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Conférence géniale sur l’art de la lecture avec en entre autres comme invités : Charles Dantzig, Michel Crépu et Alain Finkielkraut.
Conférence sur un incontournable de la littérature : Milan Kundera
Hubert Reeves, qui d’autre?
Citations du jour
Il est quelquefois bon d’être pessimiste, disait-il, cela évite un sommeil prolongé.
François Mitterrand
Quand on a épousé le monde, on ne peut plus lui échapper
Alexandre Soljenitsyne
Je n’aurais pas été un bon écrivain d’imagination, disait-il. J’observe, j’écris. J’aime ce qui est écrit. La langue, la philologie, la grammaire. La vraie littérature naît de l’exactitude du mot et de la chose. Je préfère celui qui sait dire exactement ce qu’il a vu et ressenti à celui qui vaticine et forçant sur les impressions.
François Mitterrand
Sans la liberté de blâmer, il n’existe pas d’éloge flatteur.
Beaumarchais
Être connu n’est pas ma principale affaire, avait-il dit. [..] Je vise mieux, à me plaire. Le succès me paraît être un résultat et non le but. [..] Nous ne suivons plus la même route, nous ne naviguons plus dans la même nacelle. […] Moi, je ne cherche pas le port, mais la haute mer.
Flaubert
La culture, c’est comme un parachute. Lorsqu’on n’en a pas, on s’écrase.
Frédéric Dard
Dans les décombres du colonialisme, nous avons trouvé cet outil merveilleux : la langue française! [..] Nous nous exprimons en français parce que le français est une langue à vocation universelle. Je sais ses ressources pour l’avoir goûté, mâché, enseigné, et qu’il est la langue des dieux!
Léopold Sédar Senghor
Je peux rarement m’enthousiasmer de ce que je sais mais je le peux avec ce que je devine, c’est pourquoi je ne veux pas tellement savoir.
Peter Handke
Dans la querelle j’avais tout de même un peu raison. Mais c’est justement cela qui après coup me rendit triste : avoir raison vis-à-vis d’un enfant.
Peter Handke
Pourquoi donc attendre l’apparition d’un miracle? Seul le quotidien devrait se manifester (et demeurer jusqu’à la fin de la vie)
Peter Handke
Les principes de M. Khadir l'empêchent de considérer les arguments financiers. Une nation digne du 21e siècle n'a pas besoin de monarque ou de gens qui ont des droits de sang. C'est un système parasitaire qu'on a hérité des anciens temps.
Amir Khadir
Les passages du jour
Je vous invite à lire un discours génial d’Alexandre Soljenitsyne
Alexandre Soljenitsyne, Discours de Stockholm lors de l’octroi de son prix Nobel.
« Qui réussira à faire comprendre à une créature humaine fanatique et bornée les joies et les peines de ses frères lointains, à lui faire comprendre ce dont il n’a lui-même aucune notion ? Propagande, contraintes, preuves scientifiques, tout est inutile. Mais il existe heureusement un moyen de le faire dans ce monde, l’Art, la littérature. Les artistes peuvent accomplir ce miracle, ils peuvent surmonter cette faiblesse caractéristique de
l’homme qui n’apprend que de sa propre expérience tandis que l’expérience des autres ne le touche pas. L’Art transmet de l’un à l’autre pendant leur bref séjour sur la terre tout le poids d’une très longue et inhabituelle expérience avec ses fardeaux, ses couleurs, la sève de sa vie, la recrée dans notre chair et nous permet d’en prendre possession comme si elle était nôtre. »
Proust nous parle ici de son rapport avec la lecture
Proust : « Dans la lecture l’amitié est soudain ramenée à sa pureté première. Avec les livres, pas d’amabilité. Ces amis-là si nous passons la soirée avec eux c’est vraiment que nous en avons envie. Eux, du moins, nous les quittons souvent à regret et quand nous les avons quittés, aucune de ces pensées qui gâtent l’amitié, qu’ont-ils pensé de nous, n’avons-nous pas manqué de tact, avons-nous plu et la peur d’être oublié pour tel autre, toutes ces agitations de l’amitié expirent au seuil de cette amitié pure et calme qu’est la lecture. »
Article du jour
Je reviens encore sur Fragments, déchirures et déchirements de Jean Pierre Guay, un auteur que j’aimerais que vous ayez autant de plaisir à lire que moi. Vous serez à même de goûter à son humour mordant!
Beauport, mercredi 27 décembre 1995. – C’est la fin de la soirée. Dure soirée et nuit pénible en perspective. J’habite un deux pièces et demie. Le voisin du dessous a fait cuire je ne sais quelle mixture dont les effluves nauséabonds ont commencé à gagner les autres appartements et le grand hall d’entrée vers 20h. Il sera bientôt minuit et l’odeur de pourriture loin de s’atténuer, ne fait qu’empirer. Le propriétaire du bâtiment et moi avons essayé d’aérer les lieux en ouvrant portes et fenêtres. En vain. Il fait froid dehors mais il ne vente pas. Je vais donc devoir composer avec cette peste durant les prochaines heures. J’ai appris à le faire 3 ou 4 fois depuis un mois. Mais cette fois est la pire. En plus, elle se produit à une heure où il est bien difficile de chercher refuge à l’extérieur.
Enfin je ne trouve pas d’autre terme pour décrire l’état dont je prends conscience toutes les 5 minutes environ que celui de nausée. J’imagine que je pourrais vomir. En même temps je ne vois pas comment le fait de me désâmer changerait quoi que ce soit à l’atmosphère ambiante. En un mot comme en tant d’autres que je pourrais aligner je me sens piégé, piégé par un vieil homme de 70 ans dont je comprends intuitivement, depuis son arrivée il y a quelques semaines, qu’il ne peut pas d’une part supporter son isolement à en juger par l’usage intempestif qu’il fait de son téléviseur, et qu’il a d’autre part acquis des habitudes alimentaire qui remontent à une autre époque sinon à une autre culture que les miennes, à moins qu’il ne s’agisse d’un mal élevé doublé d’un salaud tant il est vrai qu’on fini par se lasser de trouver des excuses à ceux qui vivent comme si les autres ne vivaient pas. Lui, il s’appelle Lucien Lessard. Moi, c’est Jean-Pierre Guay. J’aurai 28 ans dans quelques mois. Bon, et voilà maintenant que j’entends gratter comme grattent les rongeurs. Je n’habite pourtant pas un taudis, loin de là. Quel Karma. Le mien.
Samedi 30 décembre. – Je n’ai pas fait grand-chose hier, rien lu, peu écrit. Mais ce n’est pas important. L’important, ces jours-ci, est la guerre sournoise que me livre mon destin, mon karma. D’une part il comble mon esprit de tous les ravissements imaginables. D’autre part, cependant, il s’acharne sur mes sens comme un gosse en colère. Je ne sais pas ce que je lui ai fait. Il ne veut peut-être pas que je parle de lui. Mais alors qu’il s’en aille. Personne n’a besoin d’un destin pour vivre.
Il ne s’agit là que d’une autre des belles illusions des pays d’en haut. En attendant Marcel Racine, mon propriétaire, et moi avons hier après-midi pénétré dans l’antre du citoyen Lessard à la poursuite des odeurs infectes qui continuent de se répandre dans le bâtiment comme un nuage monothéiste et granuleux dans les murs, le long de la tuyauterie, des appartements 1 et 5 situés respectivement au-dessous et au-dessus du foyer de toute l’histoire, le numéro 3. Lessard ouvre sa porte, lui : vous voyez, ici on ne sent rien. Le salaud. Racine et moi n’avions pas encore franchi le seuil de l’abîme que nous regardions pour savoir lequel de nous deux allait le premier vomir dans les mains de l’autre. Bref ce que Lessard a pu faire de son 2 pièces et demie en moins d’un mois est indescriptible. De la nourriture et de la vaisselle sale à la traîne partout. Les planchers noirs. Des amoncellements de guenilles et des empilages d’objets aussi disgracieux qu’inutiles. Lessard : vous savez, moi je ne sens rien, j’ai été opéré dans le nez à l’âge de 40 ans et, depuis, je ne sens rien. A d’autres. Il venait juste de nous dire, quelques minutes plus tôt, qu’il avait lui aussi remarqué que le hall d’entrée sentait mauvais depuis quelques jours.
Un salaud et un menteur. De toute façon, quand on ne sent rien, on s’abstient de manger des escargots et des oignons, une boîte des premiers gisait, non rincée, sur le comptoir, une caisse pleine des seconds débordait d’une armoire. Puis, tout à coup, au milieu des brumes pestilentielles dont nous essayions de détergenter quelques recoins, j’entends mon Racine traiter son Lessard de «bon gars comme vous». Pour dire qu’il n’y a pas eu d’affrontement, d’engueulade, de protestation, de discussion. Nous étions anéantis. Je le suis toujours ce matin. Car enfin, comment dire à quelqu’un qu’il mange mal, qu’il ne mange pas comme il faut, qu’il mange pas bien. J’ai regardé Lessard droit dans ses yeux de 70 ans à plusieurs reprises. Il m’a très bien compris. Il sait que je ne suis pas dupe de ses simagrées. Il sait aussi qu’il ne pourra pas compter sur moi pour l’aider à quitter un endroit qu’à l’évidence il exècre, et que sa tête de cochon en a trouvé une à sa mesure.
Vendredi 5 janvier 1996. – Les grands froids de l’hiver ont commencé. C’est la période, qui couvre généralement tout le mois de janvier. De son côté, le ci-dessous mal élevé Lucien Lessard continue de nous écoeurer avec son téléviseur : visiblement il n’écoute que les émissions des madames folles de leur pensée dépensante, voix stridents et hystériques qui courent dans les boiseries de la maison à la recherche d’un néant certain mais hélas jamais atteint. Que faire. Un moment, en début de semaine, j’ai cru que ce con s’en irait, emportant avec lui ses bruits et ses odeurs d’un autre monde. Plein de gens sont venus le voir et on l’entendait chaque fois gueuler des non virils pleins d’expérience et de vécu. Cette engeance est la plus redoutable. Elle éveille des rêves d’euthanasie prématurée, d’hygiène sociale. Elle nous rend petits, médiocres. Elle fait paraître le désire de silence et de recueillement comme un crime. Elle dénature tout. Présentez-lui des enfants, elle les glorifiera. Faites-lui un bout de conversation, elle vous enchaînera dans son récit du bon vieux temps. Tenez-lui tête, elle vous peaufinera la soumission respectueuse. De la merde. L’autre côté de la médaille est évidemment que je persiste à essayer de composer avec ce débris. C’est pourtant sans issue, on ne fait pas du jus d’orange avec des viscères d’inculte. On n’embaume pas les égouts. Je garde néanmoins le cap sur l’idée toute simple que le locataire Lessard, visiblement malheureux au milieu des gens raffinés, finira par trouver ailleurs une porcherie à sa mesure et à son image. Et voilà pour cette journée qui commence à peine.
On pourra retrouver les péripéties de Jean Pierre Guay dans la notification suivante. À noter la maison d’édition québécoise LES HERBES ROUGES que je recommande pour le choix de ses oeuvres.
Source : Jean Pierre Guay : Fragments, déchirures et déchirements? LES HERBES ROUGES
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