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Garry Davis / Garry Davis / Garry Davis‏




A technician monitors the heart of Rafiki, a 25-year-old silverback lowland gorilla, during a CT scan at the Cheyenne Mountain Zoo in Colorado Springs, Colorado on Sept. 2, 2009. An all volunteer medical team operated on the gorilla on Sept. 5, to remove an infection from a bone behind his right ear. He has since recovered to normal health. (AP Photo/Cheyenne Mountain Zoo, Sean Anglum) 



Mise en garde: Pour ceux qui ne lisent pas mon blog, pourriez-vous me le notifier par courriel. Je vais vous enlever de ma liste d’envoi… Les goûts ne se discutent pas!!!


Citations et Passages du jour


Vivant, Napoléon a manqué le monde, mort, il le conquiert.
                                                                     Chateaubriand

Chier la poésie pour figurer comme un excrément sur la table des justes
                                                                     Jean Genest


Le salut qu'il s'est proposé, c'est la damnation éternelle: voilà sa réponse à la condamnation des honnêtes gens.
                                               Jean Paul Sartre, à propos de Jean Genet



La France a périodiquement besoin du malheur pour se connaître et s'accepter avec ses fautes, mais aussi dans sa pureté. Ce par quoi nous venons de passer éclaire mieux Rimbaud que dix livres de commentaires...
                                                                    Pierre Jean Jouve


Contrairement à la tradition du cogito et à la prétention du sujet de se connaître lui-même par intuition immédiate, il faut dire, que nous ne comprenons que par le grand détour des signes d’humanité  déposés dans les œuvres de culture. Que saurions-nous de l’amour et  de la haine, des sentiments éthiques et, en général, de tout ce que nous appelons le soi, si cela n’avait été porté au langage et articulé par la littérature?    
                                                                     Paul Ricoeur


                              
Thomas Paine a écrit le premier best-seller américain, Common Sense qui s’est vendu à 500 000 exemplaires dans un pays qui comptait alors 3 millions d’habitants.
                                                                     John C. Maxwell


James Madison, Quatrième président des USA, a été le principal cerveau et l’artisan le plus précieux des 55 personnes qui ont élaboré la Constitution américaine, ce document révolutionnaire. Il était meilleur penseur que Jefferson.
                                                                    John C. Maxwell



Poète du jour :  Edouard Canevet


Pour ton fantôme


Je ne pense plus à rien
Je ne pense plus qu'à nous deux
Perdus au bout du chemin
Veuille recevoir en ces lieux
Des roses en guise de dessin
Vois je n'ai pas trouvé mieux

Je veux fleurir en ton sein
Et retracer les courbes bleues
Du bonheur ultramarin
Mon parfum digne des cieux
Mais je brûle mon dessin
Pauvre phœnix amoureux

Je ne crois plus en rien
Je ne crois plus qu'en nous deux
Reflet du rêve incertain
Qui me déchire les yeux
Et je pleure sur mon dessin
Comme on encense les dieux

Je fais le deuil de tes mains
Je fais le deuil de tes yeux
Je repense à demain
Ce jour qui n'aura jamais lieu
Et je pleure de n'être rien
Qu'un souvenir sans adieu

Je pleure à flot et à sang
Car je pleure pour nous deux

Et ce manège incessant
Me rappelle qu'être heureux
Se paie le prix du sang
Merde et malheur à nous deux

Que la mémoire du silence
Ensevelisse en ces lieux
Le cadavre trop encombrant
Du souvenir de nous deux
Mon dessin revienne aux cendres
Et mes roses aillent aux feu

Mais je garde pour ton fantôme
Une place dans ma tombe



Quoi, vous ne connaissez pas Garry Davis?



Article du jour : La révolte du citoyen du monde, Garry Davis
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Le soleil passe les frontières sans que les soldats tirent dessus
                                                           Balim Jarban

Auteur : Alain Stanké

Paris, 1948. La première Assemblée générale des Nations Unies se tient au palais de Chaillot. Les yeux du monde entier ne sont pas tournés vers les délégués, mais plutôt vers Garry Davis. Ancien pilote de l’aviation américaine, il a installé une petite tente sur le terrain déclaré international pour la durée de la réunion historique.

Davis est venu à cet endroit espérant éveiller les consciences sur l’absurdité des guerres et des frontières et l’espoir de démarrer un mouvement mondialiste appelé Citoyens du monde.

Les délégués internationaux feignent d’ignorer ce trouble-fête, mais autour de Davis un gigantesque mouvement de sympathie s’organise : Albert Camus, André Breton, François Mauriac, André Gide, Jean-Paul Sartre, Albert Einstein, le Dr Albert Schweitzer, l’abbé Pierre en font partie. Assistera-t-on à l’abolition des frontières, à l’unité mondiale, à une paix durable? J’ai 12 ans. Mon père, qui partage les idées de Davis, m’amène l’applaudir au palais de Chaillot. La foule est en délire. C’est un moment historique. La police française arrête Davis et veut le renvoyer chez lui… seulement il y a un inconvénient : il n’a plus de chez-lui, il a renoncé à sa nationalité. Son chez-lui, c’est … le monde entier.

Mon père qui, dans ses missions diplomatiques, a souffert de l’incommunicabilité, se met activement à l’étude de l’espéranto  (celui qui espère), une langue internationale conventionnelle qui permettra de communiquer avec tout le monde. Il m’enseigne quelques mots pour me prouver la simplicité de cette langue qui me permettra, dit-il, d’être compris de tous.

30 ans passèrent. J’étais au salon du livre de Montréal. Je bavardais paisiblement devant mon kiosque lorsque je vis arriver un grand homme blond, à la silhouette fragile et au visage radieux. Élégant et désinvolte, il avait un charme unique, fait de naturel, et le sourire innocent d’un adolescent qui vous pousse à tout abandonner pour ne vous occuper que de lui. Il me salua poliment, en français, marmonna son nom me serra la main et dans le même élan me tendit un livre. J’ai tout de suite cru qu’il s’agissait d’un auteur ou d’un éditeur désireux de traiter affaires. Comme je n’avais pas bien compris le nom du visiteur et que je ne voulais pas le lui faire répéter, je me suis mis aussitôt à examiner le titre du livre, puis… le nom de l’auteur. Je lus : Garry Davis.

-Garry Davis  lui-dis, étonné. Je connais bien! Serait-ce LE fameux Garry Davis? Êtes-vous son éditeur?

Il n’y a pas de hasard dans la vie, paraît-il. Depuis ce jour, nous nous revoyons régulièrement. J’ai produit sur lui plusieurs documents pour la télévision et écrit de nombreux articles qui ont été diffusés dans plusieurs pays. Il existe entre nous une merveilleuse complicité. Garry m’écrit et me téléphona souvent de tous les coins du monde où ses fonctions l’amènent. Consciencieux, dévoué, visionnaire, c’est un homme pour qui j’ai la plus grande admiration. J’aime sa persévérance, qu’aucune déception (et il en eu!), aucun déboire n’a réussi à altérer jusqu’ici. J’aime aussi sa confiance en l’humanité et son sens de l’humour, qui l’a souvent sauvé. Peut-être est-ce parce que dans son jeune temps il était comédien et a déjà joué avec Harpo Marx et Ray Bolger. Il m’arrive souvent de l’appeler Monsieur le président (président du monde, cela va de soi). Garry me gratifie alors d’un Monsieur le vice-président. Et on arrose le tout d’un grand éclat de rire quand ce n’est pas d’un bon verre de vin. Nos conversations sont toujours un mélange d’actualité et d’éternité. C’est une merveille. J’admire sa modestie, son intelligence, sa faculté d’écoute et d’enthousiasme  et la qualité de son argumentation.

Il y a quelques années, Peter Ustinov et Marcel Marceau avaient rêvé de tourner un long métrage sur Garry, mais le projet ne s’est malheureusement pas concrétisé.

Ayant renoncé à sa nationalité, Garry Davis vit toujours en apatride aux USA en travaillant comme coordonnateur du World Gouvernement of World Citizens, et de la World Service Authority (WSA), organisations qu’il a fondées et dont les locaux sont situés à Washington, à quelques pas de la Maison-Blanche. La WSA se spécialise dans l’émission de cartes d’identité, de certificats de naissance, de certificats de mariage et d’un passeport mondial convoité particulièrement par les apatrides.

Depuis sa fondation en 1954, la WSA a déjà émis près de 300 000 documents, dont 100 000 passeports à travers le monde.


-Il ne faut jamais oublier qu’un passeport n’est rien d’autre qu’un simple bout de papier. Mais il faut bien donner un bout de papier aux fonctionnaires qui disposent de tampons, sinon où apposeraient-ils leurs cachets? ironise Garry Davis qui a inventé ce document-secours après avoir pris connaissance de la Déclaration des droits de l’homme, proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1948.

L’article 13 de la Déclaration stipulant que :

a)      Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État;
b)      Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.

Depuis 1992, tout en restant en conformité avec ces articles des Droits de l’homme, et pour faciliter encore davantage la vie des citoyens persécutés, l’organisation de Davis offre désormais 2 autres types de documents : un permis international de résidence et un permis de sortie.

Ces titres de voyage rendent surtout service aux apatrides en détresse, dont certains sont emprisonnés faute d’avoir un passeport des Citoyens du monde, mais certains sont plus compréhensifs que d’autres. C’est le cas de la Zambie, la Mauritanie, la Haute-Volta, l’Arabie Saoudite, le Koweït, le Maroc, le Yémen, la Somalie et d’une bonne douzaine d’autres.

A cause de son passeport, dans de nombreux pays Garry Davis a vécu des aventures rocambolesques assorties de mesures d’expulsion. Pas moins de 30 pays l’ont carrément envoyé réfléchir en prison en cherchant à l’accuser de falsification de documents. Tel fut le cas en 1978 alors qu’il voyageait en France et où, pour sa défense, il dut faire appel à un témoin de renom : l’abbé Pierre. Le célèbre disciple d’Emmaüs, qui a voué toujours une grande admiration à Garry Davis, n’a pas hésité un seul instant à voler au secours de son ami. Il s’est adressé en ces mots au tribunal :

- Monsieur le président, je repense au jour où Garry Davis fut reçu avec tous les honneurs par le président Vincent Auriol. Aujourd’hui, en le voyant dans le box des accusés, j’ai honte pour la France!

Garry Davis fut aussitôt libéré.
Pour cet homme, l’idée des frontières et des passeports est à jamais dépassée

-Où que nous soyons, d’où que nous venions, dit-il,  nous sommes dans le soleil à la même distance des étoiles. Les astronautes emportent-ils un passeport avec eux quand ils vont dans l’espace? S’il leur arrivait de tomber dans un coin non prévu de la planète, je parie qu’il se trouverait encore un imbécile pour leur demander leur passeport. Il n’y a pas de frontières pour les ondes radio, le téléphone,  le fax, les satellites de la télévision, les multinationales, les syndicats, l’Unesco, les banques, les découvertes médicales, les agences de presse. L’écologie ne connaît pas de frontières. Croyez-vous que les pluies acides ou le trou dans la couche d’ozone se préoccupent des frontières nationales?

Garry Davis est un visionnaire. Il y a 60 ans, il parlait déjà de la pollution et de protection de l’environnement. Comment peut-on songer à préserver le climat et les forêts du monde si un gouvernement mondial ne se charge pas d’évaluer les dommages et d’appliquer les sanctions à l’échelle mondiale? Une même autorité à l’échelle de la planète est nécessaire pour régler la pollution, les pluies acides, les gaz toxiques, le gaspillage éhonté des ressources de la Terre, la pauvreté, la famine, les manipulations génétiques et la drogue. Sans parler d’armement. On s’accorde pourtant de plus en plus à reconnaître que les enjeux majeurs des années à venir sont planétaires. Nous vivons à une époque où une interdépendance existe en fait entre tous les pays. Seule une autorité supranationale, mondiale, planétaire pourra résoudre les problèmes qui sont à l’échelle mondiale. Ce n’est pas le rôle de l’Organisation des Nations Unies, qui est née de la guerre et qui n’en a ni le mandat ni les moyens.

C’est l’avis, depuis fort longtemps, de Garry Davis qui, en outre a toujours été opposé aux régimes politiques :

- Pour moi, les régimes politiques n’ont qu’un point commun entre eux : c’est la guerre. Pour précipiter une prise de conscience ici-bas, ce qu’il faudrait souhaiter maintenant sans doute, c’est une invasion spatiale. Lorsqu’ils apprendront que les extraterrestres menacent de débarquer sur la Terre, Saddam Hussein, Mitterrand,  Mulroney, Clinton et tous les autres se lanceront sûrement dans le téléphone rouge et décideront enfin de s’unir pour assurer la survie de la civilisation. Devant ce danger extérieur, ils oublieront enfin leurs nationalités et redécouvriront peut-être soudainement la solidarité humaine.

Ainsi parle mon ami Garry Davis qui croit, comme moi, que les différences de races et de nationalités ne sont rien et que l’homme ne pourra subsister qu’en vivant en paix avec l’homme.

Source : Occasions de bonheur : Alain Stanké

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