Pages

Edgard Fruitier / Houellebecq / Citations / Vidéos‏

Citations  du jour

On ne se rend jamais compte qu’on est heureux, alors que l’on se rend toujours compte qu’on est malheureux
                                                            Montesquieu



En ma qualité d’ignorologue émérite, le plan de sauvetage du monde financier aurait dû commencer par un peloton d’exécution envers les dirigeants des banques impliquées et la mise en tutelle de celles-ci.
                                                            Inconnu sur web


Il n’y de cela pas très longtemps, à New York, je m’installai tout au fond de Carnegie Hall, à la rangée W, pour entendre un concert donné par l’OSM. A ma grande stupéfaction, je n’avais jamais entendu l’orchestre aussi bien de ma vie. Jamais je n’avais perçu tous les détails de ce qu’on m’offrait. Les cordes, en particulier, m’ont paru extraordinaires. Un vrai bonheur. Je pleurai, je sanglotai. Je venais de me rendre compte que notre orchestre était un des plus grands du monde.
                                                           Edgar Fruitier


Vidéos du jour : 2 vidéos pour le prix d’un avec (Edgar Fruitier)

Lien 1: http://www.youtube.com/watch?v=RzYzjzpvGaE

Lien 2: http://www.wat.tv/video/jean-claude-turcotte-edgard-1z2xy_1ve5b_.html

 


Extrait du jour 1: Le Grand Charles Dutoit  (Edgar Fruitier)
http://graphics8.nytimes.com/images/2007/02/24/arts/music/24phil190.jpghttp://lestudio1.files.wordpress.com/2008/04/charlesdutoitinter.jpg
On m’avait demandé, pour la circonstance, d’être le récitant qui parle pendant la musique, un texte très rythmé, ce qui était d’autant plus difficile que Charles Dutoit dirigeait, et qu’il est d’une précision tranchante. J’estimai qu’il me fallait un minimum de répétitions.
J’expliquai à Dutoit que je ne savais pas trop à quel moment je devais démarrer ma narration, qui durait une quinzaine de minutes sur les trente de musique. Il me rassura en me disant qu’il me donnerait le départ : ¨Regardez bien mon doigt de la main gauche.¨
Il était un grand chef d’orchestre, que je trouvais personnellement très sympathique, ce qui n’était pas l’opinion de tous ses musiciens. Il était très méticuleux, et impatient quand il voulait quelque chose. Il ne badinait pas, ne transigeait jamais. Il y eut toutefois des chefs bien plus colériques que lui. Toscanini, par exemple, lançait des chaises sur les musiciens de son orchestre. C’est tout de même à cause de ses impatiences et de ses colères que Charles Dutoit dut abandonner Montréal, ses musiciens  ne pouvant pas le supporter. C’est dommage.
A la répétition, il se tourna vers moi, un peu sermonneur : ¨Vous êtes-vous rendu compte que vous avez démarré une croche trop tôt¨ J’étais pétrifié d’avoir commis une telle faute musicale. Néanmoins, grâce à Dutoit, le concert s’est très bien déroulé. Il a été formidable, comme tout chef doit l’être avec son soliste.

Extrait du jour 2: La Poune  (Edgar Fruitier)
 http://www.madame.ca/upload/Madame/News/zLa-po16058.jpg

A Télé-Métropole, Georges Dor me fit appeler pour être un des interprètes de sa série si populaire Les Moineau et les Pinson. Je lui suis redevable d’avoir côtoyé Mme Rose Ouellette, dite la Poune. C’est avec une certaine fierté, je crois, que nous sommes très nombreux, encore vivants, à avoir donné la réplique à La Poune.

Celle-ci me confia un jour une anecdote à propos de Valéry Giscard d’Estaing. Une anecdote  dont j’avais déjà vaguement entendu parler. On se rappelle peut-être que, dans sa vingtaine, Giscard d’Estaing vécut quelques années chez nous, au Québec. Une anecdote dont j’avais déjà vaguement entendu parler. On se rappelle peut-être que, dans sa vingtaine, Giscard vécut quelques années chez nous au Québec. Il était pion ou professeur au Collège Stanislas. Il fréquentait, en  ce temps-là, le Théâtre National, où sévissait Mme Ouellette. Donc, Giscard pouvait se vanter de bien connaître La Poune. Quand il devint ministre, puis président de la France, il rencontra notre premier ministre, M. Robert Bourassa, à l’Élysée, gardes républicains, tapis rouge tout et tout. Après les formalités d’usage, M. Giscard se pencha à l’oreille de Bourassa et lui demanda : ¨Dites-moi, comment va la Poune?¨ Pour le moins surpris, Bourassa répondit, embarrassé : ¨Mais, je crois qu’elle va bien.¨ Et quand ils se retrouvèrent dans le grand salon, en tête à tête, ils ne parlèrent que de la Poune. Leur conversation achevée, les journalistes, selon leur habitude, attendaient les deux politiciens pour connaître le contenu de leurs échanges. Bourassa était plus gêné, et tourna autour du pot, ne pouvant évidemment pas leur révéler qu’ils ne s’étaient attardés que sur Madame la Poune!


Source pour les extraits : Mémoires Edgar Fruitier, propos recueillis par Jean Faucher

http://www.librairiepantoute.com/img/couvertures_300/7035.jpg




Poème du jour : Le chômage (Michel Houellebecq)

Je traverse la ville dont je n’attends plus rien
Au milieu d’êtres humains toujours renouvelés
Je le connais par cœur, ce métro aérien;
Il s’écoule des jours sans que je puisse parler.

Oh! Ces après midi, revenant du chômage
Repensant au loyer, médiation morose,
On a beau ne pas vivre, on prend quand même de l’âge
Et rien ne change à rien, ni l’été, ni les choses.

Au bout de quelques mois on passe en fin de droits
Et l’automne revient, lent comme une gangrène;
L’argent devient la seule idée, la seule loi,
On est vraiment tout seul. Et on traîne, et on traîne…

Les autres continuent leur danse existentielle,
Vous êtes protégé par un mur transparent;
L’hiver est revenu. Leur vie semble réelle.
Peut-être, quelque part, l’avenir vous attend.


Source : Poésies de Michel Houellebecq

http://www.pasajeslibros.com/images/portadas/9782290307212.jpg


 Faites moi part de VOS COMMENTAIRES, c'est le salaire du blogueur!

1 commentaire: