Citations du jour
L'amour c'est l'infini mis à la portée
des caniches.
Ferdinand Céline
L’amour : la plus folle, la plus illusoire, la
plus éphémère des passions.
Bernard Shaw
Qu’est-ce qui fait que l’on
veuille «rester dans cet état d’excitation, anormal et épuisant, jusqu’à ce que
la mort nous sépare»? Quelle est la définition exacte de l’amour est une
question que le monde se pose depuis très longtemps et qui a été sérieusement
débattue à travers les âges par des éminences cérébrales telles que Platon,
Freud et Charlie Brown.
Liel Lowndes
Nous aimons notre enfance, nous y revenons, nous la
jugeons, elle nous juge.
Elie
Wiesel
Un beau soir l'avenir s'appelle passé. C'est alors
qu'on se tourne et qu'on voit
sa jeunesse.
Louis
Aragon
L’enfer des femmes, c’est la vieillesse
François de la Rochefoucauld
Un ami, c’est celui qui devine toujours quand on a
besoin de lui
Jules Renard
Pour avoir une idée de l’ennui, il faut regarder
les fauves dans leurs cages
Jules Renard
Le mot « décroissance », un « suicide politique »
Dennis Meadows
Vidéos et clips du
jour
The Biggest
Stars in the Universe
Super Mario
Br'Hausse
Quand la musique et l’art se rejoignent.
Shout
Out Louds - The Comeback
Murena - Export Tripoli
Mint Royale 'Blue Song' video
Orbital - the Saint Theme
Sigur Ros - Glósóli
Poètes du jour
Andrée Chedid
L’infini
Orgueilleux pantins
En terre friable
Qui prétendent
En leurs limites
Rencontrer l’Infini
Nous demeurons
Captifs
D’un temps à nos mesures
Qui s’effrite
Et nous ronge
De journées en saisons
Tandis que l’Infini
En terre absolue
Ne cesse de nous narguer.
Le Rien
J’ai traversé le Rien
Aux jours de mon enfance
Déchiffrant la mort
En nos corps d’argile
Et de brièveté
J’ai récusé l’orgueil
Disloqué les triomphes
Dévoilé notre escale
Et sa précarité
Cependant j’y ai cru
À nos petites exigences
À ses saveurs d’orage
Aux foudres du bonheur
A ses éveils ses percées
Ses troubles ou ses silences.
À ses fougues du présent
À ses forges d’espérance
Au contenu des heures
J’y ai cru tellement cru
Aux couleurs éphémères
Aux bienfaits de l’aube
Aux largesses des nuits
Oubliant que plus loin
Vers les courbures du temps
L’explosion fugace
Ne laissera aucune trace
De nos vies consumées
Et qu’un jour notre Planète
À bout de souffle
Se détruirait.
Marées
Livrés aux marées
Tributaires de la lune
Nos terres émergent
Puis s’effacent
Renaissent
Pour s’éclipser
Avide de nos sols
La mer les submerge
Pour mieux les oublier
Quels cycles
Subissent nos corps
Sur quelle balance
Évalue-t-on l’âme
Quelle gravitation
Nous aspire vers la vie
Quelle poussée
Nous recourbe vers la mort
En quel lieu sans mesure
S’épèle notre liberté?
Halte à la croissance ? :
Rapport sur les limites de la croissance (The Limits To Growth
en anglais,
littéralement « Les limites à la croissance »), également
connu sous le nom de rapport Meadows, est le titre en français d'un
rapport demandé à une équipe du Massachusetts Institute of
Technology par le Club de
Rome en 1970. Il est la première étude importante soulignant les dangers
écologiques de la croissance économique et démographique
que connaît le monde à cette époque.
Rédigé par Donella
Meadows, Dennis Meadows, Jorgen Randers et William Behrens, le rapport est
publié en version originale en 1972. Il est traduit en français par Jeanine Delaunay et publié par
les éditions Fayard en 1973. En envisageant que la
croissance économique puisse un jour avoir une fin, et aussi par la principale
proposition que l'on en a tirée, mais qui ne s'y trouve pas explicitement1
(la croissance zéro)
WikipédiaArticle du jour : «Le scénario de l’effondrement l’emporte»
15 juin 2012 à 19:07
Dennis Meadow. (Photo Bruno Charoy pour Libération.)
Interview Dès le premier sommet de la Terre de 1972, le chercheur américain Dennis Meadows partait en guerre contre la croissance. A la veille de la conférence «Rio + 20», il dénonce les visions à court terme et dresse un bilan alarmiste.
Par LAURE NOUALHAT
En 1972, quatre jeunes scientifiques du
Massachusetts Institute of Technologie (MIT) rédigent à la demande du Club de
Rome un rapport intitulé The Limits to Growth (les Limites à la croissance).
Celui-ci va choquer le monde. Leur analyse établit clairement les conséquences
dramatiques d’une croissance économique et démographique exponentielle dans un
monde fini. En simulant les interactions entre population, croissance
industrielle, production alimentaire et limites des écosystèmes terrestres, ces
chercheurs élaborent treize scénarios, treize trajectoires possibles pour notre
civilisation.
Nous sommes avant la première crise pétrolière de
1973, et pour tout le monde, la croissance économique ne se discute pas.
Aujourd’hui encore, elle reste l’alpha et l’oméga des politiques publiques. En
2004, quand les auteurs enrichissent leur recherche de données accumulées
durant trois décennies d’expansion sans limites, l’impact destructeur des
activités humaines sur les processus naturels les conforte définitivement dans
leur raisonnement. Et ils sont convaincus que le pire scénario, celui de
l’effondrement, se joue actuellement devant nous. Rencontre avec l’un de ces
scientifiques, Dennis Meadows, à la veille de la conférence de Rio + 20.
Le sommet de la Terre démarre mercredi à Rio. Vous qui avez connu la première conférence, celle de Stockholm, en 1972, que vous inspire cette rencontre, quarante ans plus tard ?
Comme environnementaliste, je trouve stupide
l’idée même que des dizaines de milliers de personnes sautent dans un avion
pour rejoindre la capitale brésilienne, histoire de discuter de soutenabilité.
C’est complètement fou. Dépenser l’argent que ça coûte à financer des
politiques publiques en faveur de la biodiversité, de l’environnement, du
climat serait plus efficace. Il faut que les gens comprennent que Rio + 20 ne
produira aucun changement significatif dans les politiques gouvernementales,
c’est même l’inverse.
Regardez les grandes conférences onusiennes sur
le climat, chaque délégation s’évertue à éviter un accord qui leur poserait
plus de problèmes que rien du tout. La Chine veille à ce que personne n’impose
de limites d’émissions de CO2, les Etats-Unis viennent discréditer l’idée même
qu’il y a un changement climatique. Avant, les populations exerçaient une
espèce de pression pour que des mesures significatives sortent de ces réunions.
Depuis Copenhague, et l’échec cuisant de ce sommet, tout le monde a compris
qu’il n’y a plus de pression. Chaque pays est d’accord pour signer en faveur de
la paix, de la fraternité entre les peuples, du développement durable, mais ça
ne veut rien dire. Les pays riches promettent toujours beaucoup d’argent et
n’en versent jamais.
Vous n’y croyez plus ?
Tant qu’on ne cherche pas à résoudre l’inéquation
entre la recherche perpétuelle de croissance économique et la limitation des
ressources naturelles, je ne vois pas à quoi ça sert. A la première conférence,
en 1972, mon livre les Limites à la croissance (dont une nouvelle
version enrichie a été publiée en mai) avait eu une grande influence sur les
discussions. J’étais jeune, naïf, je me disais que si nos dirigeants se
réunissaient pour dire qu’ils allaient résoudre les problèmes, ils allaient le
faire. Aujourd’hui, je n’y crois plus !
L’un des thèmes centraux de la conférence concerne l’économie verte. Croyez-vous que ce soit une voie à suivre ?
Il ne faut pas se leurrer : quand quelqu’un se
préoccupe d’économie verte, il est plutôt intéressé par l’économie et moins par
le vert. Tout comme les termes soutenabilité et développement durable, le terme
d’économie verte n’a pas vraiment de sens. Je suis sûr que la plupart de ceux
qui utilisent cette expression sont très peu concernés par les problèmes
globaux. La plupart du temps, l’expression est utilisée pour justifier une
action qui aurait de toute façon été mise en place, quelles que soient les
raisons.
Vous semblez penser que l’humanité n’a plus de chance de s’en sortir ?
Avons-nous un moyen de maintenir le mode de vie des pays riches ? Non. Dans à peine trente ans, la plupart de nos actes quotidiens feront partie de la mémoire collective, on se dira : «Je me souviens, avant, il suffisait de sauter dans une voiture pour se rendre où on voulait», ou «je me souviens, avant, on prenait l’avion comme ça». Pour les plus riches, cela durera un peu plus longtemps, mais pour l’ensemble des populations, c’est terminé. On me parle souvent de l’image d’une voiture folle qui foncerait dans un mur. Du coup, les gens se demandent si nous allons appuyer sur la pédale de frein à temps. Pour moi, nous sommes à bord d’une voiture qui s’est déjà jetée de la falaise et je pense que, dans une telle situation, les freins sont inutiles. Le déclin est inévitable.
En 1972, à la limite, nous aurions pu changer de
trajectoire. A cette époque, l’empreinte écologique de l’humanité était encore
soutenable. Ce concept mesure la quantité de biosphère nécessaire à la
production des ressources naturelles renouvelables et à l’absorption des pollutions
correspondant aux activités humaines. En 1972, donc, nous utilisions 85% des
capacités de la biosphère. Aujourd’hui, nous en utilisons 150% et ce rythme
accélère. Je ne sais pas exactement ce que signifie le développement durable,
mais quand on en est là, il est certain qu’il faut ralentir. C’est la loi
fondamentale de la physique qui l’exige : plus on utilise de ressources, moins
il y en a. Donc, il faut en vouloir moins.
La démographie ne sera pas abordée à Rio + 20. Or, pour vous, c’est un sujet majeur…
La première chose à dire, c’est que les problèmes
écologiques ne proviennent pas des humains en tant que tels, mais de leurs
modes de vie. On me demande souvent : ne pensez-vous pas que les choses ont
changé depuis quarante ans, que l’on comprend mieux les problèmes ? Je réponds
que le jour où l’on discutera sérieusement de la démographie, alors là, il y
aura eu du changement.
Jusqu’ici, je ne vois rien, je dirais même que c’est pire qu’avant. Dans les
années 70, les Nations unies organisaient des conférences sur ce thème,
aujourd’hui, il n’y a plus rien.Pourquoi ?
Je ne comprends pas vraiment pourquoi. Aux
Etats-Unis, on ne discute plus de l’avortement comme d’une question médicale ou
sociale, c’est exclusivement politique et religieux. Personne ne gagnera
politiquement à ouvrir le chantier de la démographie. Du coup, personne n’en
parle. Or, c’est un sujet de très long terme, qui mérite d’être anticipé. Au
Japon, après Fukushima, ils ont fermé toutes les centrales nucléaires. Ils ne
l’avaient pas planifié, cela a donc causé toutes sortes de problèmes. Ils ont
les plus grandes difficultés à payer leurs importations de pétrole et de gaz.
C’est possible de se passer de nucléaire, mais il faut le planifier sur vingt
ans.
C’est la même chose avec la population. Si
soudainement vous réduisez les taux de natalité, vous avez des problèmes : la
main-d’œuvre diminue, il devient très coûteux de gérer les personnes
âgées, etc. A Singapour, on discute en ce moment même de l’optimum
démographique. Aujourd’hui, leur ratio de dépendance est de 1,7, ce qui
signifie que pour chaque actif, il y a 1,7 inactif (enfants et personnes âgées
compris). S’ils stoppent la croissance de la population, après la transition
démographique, il y aura un actif pour sept inactifs. Vous comprenez bien qu’il
est impossible de faire fonctionner correctement un système social dans ces
conditions. Vous courez à la faillite. Cela signifie qu’il faut transformer ce
système, planifier autrement en prenant en compte tous ces éléments.
La planification existe déjà, mais elle ne
fonctionne pas. Nous avons besoin de politiques qui coûteraient sur des
décennies mais qui rapporteraient sur des siècles. Le problème de la crise
actuelle, qui touche tous les domaines, c’est que les gouvernements changent les
choses petit bout par petit bout. Par exemple, sur la crise de l’euro, les
rustines inventées par les Etats tiennent un ou deux mois au plus. Chaque fois,
on ne résout pas le problème, on fait redescendre la pression, momentanément,
on retarde seulement l’effondrement.
Depuis quarante ans, qu’avez-vous raté ?
Nous avons sous-estimé l’impact de la technologie
sur les rendements agricoles, par exemple. Nous avons aussi sous-estimé la
croissance de la population. Nous n’avions pas imaginé l’ampleur des bouleversements
climatiques, la dépendance énergétique. En 1972, nous avions élaboré treize
scénarios, j’en retiendrais deux : celui de l’effondrement et celui de
l’équilibre. Quarante ans plus tard, c’est indéniablement le scénario de
l’effondrement qui l’emporte ! Les données nous le montrent, ce n’est pas une
vue de l’esprit.
Le point-clé est de savoir ce qui va se passer
après les pics. Je pensais aussi honnêtement que nous avions réussi à alerter
les dirigeants et les gens, en général, et que nous pouvions éviter
l’effondrement. J’ai compris que les changements ne devaient pas être
simplement technologiques mais aussi sociaux et culturels. Or, le cerveau
humain n’est pas programmé pour appréhender les problèmes de long terme. C’est
normal : Homo Sapiens a appris à fuir devant le danger, pas à imaginer
les dangers à venir. Notre vision à court terme est en train de se fracasser
contre la réalité physique des limites de la planète.
N’avez-vous pas l’impression de vous répéter ?
Les idées principales sont effectivement les
mêmes depuis 1972. Mais je vais vous expliquer ma philosophie : je n’ai pas
d’enfants, j’ai 70 ans, j’ai eu une super vie, j’espère en profiter encore
dix ans. Les civilisations naissent, puis elles s’effondrent, c’est ainsi.
Cette civilisation matérielle va disparaître, mais notre espèce survivra, dans
d’autres conditions. Moi, je transmets ce que je sais, si les gens veulent
changer c’est bien, s’ils ne veulent pas, je m’en fiche. J’analyse des
systèmes, donc je pense le long terme. Il y a deux façons d’être heureux :
avoir plus ou vouloir moins. Comme je trouve qu’il est indécent d’avoir plus,
je choisis de vouloir moins.
Partout dans les pays riches, les dirigeants promettent un retour de la croissance, y croyez-vous ?
C’est fini, la croissance économique va
fatalement s’arrêter, elle s’est déjà arrêtée d’ailleurs. Tant que nous
poursuivons un objectif de croissance économique «perpétuelle», nous pouvons
être aussi optimistes que nous le voulons sur le stock initial de ressources et
la vitesse du progrès technique, le système finira par s’effondrer sur lui-même
au cours du XXIe siècle. Par effondrement, il faut entendre une
chute combinée et rapide de la population, des ressources, et de la production
alimentaire et industrielle par tête. Nous sommes dans une période de
stagnation et nous ne reviendrons jamais aux heures de gloire de la croissance.
En Grèce, lors des dernières élections, je ne crois pas que les gens croyaient
aux promesses de l’opposition, ils voulaient plutôt signifier leur désir de
changement. Idem chez vous pour la présidentielle. Aux Etats-Unis, après Bush,
les démocrates ont gagné puis perdu deux ans plus tard. Le système ne
fonctionne plus, les gens sont malheureux, ils votent contre, ils ne savent pas
quoi faire d’autre. Ou alors, ils occupent Wall Street, ils sortent dans la
rue, mais c’est encore insuffisant pour changer fondamentalement les choses.
Quel système économique fonctionnerait d’après vous ?
Le système reste un outil, il n’est pas un
objectif en soi. Nous avons bâti un système économique qui correspond à des
idées. La vraie question est de savoir comment nous allons changer d’idées.
Pour des pans entiers de notre vie sociale, on s’en remet au système
économique. Vous voulez être heureuse ? Achetez quelque chose ! Vous êtes trop
grosse ? Achetez quelque chose pour mincir ! Vos parents sont trop vieux pour
s’occuper d’eux ? Achetez-leur les services de quelqu’un qui se chargera d’eux
! Nous devons comprendre que beaucoup de choses importantes de la vie ne s’achètent
pas. De même, l’environnement a de la valeur en tant que tel, pas seulement
pour ce qu’il a à nous offrir.
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