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Jack Kerouac / Gérald Godin / Paul McCartney

Vidéos du jour



Jacques Parizeau rend hommage à Gérald Godin
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Entrevue avec Paul McCartney à Radio Canada (en anglais)
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Entrevue avec Jack Kerouac
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Citations du jour

L’enfer n’existe pas pour les animaux, ils y sont déjà…
                                                      Victor Hugo
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Il y a des gens qui ont une bibliothèque comme les eunuques un harem.
                                                      Victor Hugo
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I have never thought freedom was cheap
                                                                  Ralph "Sonny" Barger
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De chose de ce genre. Pas de grandes, mais de petites, de très modestes choses qui, en l’être humain, acquièrent pourtant une importance inimaginable, surtout quand l’homme qui va mourir ne trouve de protection que dans le souvenir, si terriblement incomplet, si diaphane et immatériel de cet arbre, de ce ruisseau de son enfance, dont il est séparé par les abîmes du temps et de vastes distances. C’est ainsi que nous pouvons voir des vieillards qui ne parlent presque pas et passent leurs journées à regarder au loin, alors qu’au fait leur regard est plongé en eux-mêmes, au plus profond de leur mémoire.
                                                                 Ernesto Sabato
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J’ai été plusieurs fois surpris de constater que nous apprécions davantage les paysages au cinéma que dans la réalité.
                                                                 Ernesto Sabato
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Dans de nombreux appartements, on entend le téléviseur du voisin. Comment se peut-il que nous nous témoignions si peu de respect? Comment l’être humain peut-il supporter le tintamarre dans lequel il vit? Les expériences faites sur les animaux ont démontré qu’un bruit trop fort commence par dévaster leur mémoire, puis les rend fous et enfin les tue. Je dois partager leur sensibilité, parce qu’il y a longtemps que je me mets des tampons dans les oreilles avant de sortir.
                                                                 Ernesto Sabato
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J’écris sur la famille, déclare-t-il, parce que c’est par elle que la culture nous parvient. Elle est  pour moi au centre de l’expérience humaine […] Après tout elle est la pépinière de nos névroses, de nos espoirs, de notre capacité à endurer la souffrance […] la constellation familiale est la matrice centrale de la civilisation.
                                                               Arthur Miller
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Ma vie n'est pas derrière moi. Ni avant. Ni maintenant. Elle est dedans
                                                               Jacques Prévert
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Gérald Godin est un poète journaliste qui a milité pour le parti québécois. Il faut lire les poèmes suivants à la lumière du mal qui l’a emporté : un cancer du cerveau incurable…            

 Poèmes du jour de Gérald Godin

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CŒUR D’OISEAU

Il y a
des jacks épouvantables
avec un cœur d’oiseau
ils pleurent dans leur bière
pour des fillettes sans nom
des p’tites crisses
des beautés rares
des pétards d’un soir
pour des gars à vie
des sanguinaires
des déchaînées
n’attendant que de grafigner
des jacks épouvantables
avec un cœur d’oiseau
des gars de 200 livres
qu’on ramasse au porte-poussière
passé minuit bien entendu
tous les soirs où d’aventure
un souvenir d’elle
a le malheur
de les frapper



TON NUMÉRO

Quoi tu te souviens plus de son numéro?
Écoute mon vieux moi tu sais
on m’a enlevé une tumeur au cerveau
de la grosseur d’une mandarine
eh! Bien
ton numéro il était dedans




PARCE QUE

Parce que chaque atome de chaque objet
le fait exprès pour le contredire
manche de manteau manche de veston
chaque atome de chaque bouton de chemise
chaque atome de chaque nœud de cravate
chaque atome de chaque lacet de bottine
parce que chaque logiciel
de chaque geste de la vie quotidienne
a explosé dans son planétarium
parce qu’il frappe
tous les cadres de la porte
avec son épaule gauche
parce que les neurones qui règlent le traffic des mots

lui font des embouteillages
et que souvent ses mots sortent
bumper à bumper comme à cinq heures du soir

quand il veut parler
parc que la commissure gauche de sa bouche

ne retient pas son manger
parce qu’il passe sa journée
à chercher des choses
qu’il n’a même pas perdues



Essayons d’en savoir plus sur Jack Kerouac, l’auteur de Sur la route
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Article du jour : Jack Kerouac vu par Yves Le Pellec 

Singulière, inclassable, inégale, l’œuvre de Jack Kerouac offre un terrain idéal au contresens. Dès la parution en 1957 Sur la route, foudroyant succès qui fait à plus d’un titre le malheur de son auteur en engendrant une image de «King of the Beats» simpliste, infondée  mais tenace, distorsion et malentendu ont fait rage. Les critiques américains de tous bords rivalisèrent dans l’erreur, brandissant les cuivres de l’anathème et de la raillerie en un concert de couacs que la publication hâtive et désordonnée des autres livres de Kerouac ne parvint pas à corriger. On reste confondu, à la relecture de la plupart des articles du temps, devant les préjugés et l’étroitesse d’esprit qui prévalaient au tournant de notre demi-siècle, alors que naissait la lame de fond qui devait porter la jeunesse occidentale, puis mondiale, vers la sensibilité moderne. A gauche comme à droite, Kerouac est vilipendé ou ridiculisé, dénoncé comme «barbare», «ignare», petit-bourgeois, dépravé, dangereux délinquant, propagandiste subversif, agent de décadence, ferment d’obscénité, etc. Le caractère grotesque de tels jugements saute aux yeux de qui connaît un tant soit peu l’œuvre de cet auteur qui était le contraire même de tout cela : romantique, timide, hypersensible, passionné de littérature, de bibliothèques et d’encyclopédies depuis l’enfance, et surtout solitaire, individualiste, étranger à toute théorisation.

L’Amérique d’Eisenhower et du maccarthysme, boursoufle d’autosatisfaction triomphaliste et de prospérité béate, ivre de consumérisme croissant qu’elle méprenait pour du progrès, était trop enlisée dans le conservatisme nourri par le groupe Time-Life, trop inféodée à l’idéologie sclérosée défendue par le Reader’s Digest, ou, à l’inverse, trop attardée dans l’ouvriérisme marxiste des années 30, pour comprendre le sens des premières manifestations de la nouvelle conscience. C’était un temps où les œuvres de Henry Miller et de D.H. Lawrence étaient encore censurées aux USA. Howl et Le Festin nu furent immédiatement interdits à leur publication. On cadrait Elvis  au-dessus de la taille à la télévision. James Dean et Brando passaient pour des vandales prêts à venir piétiner les pelouses et les moquettes de sacro-sainte famille américaine.

Kerouac et ses amis, qui ne songèrent pas un instant à s’organiser en «mouvement» et n’ont jamais prêché d’autre violence que celle de l’intelligence et de l’émotion, ne prétendaient nullement ériger leur mode de vie en modèle à l’usage d’une nation. Ils voulaient simplement échapper aux stéréotypes sociaux où  leurs concitoyens perdaient leur âme, préserver leur liberté de choix et de parole, poursuivre leurs désirs et leurs rêves hors de toute contrainte dogmatique nuisible à l’expression de la personne intime. Ils tournaient le dos aux carrières matérialistes  et au credo nationaliste du capitalisme et de l’ordre moral pour se marginaliser, non dans le but naïf de miner la société de leurs pères, mais pour renouer dans la noble tradition idéaliste de Melville, Emerson, Whitman, et Thoreau. Longtemps on ne leur pardonna pas leur désengagement axiologique et esthétique, alors qu’en refusant d’entrer dans la ligne, ils rejoignaient une grande lignée.

La jeunesse américaine, elle, ne fut pas longue à se reconnaître dans les aspirations confuses, la soif d’absolu, l’impudeur libératrice et le cri rageur, ravi, douloureux de cette «Beat Génération» anti-élitiste et anti-doctrinaire. Des fermes du Nebraska aux banlieues du New Jersey, des milliers d’adolescents lisaient Sur la route et rêvaient de départ autour des juke-boxes. Le livre deviendra une bible du routard et son héros, Neal Cassidy, une légende vivante, bien avant sa mort parfaite en 1968 au bord d’une voix ferrée dans le désert mexicain. Kerouac passe à tort pour un maître à penser, un champion de la sécession, un apôtre de l’auto-stop, un leader de dropouts, alors qu’il n’avait voulu que porter témoignage sur une aventure qu’il disait essentiellement religieuse et s’échinait à répéter : je ne suis pas un beat mais un mystique catholique étranger, solitaire et fou.


Dans toute l’Amérique, lycéens et étudiants s’imaginent que Jack Kerouac a 26 ans, qu’il est toujours sur la route, à faire du stop,  alors que je suis là, à 40 ans ou presque, éreinté et accablé d’ennui, dans une couchette de wagon-lit, longeant à toute vapeur le Grand Lac Salé.

La réputation de Kerouac, presque uniquement basée, alors et aujourd’hui, sur 2 romans qu’il considérait, l’un comme trop bridé avant même d’avoir été dénaturé par les correcteurs (Sur la route), l’autre comme alimentaire (Les Clochards célestes), prit un rude coup lorsqu’on apprit que le dévoreur de freeways ne savait pas conduire, qu’il rentrait sagement se faire dorloter par maman après la fureur de la route et s’agenouillait dans sa chambre devant un crucifix. Ceux auxquels Kerouac avait révélé la tolérance et la profondeur du bouddhisme, bien avant que cette philosophie se galvaude sur les états douteux du New Age, ne purent qu’être déçus par le retour de l’auteur à une forme de catholicisme sommaire et certainement néfaste.


Si vous voulez en savoir plus sur : Jack Kerouac à la maison d’édition BELIN (collection Voix Américaines). Inutile de dire que je recommande cette dernière:

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1 commentaire:

  1. Bravo Yves !

    Tu rends Jack un peu plus chaque fois à la vérité
    sans lâcher l'essentiel derrière les faits.

    La dette est si grande qu'elle ne sera jamais soldée
    et ce n'est pas la statue mais le travail, la reprise, là où il a été abandonné -- comme lui -- qui importe.

    Par ton non engagement sur certaines voies et ton non cautionnement c'est plus qu'une réhabilitation que tu prépares, c'est une Renaissance pour cet immense fils des Lumières transcendantes américaines et pour la Révolution
    souhaitée par Gary Snyder.

    Nous sommes quelques uns, souterrains & survivants, qui continueront toute notre vie ce combat anonyme & fédérateur et qui savont que les enfants innombrables de Jack seront des génération "spontanées" destinées à réapprocher Dieu et la vérité de nouveau, malgré la malédiction jetée.

    Les kérouaquiens sont devenu un peuple et bientôt ce peuple sera spirituellement adulte , par dela le contre-feu du New-Age et de tous les néo-ismes...

    Le monde ne diviendra pas meilleur (comment le pourrait-il ?) mais il ira mieux : la santé créé le saint et le héros...sans lesquels...la plus faible lumière est un mensonge inutile.

    Merci Yves pour ton travail, ton aide, ta fraternité de vrai toubib... Continue, tu restes un "indispensable" sur un chemin où les "pères" qui n'ont pas encore été massacrés le seront demain.

    Va jusqu'au bout de la route de la liberté beat transcendante où tout ce qui remue encore se recomposera en un nouvel esprit universel personnel, un évangile doux et déterminé, sans efféminisation ni sexisme placébo freudo-marxiste libéral libertarien...ces vieux leurres romains tombant en poussière.

    Salut whitmanien à toi !

    DARKHAIKER, travailleur de l'ombre.

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