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Vidéos du jour
Je vous invite à découvrir un artiste remarquable si ce n’est pas déjà fait : Jan Švankmajer.
Vidéo 1 : Passionate Dialogue
Vidéo 2 : Breakfast
Vidéo 3 : tma/svetlo/tma (Darkness/Light/Darkness)
Vidéo 4 : Lunch
Quoi faire pour augmenter vos capacités mentales?
Vidéo 5 : Exercise your Aging Brain
Sites web du jour
Vous voulez connaître les dernières lectures du président Obama?
Vous voulez connaître les vilains au cinéma?
Citations du jour
Si les aînés ne nous préparaient pas à la décrépitude, qui résisterait au suicide.
Bertrand Vac
Quand les femmes se sentent seules au volant, elles mettent les essuie-glaces ou les clignotants en marche.
Bertrand Vac
L'enfer des snobs est la crainte d'être oublié.
Bertrand Vac
La civilisation actuelle n'a pas su donner un sens à son savoir, un but à sa puissance, un idéal à sa liberté...
Jean Rostand
Une fois que quelqu'un a autorité sur moi, j'ai le droit d'explorer la nature et la qualité de son imagination, car ses rêves peuvent devenir mes cauchemars. Aux citoyens qui aspirent à devenir des leaders accomplis, voici la manière la plus simple de le dire: si vous voulez être un leader, il faut être un lecteur.
Yann Martel
A vrai dire, j'en viens parfois à ne plus savoir au juste ce qui est de moi. Mais je ne m'en soucie guère. Il m'arrive même de me demander s'il est possible pour un individu d'avoir une pensée originale.
Languirand
Je me souviens de la surprise que j'ai éprouvée en apprenant que 'cowboy' voulait dire 'garçon vacher'
Georges Perec
Poèmes du jour d’Hélène Dorion
Poème 1
Tu n’es plus tout à fait là
tu disparais
lentement en moi
le temps ne veut plus dire la vie
Ma mort sera pareille
à toutes les autres
qui secouent et indiffèrent
parce que trop loin parfois
Poème 2
L’inscription en couleurs, ce jour-là :
Vingt-neuf ans s’écrivent bien
Je n’oublie pas que la veille
tu m’avais arraché l’émotion
de t’aimer je n’oublie pas
ces mots – je viendrai
peut-être peut-être pas
Poème 3
Le coin de la rue n’est plus
qu’un autre coin de rue
depuis que tu as cessé d’y apparaître
pour me rejoindre
La terre tourne
toujours sans toi
le soleil se lève
fouille les os
et la vie revient à la charge
Poème 4
Tu tends la main
vers moi qui voudrais l’emporter
si loin que plus rien n’existerait
dans cette main que la mienne
Je cherche le geste qui sera une route.
Je t’aurais demandé comment
et où va la vie
en toi
si j’avais pu retenir la ligne
qui a coupé
Article du jour : Ionesco Journal en miettes
Extrait 1
Non, je n’ai pu, a aucun moment, me sentir à l’aise dans ce monde de malheurs et de mort, pour lequel je me suis senti impuissant de faire quoi que ce soit: toute action tourne mal. Les années ont aggravé ma tristesse, ma fatigue, mon dégoût, ma peur.
Alors, j’ai fait mon métier, j’ai dit qu’il n’y avait rien à dire, j’ai écrit, pour employer cette expression pénible, j’ai écrit avec une peine presque insurmontable, et plus ce que j’écrivais paraissait gai, plus cela augmentait ma détresse. Il me devint impossible d’écrire des comédies, ou presque : c’est donc bien pour me soulager que je me suis mis à écrire des drames plus noirs.
C’est avec une sorte de satisfaction que j’écris sur la misère et l’angoisse : comment peut-on parler d’autre chose quand on a conscience qu’on va mourir? C’est l’horreur et la colère d’être mortelle qui fait que l’humanité est comme elle est. Le masochisme, le sadisme, destruction et autodestruction, les guerres, révoltes et révolutions, la haine des uns contre les autres ne sont, sciemment ou non, provoqués que par le sentiment de notre fin imminente, par le peur, et transformés, transférés ou non, de la mort.
Nous ne nous sentons pas bien ici, nous ne nous sentons pas chez nous. Tant que l’on ne nous garantira pas l’immortalité, nous ne serons pas comblés et nous nous haïrons les uns les autres malgré le besoin que nous avons de nous aimer.
Extrait 2
Lorsque, après lui avoir dit que j’allais me marier, ma mère alla chez ma fiancée et quand celle-ci ouvrit la porte, ma mère la regarda un instant, bien que la connaissant et depuis assez longtemps, comme si elle avait, en face d’elle, une autre personne; elle la regardait avec d’autres yeux, comme lorsqu’on contemple un paysage d’un autre point de vue, ce qui le fait apparaître différent : une amie, fille d’une amie, mais une étrangère, devenait, d’une façon inattendue, la parente le plus proche, quelqu’un comme sa fille, quelqu’un comme un autre moi-même, quelqu’un aussi comme un autre elle-même, quelqu’un qu’elle attendait depuis toujours, qu’elle pressentait, qu’elle ne reconnaissait pas et, à la fois, qu’il lui semblait connaître depuis le commencement des temps : la personne désignée, depuis toujours, par le destin, à la fois imposée et choisie.
C’était la princesse, une héritière, qui allait bientôt devenir la reine à sa place. Ma future femme répondit au regard de ma mère; ma mère avait les yeux en larmes mais contenait son émotion, et ses lèvres qui tremblaient un peu eurent une expression indicible. Je ne sais pas dans quelle mesure elles étaient conscientes de ce qu’elles se disaient sans parler. C’était une communication muette, une sorte de rituel bref qu’elles redécouvraient spontanément et qui devait leur être transmis depuis des siècles et des siècles : c’était une sorte de passation des pouvoirs. A ce moment, ma mère cédait sa place et me cédait aussi à ma femme. L’expression du visage de ma mère voulait bien dire ceci : il n’est plus à moi, il est à toi. Que de recommandations silencieuses, que de tristesse et de bonheur, que de craintes et d’espoir, que de renonciations il y avait dans cette expression. C’était un dialogue sans paroles en dehors de moi, un dialogue de femme à femme.
Ce cérémonial ne dura que quelques instants, mais il a dû être fait dans les règles, selon une loi très ancienne; et puisque c’était un mystère, ma femme acquiesça, joua ce jeu sacré et, obéissant à une volonté, à une puissance qui les transcendaient, me lia à elle, se lia à moi pour l’éternité. Elle n’a jamais essayé de se démettre. Elle n’a jamais connu un autre homme. Il m’est arrivé de vouloir me démettre pour un moment ou pour plusieurs, mais mes fuites étaient ressenties comme des sacrilèges. Ma mère me confia à ma femme, qui me prit en charge et qui est devenue, par la suite, mon seul parent, plus mère que ma mère, ma sœur, une fiancée perpétuelle, mon enfant et mon compagnon de combat. Je suis sûr que cela se fit ainsi, je suis convaincu que ma femme qui me prit en charge n’a jamais pu ou voulu se décharger de moi et que ce lien n’a jamais pu être rompu parce que l’engagement sacré a joué.
Ma mère mourut 3 mois après mon mariage. Je l’aimais énormément. Je ne souffris pas de sa mort car j’avais une famille nouvelle, la mère de ma femme, ma femme, j’étais accueilli, j’étais à l’abri, installé, réintégré. Que je veuille rompre cette unité et je n’arriverai à faire que quelques brèches, que de blessures; que je nourrisse d’autres nostalgies, que je veuille un autre printemps et un autre soleil, que j’aspire à un recommencement de l’existence, cela ne se peut, cela est inconcevable, la force du mystère accompli est la plus grande.
Un cosmos s’est développé à partir de ce germe, s’est constitué et je suis le personnage principal, le centre de ce cosmos : il n’y a pas d’autre monde que celui-là, c’est une donnée permanente; que je n’y sois plus, au moins mentalement, c’est cela qui ferait un trou, un abîme qui s’élargirait jusqu’aux confins du monde dans lequel tout s’engloutirait. Je ne pense pas que ma mort physique, qui ferait des ravages sans doute, détruirait ce monde, mais l’absence spirituelle l’abolirait certainement.
Source : Eugène Ionesco : Journal en miettes (idées/Gallimard)
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