LE CERVEAU

Citations du jour 

Le monde est non seulement plus étrange que nous l’imaginons, mais plus étrange que nous sommes en mesure de l’imaginer.

                                                                             John Eccles

Le cerveau est une machine qu’un fantôme peut faire marcher

                                                                             John Eccles

 Sir John Carew Eccles (27 Janvier 1903 à Melbourne, Australie - 2 Mai 1997 à Locarno, Suisse) est un neurophysiologiste australien, qui fut couronné du prix Nobel de physiologie et de médecine  en 1963 pour son travail sur la synapse, prix qu'il partagea avec A.L. Hodgkin et Andrew Huxley.

Mon objectif est d’apporter un regard différent  de celui des innombrables sources d’information qui nous assaillent et qui, souvent, troublent notre vision du réel plus qu’elles ne le décrivent. J’ignore si cette tentative de lucidité atteint son objectif.  

                                                                              Albert Jacquard

J'ai retenu ce passage d'un essai d'Albert Jacquard intitulé : Tentatives de lucidité. Son objectif  est le même que moi quand je vous écris...

Photo du jour : Jacques Demers se sert de son titre de sénateur pour faire de la publicité, on aura tout vu !!!

D’où vient la capacité de l’Homo sapiens à parler, penser, manipuler des concepts abstraits et des symboles, éprouver de l’empathie pour autrui, avoir conscience de soi, à être intelligent, en somme ?

Deux théories s’affrontent aujourd’hui. La plus ancienne est dite quantitative. Le cerveau humain serait doué d’une intelligence particulière en raison de l’épaisseur de son néocortex, cette mince couche plissée qui se trouve à sa surface, la dernière apparue dans l’évolution. Et, puis précisément, au développement exagéré de la partie antérieure du néocortex, protubérance logée sous le front, siège des capacités cognitives les plus évoluées : le néocortex frontal.

En effet, par le passé, des études ont comparé le volume relatif de cette zone particulière chez des humains et des primates non humains autres que les grands singes. Elles ont conclu que, chez l’humain, le néocortex frontal occupait plus de place que chez ses cousins. Oui, mais voilà : en 2002, une chercheuse américaine, Katarina Semendeferi, du département d’anthropologie de l’université de Californie, a lancé un pavé dans la mare des «quantitatifs ». Elle a comparé les clichés cérébraux de 10 humains adultes à ceux de 24 primates dont, pour la premières fois, des grands singes. Et là, l’humain a pris un sacré coup derrière la tête.  « Le néocortex frontal occupe entre 36,4% et 39,3%  du cerveau chez l’humain, affirme Katarina Semendeferi. Un chiffre comparable à celui de l’orang-outan (36,6 à 38,7%) ou du gorille (35 à 36,9%).». «L’avantage frontal »  a fait long feu.

Restait à étayer la théorie la plus récente, dite «qualitative». Le néocortex humain serait plus performant que les autres grâce à une microstructure différente, une connectique supérieure. Observez des prélèvements de néocortex frontaux d’humain, de singe et de souris, vous ne verrez quasiment pas de différence. Ils possèdent tous une structure lamellaire en 6 couches riches des mêmes types de neurones. Ce serait donc la façon dont les cellules se connectent et dialoguent entre elles qui ferait tout la spécificité humaine. Fin 2008, une équipe hongroise de l’université de Szeged a apporté de l’eau à ce moulin en réalisant une prouesse incroyable. Par un système de microélectrodes, les physiologistes ont réussi  à «écouter» des neurones du néocortex humain dialoguer entre eux in vitro.  Surprise : ils ont découvert que chez l’humain et uniquement chez lui, le signal parvenant à un neurone était démultiplié grâce à l’intervention d’une cellule en forme de chandelier. Cette amplification permettait à l’information  de circuler plus vite et plus fort. Des super-neurones seraient donc de secret de nos super-cerveaux.

Source : Juillet/Août 2009 [HORS-SÉRIE SCIENCES ET AVENIR]