en sciences naturelles, il doit abolir le mur entre sa vie et son ouvre.
Il ne s'agit en aucun cas de céder aux mirages de l'introspection et de partir
en quête d'un «moi» authentique. Il faut seulement considérer lucidement les
rencontres qui nous façonnent : «Nous sommes entièrement faits des autres, de
ce qu'ils nous ont donné, de leurs impressions, de leurs réactions. Le moi
profond n'existe pas.»
Comment définir le
mal selon Tzvetan Todorov?
Je ne crois pas à un «mal» cosmique et invariable, mais il est vrai qu'on
en retrouve les différentes formes à tout stade de l'histoire. Il provient de
ce que chacun a besoin des autres, mais que ces autres ne lui accordent pas
spontanément ce qu'il désire. Cet égocentrisme est particulièrement dangereux
quand il devient collectif. Les pires forfaits ont été commis pour protéger les
«nôtres» face à une menace venue d'ailleurs. Ce manichéisme, qui confond «nous
et les autres» avec «ami et ennemi» ou pire, avec «bien et mal» est mortifère.
Quelle est la vision de Martin
Heidegger par rapport au sens de la vie?
La temporalité de l’homme c’est aussi sa tragédie : la mort est son
destin. Comment vivre lorsque l’on se fait mortel et biodégradable. Redoutable
problème existentiel. Pour Heidegger, la plupart des hommes se cachent à
eux-mêmes cette vérité. Il s ont inventé tout un système de défense contre
cette évidence. L’idée de l’au-delà à le grand avantage de proposer une option
d’immortalité : c’est un peu notre joker métaphysique. Se laisser absorber
par la quotidienneté de l’existence est une autre façon de détourner les yeux
face à l’échéance suprême. Mais l’homme «authentique», selon Heidegger, est qui
ose regarder sa propre mort en face, qui ose même l’anticiper. C’est à ce prix
qu’il perd sa tranquillité d’esprit mais qu’il connaît la vrai prix de la vie
et peut la vivre pleinement.
Jean-François Dortier, sociologue, fondateur du magazine Sciences
Humaines.
A partir de 1965, Roman Opalka
peint sans relâche une suite de nombres, en partant du chiffre 1? En peignant
ainsi, il se rend jusqu’à quel nombre?
C'est en 1965 qu'Opalka
met en chantier son œuvre intitulé Opalka 1965/1-∞
. Il la poursuivra jusqu'à
sa mort en 2011. Il peint en blanc sur fond noir les nombres qui se succèdent à
l'infini. Chaque toile intitulé Détails est du même format - 1960 x 1350 cm.
Arrivé au nombre 1 000 000, il ajoute 1% de blanc pour le fond de chaque
tableau, se prend en photo et enregistre sa voix à la fin de chaque toile. L'œuvre
s'achève au nombre 5 607 249. Dans cette œuvre moirée, entre chien et loup, résonne
l'une des tonalités de l'époque où le
Nombre règne: celle d'un compte à rebours, d'une temporalité qui ne tient qu'à un fil, entre big-bang initial et holocauste final.
Fusionnant l'un avec l'autre en un sens.
Mathieu
Terrence, auteur
du livre, Le Devenir du
Nombre
Un maitre de la musique qui a composé à l’aide des mathématiques…
C'est en 1954, avec l'œuvre
Metastasis, que Iannis Xenakis crée une musique entièrement déduite de règles et
de procédures mathématiques. Il ne possède pas encore la maitrise des
ordinateurs qui systématiseront son processus créatif. Architecte de formation,
élève de Le Corbusier, disciple de Boulez, il compose sa musique stochastique
en s'appuyant sur la théorie des jeux de Van Neumann. Xenakis essaie de se
rapprocher de la création de phénomènes biologiques. Pourtant la mélodie est désertée.
Mathieu Terrence, auteur du
livre, Le Devenir du Nombre
Liens en rapport avec la musique de Xenakis
Article du jour
Article se retrouvant dans le magazine La Recherche que j’ai trouvé très instructif… Le thème principal de cet article est l’identité. Vous pouvez trouvez ce numéro dans les kiosques à journaux ou le commander ici : http://www.larecherche.fr/boutique/parutions/2012
Les
neurobiologistes ne cessent d'accumuler de nouvelles connaissances sur la
mémoire. Elles les amènent à repenser la manière dont nous construisons nos
souvenirs et notre identité. Ce numéro des Dossiers de La Recherche fait un
point complet et actuel sur cette fonction si fondamentalement humaine.
Les subtils rouages de notre mémoire
Chaque fois que nous nous
remémorons un moment précis, nous en reconstruisons le souvenir. Nous combinons
pour cela des connaissances schématiques sur notre passé et des détails
spécifiques à cet événement.
Comment notre mémoire
façonne-t-elle notre identité ? Philosophes et psychologues ont longtemps
débattu de la nature de la conscience de soi et de sa relation avec la mémoire.
Parmi eux, William James fut l’un des premiers, en 1980, à définir l’identité
par ses liens avec la mémoire de sa propre histoire. Pour lui, sans cette
capacité à remonter dans notre passé, nous ne pourrions simplement pas avoir
d’identité. Aujourd’hui, on considère que c’est la mémoire autobiographique,
celle des expériences et des connaissances personnelles acquises tout au long
de sa vie, qui fond notre sentiment d’identité : ce que nous avons été, ce
que nous sommes maintenant et que nous nous pourrions devenir. Cette mémoire
est considérée comme un système mnésique uniquement humain.
Lorsqu’un souvenir
autobiographique nous vient à l’esprit, tout un réseau cérébral largement
distribué dans le néocortex devient actif. Toute atteinte de ce réseau, en cas
de lésions cérébrales, par exemple, s’accompagne donc logiquement d’une perturbation
de nos souvenirs plus ou moins importante, voire d’une absence totale de
souvenirs, mais aussi d’une perte d’identité. 30 ans de recherche dans ce
domaine ont conduit à une conception théorique de ce système de mémoire de soi
et à ses différentes propriétés.
Principes de cohérence et de correspondance
Tout d’abord, la mémoire
autobiographique n’est pas forcément exacte. Les études cognitives montrent
qu’un souvenir peut être exact, partiellement exact, ou totalement faux.
Il est toujours incomplet et fragmentaire, sans commune mesure avec d’autres
formes d’enregistrements comme les vidéos, les photographies, etc. Comme l’ont
montré de nombreux travaux, la mémoire humaine est axée bien plus sur
l’extraction et la mémorisation du sens général que sur des détails.
Dans les années 1990, à partir
de cas cliniques et de résultats d’expérience de psychologie
expérimentale, l’un d’entre nous (Martin Conway) a proposé une nouvelle
conception de la mémoire autobiographique. Elle tranchait considérablement avec
la vision précédente. On savait déjà que la mémoire autobiographique reposait
sur 2 composantes, la mémoire épisodique, c’est-à-dire celle des événements, et
la mémoire sémantique, plus conceptuelle, celle des connaissances générales sur
le monde et sur soi.
Mais ce nouveau modèle a mis
l’accent sur le fait que les souvenirs autobiographiques sont des
reconstructions mentales complexes. Il stipule que la mémoire autobiographique
est guidée par 2 principes complémentaires : celui de correspondance et
celui de cohérence. Quand on reconstruit un souvenir, il doit refléter au mieux
notre expérience de la réalité, c’est le principe de correspondance. Il doit
aussi, selon le principe de correspondance, être en accord avec ce que nous
sommes, c’est-à-dire toutes nos croyances et
l’idée que nous nous faisons de
nous-mêmes.
Dans ce cadre théorique,
chaque souvenir est le résultat d’un équilibre entre correspondance et
cohérence, qui nourrit notre identité et permet de nous adapter au monde
social. Trop de correspondance suscite l’émergence de souvenirs très détaillés
et vivaces qui focalisent notre attention, et nos ressources cognitives et
affectives.
A l’inverse, trop de cohérence
peut conduire à construire un passé fantasque, et donc à une identité non
fondée sur les expériences vécues, voire, à l’extrême, à une fausse identité.
Les patients schizophrènes, par exemple, ont à la fois des souvenirs qui
confirment leurs délires (principe de cohérence) et des souvenirs qui
contredisent leurs croyances (principe de correspondance).
Du souvenir à la connaissance
L’idée que les souvenirs autobiographiques ne sont donc pas stockés comme tels en mémoire et sont des constructions mentales est désormais de plus en plus partagée. Le processus est complexe et dynamique. Ces souvenirs sont construits à chaque rappel à partir de plusieurs types d’informations gérées par différentes régions cérébrales. C’est de cette construction qu’émerge le sentiment conscient de revivre l’événement passé.
Mais, avant de décrire comment
s’effectue ce processus de rappel, revenons sur la nature des différentes
composantes sur lesquelles il s’appuie. Le fait de pouvoir se projeter dans le
temps pour revivre un souvenir personnel spécifique est ce qu’Endel Tulving, de
l’université de Toronto, a appelé la «conscience autonoétique» dans les années
1980. Pour lui, c’est la pierre angulaire de la mémoire épisodique.
Cette expérience contraste
avec d’autres états de conscience tels que le sentiment de familiarité et de
savoir, dits «conscience noétique», qui peuvent accompagner le rappel de
connaissances autobiographiques sans souvenirs épisodiques associés. Et
toujours selon Endel Tulving, ces 2 états de conscience, autonoétique et
noétique, caractérisent respectivement le rappel en mémoire épisodique et en mémoire
sémantique. Il a ainsi été le premier, en 1988, à distinguer les 2 types
d’informations auxquels la mémoire autobiographique fait appel : les
souvenirs épisodiques et les connaissances conceptuelles.
Les souvenirs épisodiques sont
des représentations de moments spécifiques. Par exemple : je me souviens
du jour de mon mariage. Ils contiennent toujours des détails épisodiques
perceptifs et sensoriels, souvent des détails visuels. Ils présentent aussi
toujours un point de vue; soit celui de «l’observateur», lorsque le sujet se
voit lui-même dans son souvenir : je me vois petit aller à l’école; soit
celui de «l’acteur», caractéristique des souvenirs épisodiques vivaces et
détaillés, qui conserve le point de vue original de l’événement vécu : je revois
mon maître me pointer du doigt en me menaçant de me punir.
Au cours des années 2000, nous
avons montré que les connaissances conceptuelles, au contraire, sont
constituées de schémas et de représentations génériques. Les plus
abstraits, les schémas, sont des idées générales sur nous-mêmes : je suis
une personne persévérante, gourmande, etc. Les représentations génériques
concernent de longues périodes bien définies, avec un début et une fin
(quand j’étais à l’université, quand je vivais à Paris, etc.) Elles sont
reliées par thèmes de vie et non selon un ordre temporel.
Nous les appelons les
«périodes de vie». Elles sont associées à un autre type de connaissances
conceptuelles personnelles : «les événements généraux». Ce sont en quelque
sort des résumés de nombreux événements spécifiques, soit étalés dans le temps
(mes vacances en Italie), soit répétés (les week-ends pendant mon
adolescence). Ils ont perdu l’inscription contextuelle de chaque
événement. Par souci d’économie, on en crée une représentation
schématique.
Au fil d’expériences
similaires, on passe donc d’un souvenir épisodique à une connaissance
conceptuelle. L’événement particulier n’est plus inscrit en tant que tel. C’est
un processus de «sémantisation» : avec le temps, le sentiment de «se
souvenir» devient celui de «savoir», et le point de vue d’observateur. Mais,
malgré cette tendance à schématisation des souvenirs épisodiques, certains
d’entre eux, souvent les plus marquants du point de vue personnel, conservent
leur nature épisodique.
Revenons à ce qui se passe au moment du rappel du
souvenir autobiographique. Comment se construit-il à partir des différents
types d’informations épisodiques ou conceptuelles? Dans un certain contexte, un
souvenir peut revenir en mémoire spontanément et involontairement. La madeleine
de Proust en est l’exemple typique.
Mais il s’agit, la plupart du
temps, d’un processus stratégique : une construction contrôlée par un
administrateur une, une identité à un moment donné, nous privilégions l’accès à
un souvenir plutôt qu’à un autre. Ainsi, c’est cette identité exécutive qui
détermine quels souvenirs vont être rappelés. Ce processus peut donner accès à
des connaissances sur une période de vie (quand j’étais professeur à
l’université de Leeds), qui à leur tour convoquent des événements généraux (les
congrès internationaux), qui eux-mêmes renvoient à des détails d’événements
spécifiques (une rencontre marquante dans un congrès).
Le rôle de cette identité
exécutive est particulièrement visible chez les personnes souffrant de
dépression, qui ont ainsi bien plus de mal à se rappeler les souvenirs
épisodiques positifs que négatifs. Plus généralement, on observe que, dans les
maladies psychiatriques et neurologiques, la mémoire autobiographique est plus
souvent affectée par une perte d’accès aux souvenirs épisodiques qu’aux
connaissances conceptuelles. Ce résultat suggère que les 2 composantes de la
mémoire autobiographique, même si elles sont étroitement liées, peuvent être
dissociées au niveau cognitif.
Un réseau cérébral vaste et engagé
Le sont-elles au niveau cérébral? Pour le savoir, de nombreuses expériences d’imagerie fonctionnelle ont cherché à localiser les régions du cerveau activées lors de l’évocation de connaissances générales sur soi (goût, traits de personnalité, faits et événements généraux) et de souvenirs autobiographiques. Au cours de ces expériences, on demande aux sujets de se remémorer des faits passés à partir de mots, de phrases ou de photos. Elles montrent toutes que la mémoire autobiographique engage un réseau cérébral vaste. Préférentiellement latéralisé à gauche, il comprend les régions néocorticales frontales, et des régions plus postérieures. Ce réseau implique des structures cérébrales médianes que l’on associe en générale aux processus de référence à soi.
Afin de mieux cerner le réseau
spécifiquement activé pour les souvenirs épisodiques, nous avons récemment mené
une expérience en collaboration avec le centre de psychiatrie et neurosciences
de l’université Paris-Descartes, à l’hôpital Sainte-Anne. Nous avons demandé à
des jeunes adultes et à des adultes âgés de 65 à 80 ans de se rappeler des
souvenirs ou des connaissances autobiographiques datant de plus de 5 ans. Les
résultats d’imagerie fonctionnelle ont montré que le réseau cérébral activé
spécifiquement lors de l’évocation de souvenirs notamment le cortex cingulaire
antérieur, l’hippocampe, une zone du lobe pariétal, l’insula et le cuneus.
Interaction entre 2 régions du cerveau
Grâce à certaines techniques,
il est aussi possible de suivre la séquence d’activation dans le temps pour
préciser comment les différentes régions se passent le relais et de la comparer
au modèle cognitif. Au départ, pendant la reconstruction du souvenir (processus
stratégique et accès aux connaissances conceptuelles), ce sont les régions préfrontales
et temporales latérales qui sont sollicitées. Puis, après 10 à 20 secondes,
c’est au tour de l’hippocampe et des régions postérieures d’être activés, au
moment où la personne revit son souvenir. En comparant des mesures cérébrales
sur le métabolisme de base réalisées lorsque la personne est au repos et les
résultats des questionnaires cognitifs, nous avons confirmé avec l’équipe
de Francis Caen, ces correspondances spécifiques.
Ainsi, non seulement
l’existence d’un réseau cérébral commun aux différentes composantes de la
mémoire autobiographique a été montrée, mais aussi celle de régions
spécifiques, confirmant l’idée d’une dissociation fonctionnelle entre les
aspects épisodiques et conceptuels. Le système hippocampique et postérieur
(pariétoccipital) serait toujours impliqué dans l’évocation de souvenirs
épisodiques, plus ou moins anciens, alors que le système fronto-temporal
latéral semble lié au processus stratégiques et à l’accès aux
connaissances conceptuelles.
Tous ces systèmes cérébraux
propres à la mémoire autobiographique ont été mis en évidence chez des sujets
sains. Des études de neuropsychologie chez des patients ayant des lésions cérébrales
notamment des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de démence
fronto-temporale, ont confirmé ces résultats. En effet, des lésions frontales
ou temporales, des lésions postérieures ou des lésions au niveau des connexions
entre ces régions affectent la mémoire autobiographique de ces patients.
L’ensemble de ces travaux,
tant en neuropsychologie qu’en neuro-imagerie, plaide fortement en faveur de 2
systèmes distincts dans la mémoire autobiographique et l’expérience consciente,
qui peuvent être dissociés dans la pathologie mais agissent de concert dans le
fonctionnement normal. Ils soulignent aussi une certaine continuité entre les
capacités de projection dans le temps subjectif, qu’il s’agisse du passé ou
bien du futur, ce qui se réfère directement aux propriétés de la conscience
autonétique, pierre angulaire de la mémoire épisodique.
Voyager mentalement dans le passé
Cependant, nos résultats
soulignent là encore que la construction de notre futur, de même que celle de
notre passé, engage à foison des processus stratégiques et l’accès à des
connaissances conceptuelles personnelles, à des représentations abstraites
d’une identité possible, désirée, ou planifiée (ce que je pourrais être,
aimerais être ou que j’ai décidé d’être). Et si les souvenirs épisodiques sont
importants pour préserver une continuité entre passé, présent et futur et,
probablement, pour entretenir notre capacité à revivre mentalement notre passée
et pressentir notre futur, la plupart d’entre eux s’effacent dans la mémoire à
long terme. En fait, peu de souvenirs épisodiques peuvent être rappelés au-delà
d’une semaine.
Ainsi, aussi bien le passé que le futur sont
principalement construits sur des connaissances autobiographiques, et non sur
des souvenirs épisodiques sont certes rares, mais ils sont très précieux :
ils nous permettent de ressentir qui nous avons été, qui nous sommes, qui nous
serons et qui nous pourrions être.
Magazine du jour :
Les dossiers de La Recherche,
La Mémoire
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