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Multivers / Hubert Reeves Encore!/ Aurélien Barrau


Citation du jour 


 L’univers a d’abord été centré sur notre planète, puis notre étoile, puis notre galaxie, enfin sur notre cosmos. L’hypothèse des multivers propose aujourd’hui un monde dénudé de centre.

                                                                                         Aurélien Barrau

Précisions Aurélien Barrau est physicien et philosophe, maître de conférence à l’Université Joseph Fourier et au Laboratoire de Physique Subatomique et de Cosmologie de Grenoble (CNRS). Ses recherches portent sur la relativité générale, les trous noirs et la cosmologie. Il dirige le Master de Physique Subatomique de l’Université de Grenoble et a été lauréat du prix Bogoliubov de physique théorique « Young scientist 2006 ».
Il s’intéresse également aux questions ontologiques et métaphysiques liées à la pluralité du réel.

Liste du jour : Les livres de philosophie préférés d'Aurélien Barrau :

Il n'y aurait aucun intéret à dresser une longue liste des "indispensables" de philosophie, tous les ouvrages scolaires font cela très bien (enfin, parfois). Je voudrais juste mentionner quelques livres qui, pour des raisons diverses, ont une importance particulière pour moi (ils ne dispensent pas de passer par les "classiques", au contraire !). Il n'y a aucune autre forme de cohérence dans cette liste que le sourire jubilatoire que ces livres ont suscité chez moi...:


  • Epicure, Lettre à Hérodote
  • Lucrèce, De Natura Rerum
  • Hume, Essais esthétiques
  • Spinoza, Ethique
  • Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation
  • Schopenhauer, Le fondement de la morale
  • Nietzsche, L'origine de la tragédie
  • Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra
  • Nietzsche, Par delà le bien et le mal
  • Wittgenstein, Tractatus logico-philosophique
  • Wittgenstein, De la certitude
  • Goodman, Manières de faire des mondes
  • Danto, La transfiguration du banal
  • Michel Serres, La naissance de la physique dans le Texte de Lucrèce
  • de Fontenay, Le Silence des betes
  • V. Jankelevitch, Le Je-ne-sais-qoui et le preque-rien
  • D.M. Armstrong, A World of States of Affairs (un monde d'etats de choses)

Aurélien


Aussi spéculative et contreversée soit-elle, l’idée d’une infinité d’univers est entrée dans le champ scientifique. Une évolution qui conduit à s’interroger sur les fondements et les frontières de la physique théorique.

Article du jour Des Univers parallèles ?  [Hubert Reeves]

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Nous allons aborder maintenant un sujet populaire aussi bien chez les astronomes que chez les amateurs de science fiction : les univers parallèles. Ils contribuent à accroître l’intérêt que suscitent l’espace et ses mystères.

La question se pose : y a-t-il d’autres univers que celui que nous observons dans nos télescopes ? Des univers totalement déconnectés du nôtre et avec lesquels nous n’aurions aucun moyen de prendre contact ? Des univers qui, peut-être, hébergent des galaxies, des planètes, et, sur ces planètes, des gens qui s’interrogent ? Ou des univers totalement différents, en dehors de notre entendement même ?

La réponse est claire : oui, il est tout  à fait possible que de tels univers existent par milliers, par millions, par milliards, à l’infini ! Aucun argument ne pourrait justifier l’affirmation contraire, à savoir que notre univers est le seul. On a choisi le mot «multivers» pour décrire l’ensemble comprenant tout à la fois notre univers et ces univers hypothétiques.

On l’aura compris, la difficulté est de trouver des preuves de leur existence (ou de leur non-existence). S’ils sont sans contacts possibles avec nous, comment le savoir? Mais, comme dit le dicton «Absence d’observations n’est pas preuve d’absence. » Quand les observations  manquent, les théories  peuvent fournir des suggestions. Celle du Big Bang n’est nullement incompatible avec la présence d’une multitude d’univers.

Le fait qu’il y ait des trous noirs dans notre univers nous invite à envisager l’existence d’autre univers et nous donne même, en principe, des moyens d’aller les visiter. Disons seulement ici que les trous noirs sont des astres qui ne peuvent pas émettre de lumières. Celle-ci reste captive dans la gigantesque gravité qui s’exerce à leur surface; il y en a en grande quantité dans la Voie lactée, comme dans les galaxies extérieures à la nôtre.

Ces trous noirs se comportent comme de puissants aspirateurs qui absorbent tout ce qui tombe sur leurs surface. La gravité interdit toute communication avec leur intérieur. Toutefois, on pourrait y accéder. Des cosmonautes téméraires pourraient pénétrer sans trop de dommages dans les immenses trous noirs des galaxies massives. Par contre, à l’inverse de Marco Polo revenant de Chine, ils ne rentreraient jamais pour nous raconter ce qu’ils auraient vu.

Pourtant, il serait possible de ressortir des trous noirs si ceux-ci tournent assez vite sur eux-mêmes (c’est très vraisemblablement le cas pour notre d’entre eux). Mais où réapparaîtrait-on? Nous n’avons évidemment aucune réponse à cette question.

On peut imaginer que les cosmonautes éjectés d’un trou noir par sa rotation se retrouveraient quelque part aux confins de notre propre univers. On aurait donc là le moyen d’atteindre les distances qui, jusqu’ici, paraissaient inaccessibles à cause de la durée du voyage. Cette possibilité séduit déjà les auteurs de science-fiction et peut-être, plus tard, intéresserait-elle les agences de voyages intergalactiques!

Mais on peut aussi imaginer se retrouver dans univers parallèles, complètement déconnectés du nôtre, dont les trous noirs seraient les portes d’entrée…


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 Source : Chroniques des atomes et des galaxies [Hubert Reeves]





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