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Conférences du jour
Qui sont les plus grands poètes anglais?
http://www.ina.fr/art-et-culture/litterature/video/3007327001/anthologie-bilingue-de-la-poesie-anglaise.fr.html
Steve Kaufmann
Steve Kaufmann - Steve Kaufmann
Steve has written a book on his experiences learning languages, as a diplomat and businessman. The book offers practical advice on how to learn languages and is called The Linguist, A Language Learning Odyssey.
Steve is the CEO and founder of LingQ, a unique language learning system and online community, which offers a complete range of resources for learning up to ten languages, and most of these resourcs are free.
Deux vidéos de Steve Kaufmann sur l’acquisition du langage:
i. The most important thing in language learning
ii. Learn by listening or speaking
C’est Mister Bean, alors on sait que c’est bon!
A. Mr. Bean goes to the swimming pool
B. Mr. Bean en el dentista
C. Mr. Bean in toilet
Citations du jour
LE BUT
Devant les murs de la cité, un soir d’hiver,
un homme qui avait beaucoup souffert
cria, désespéré : «Quel but poursuit la vie?»
Et clairement, l’écho lui répondit : «La vie!»
Frans Dewilde
La poésie c’est l’univers sans toi.
Roger Stéphane Blaise
Le secret qui prend le plus de place dans notre vie est le néant.
Roger Stéphane Blaise
Plus le temps avance et plus le fil des événements tend à se resserrer.
Roger Stéphane Blaise
L'âme est tout ce qui est inatteignable par une autre personne que soi.
Roger Stéphane Blaise
Le souvenir qui survit tout au long de notre existence est la mort d'un proche.
Roger Stéphane Blaise
Sans poésie le rossignol chanterait comme un merle.
Roger Stéphane Blaise
Le plagiat est la base de toute littérature, surtout si elle permet de faire renaître des pensées originales.
Roger Stéphane Blaise
Vous retrouvez ici des citations de Roger Stéphane Blaise, lecteur fidèle de mon blogue. J’ai travaillé avec lui, je le qualifierais d’artiste même s’il n’aime pas les étiquettes, c’est la première impression que j’ai eue et qui reste. C’est un touche à tout, rat de bibliothèque pour certains, polyglotte, il est connu aussi pour organiser des soirées DJ. Il s’adonne à ses projets d’écriture, son arme favorite est la poésie. Sa dernière création est un recueil d’aphorismes. J’ai été vivement impressionné et je n’ai pas hésité à y puiser, tel un chacal! Vous pourrez avoir l’éventail de ses citations en vous procurant : Le secret des évidences à la maison d’édition ZONE GRIZE.
Pour en savoir plus sur l’auteur : http://leseditionszonegrize.blogspot.com/
Anecdote du jour
Les livres de Dan Brown sont des best-sellers, mais une fois qu'on les a lus, on ne les garde pas. La boutique de charité britannique Oxfam révèle que l'auteur du Da Vinci Code et Anges et Démons est celui dont le plus de donateurs se débarrassent, rapporte le Guardian. Cela fait trois ans que l'écrivain américain est en tête de ce classement peu élogieux, souligne la BBC.
Poésie néerlandaise belge à l'honneur aujourd'hui!
Poèmes du jour
ANDRE DEMEDTS
IN MEMORIAM
Je ne compte pas les ans écoulés;
depuis ta mort, il n’est rien arrivé
dont je doive me souvenir.
Oui, j’ai fait mon travail fidèlement,
soigneusement avec un courage têtu.
Tu sais combien, auparavant,
je me donnais à toutes choses,
je le fais toujours maintenant,
car je ne t’ai pas oubliée encore,
toi qui gis dans la tombe.
Ainsi j’assume ma besogne,
n’attendant plus rien ni personne;
je vais, je viens, mes yeux regardent
comment cette terre verdit
et puis comment le vert jaunit.
Dans trente ou quarante ans peut-être,
je serai las de voir pourquoi la vie ennuie,
pourquoi se glace son brasier
quand elle ne brûle plus pour personne,
quand, ainsi qu’un rosier,
on ne doit plus la cultiver.
Des millions d’années après toi et moi,
La terre tournera toujours pareille.
Pourtant, avant même que je sois mort
depuis aussi longtemps que toi, s’effacera
ce que nous désirions être ensemble
comme la lumière et le feu,
comme le feu et la cendre.
(Adieu)
RAYMOND HERREMAN
LES GISANTS
Ils gisent, figés dans la pierre,
Côte à côte depuis mille ans,
coeur, main, bouche à jamais inertes,
mais ensemble éternellement.
Ils se sont aimés corps à corps,
Et maintenant changés en marbre,
sans plus pouvoir joindre leurs bras,
ils sont prêts à s’aimer encor.
Ivres de joie, ils ont connu
les cimes d’un amour brûlant
en jouant le jeu éperdu
de tromper la rigueur du temps.
Ils rêvèrent d’être couchés
côte à côte pour témoigner
- dût la lourde pierre éclater -
que rien ne put les séparer.
LUC VAN BRABANT
LE CHIEN MORT
Petits faits que nul ne retient,
petite vie comblée d’usure,
voici rouvert la blessure
bien que la mort n’ait pris qu’un chien
Jamais homme n’est mort plus calme
et mourrais-je ainsi, moi, son maître?
L’amour ne m’apprit pas à mieux à connaître
La mort; mon chien l’apprit qui me regarde
sans rien comprendre à sa misère
et meurt, croyant que c’est ma volonté,
triste seulement pour la peine imméritée
que je lui infligerai, moi, son seul dieu sur terre.
Article du jour : Ionesco Journal en miettes
Nous avons tous peur d’avoir raté notre vie. Ce faux philosophe, si laid de visage, si écoeurant comme personnalité, qui n’a rien apporté en philosophie, tout au plus a-t-il essayé simplement de concilier existentialisme et marxisme, et qui parce qu’il vit dans un pays qui admet l’opposition, a pu faire de l’opposition sans aucun danger, en tout liberté, opposition qui n’en est même pas une puisqu’elle ne fait que se conformer à des tendances courantes qui expriment les jalousies des petits bourgeois contre les grands bourgeois, rancoeurs dont les autorités grandes bourgeoises admettent qu’elles se manifestent, car en somme, cela les flatte, ce grand philosophe, donc, que la manifestation des ses rancoeurs a rendu mondialement glorieux, riche, estimé, alors qu’il mériterait plutôt le mépris, parle dans un de ses livres, avec tristesse, de sa vie manquée.
Mais cet homme qui a passé 20 ans de sa vie en prison, pour des raisons politiques, et qui, sur ces 20 années, en a vécu 7 sans bouger de sa cellule individuelle, dont dans la solitude la plus totale, et qui vient de sortir de prison, ne se plaint pas d’avoir raté sa vie. Il a 62 ans, aucune maladie, rajeuni; il a l’impression que sa vie a été pleine et encore qu’elle recommence. Il n’avait la permission ni de lire ni d’écrire, ce qui a permis à sa mémoire de se développer considérablement. Mathématicien, il a fait des mathématiques et des découvertes dans cette discipline. En sortant de prison, il a téléphoné à sa famille, à ses amis, il a appris que sa mère, sa sœur, son beau-frère était morts entre-temps. La plupart de ses amis, dont quelques-uns étaient devenus ministre entre-temps, ou écrivains réputés, privilégiés du gouvernement de son pays, étaient morts également. Parmi eux, beaucoup, avant de mourir, considéraient qu’ils avaient raté leur vie. Mais rien ne pouvait entamer la joie du prisonnier libéré, qui s’est mis aussitôt à lire les revues et les livres des mathématiciens modernes pour savoir si ses propres découvertes coïncidaient avec les recherches actuelles en mathématiques.
Cet autre, musicologue, 15 ans de prison, avec également quelques années de cellule individuelle, est sorti tout confiant : il est en train d’écrire les compositions musicales qu’il avait pensées en prison. Celui-ci vit dans un petit village de la plaine. Il ne hait personne, il ne garde rancune à personne, il ne se plaint pas d’avoir gâché sa vie. On dit de lui qu’il est comme un saint. La réclusion a du bon. On savait depuis longtemps que l’ascèse purifie, c’est-à-dire qu’elle rend sage, qu’elle calme.
Il y a ce troisième aussi qui est arrêté, condamné à quelques mois de prison pour avoir été surpris en train de lire, dans un pays totalitaire, le journal français Le Monde. Il purge sa peine. En quelques mois, les événements font que le pays se libéralise et même qu’il prend d’assez grandes libertés vis-à-vis des oppresseurs. Que voit cet homme, quelques minutes après sa sortie de prison? Un kiosque avec des journaux, parmi lesquels Le Monde, qu n’importe qui pouvait acheter librement. «J’aurais dû attendre, se dit l’homme, voilà ce que c’est que d’avoir voulu des nouvelles fraîches» Réflexion sans aigreur de la part de l’homme qui n’en veut en personne, ni à lui-même. C’était son sort.
Mais ces gens en liberté et qui se croient libres parce qu’ils sont en liberté, sont amers ou aigris, haineux ou jaloux, insatisfaits ou pessimistes. Sans doute parce que ces derniers n’ont pas purgé leur peine, dans tous les sens du mot.
Source : Eugène Ionesco : Journal en miettes (idées/Gallimard)
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