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La chicotte / Poète du jour / Pierre Falardeau / Albert Camus /‏



La peinture du jour

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President Bush as Napoleon Bonaparte, flanked by Foreign Secretary Condoleezza Rice, and German Chancellor Angela Merkel as The Angel, the painting is called 'Allegory on The Peace of Pressburg' by Andrea Appiani ca.1808




Citations  du jour


Le plus long des voyages est celui qu'on fait à la découverte de soi-même. 


                                                                         Dag Hammarskjöld








The chicotte was one form of punishments for porters. Although slavery was illegal in the Congo "Free" State, many were treated without dignity. The chicotte was a hide whip. A victim was tied down and flogged sometimes fifty to 100 times. Europeans ordered Congolese to whip their own people so they would technically be at fault for committing crimes against humanity.








Vidéo du jour : La fille d’Albert Camus nous interpelle
 http://bibliobs.nouvelobs.com/files/c-camus.jpg

http://www.radio-canada.ca/emissions/second_regard/2009-2010/Reportage.asp?idDoc=100094



Article du jour : Les fantômes du roi Léopold



Un texte inachevé retrouvé au fond d’un tiroir. C’est pas que je me prenne pour un musicien de génie avec ma symphonie inachevée, mais le sujet de l’article me semblait intéressant, quitte à avoir l’air un peu prétentieux.

Je viens de terminer un livre remarquable. Un livre terrible. Un livre qui donne  mal au cœur. A l’âme aussi. Un livre qui brûle. Jusqu’à l’os. Ça s’appelle Les fantômes du roi Léopold avec, en sous-titre, Un holocauste oublié. Ça raconte la conquête et l’occupation du Congo à la fin du XIX ième siècle, au moment où les grandes puissances européennes se partagent l’Afrique comme un énorme gâteau de noces. 10 millions de morts en 40 ans.

10 millions de morts pour enrichir un seul homme. Léopold II, le roi des Belges. Maître absolu du Congo. Car le Congo c’est son affaire à Léopold. Une affaire personnelle. Une affaire qui léguera à la Belgique, à sa mort en 1909.

10 millions de morts. Ça fait quand même un joli tas. Et pourtant, pas la moindre plaque, pas la moindre stèle, pas le moindre petit monument. Pas de film, non plus, ni de mémorial de l’Holocauste. Comme si l’Holocauste était devenu une marque déposée.
 Comme si ces morts n’étaient pas de vrais morts, comme s’ils étaient moins morts que les gentils petits Blancs du Pentagone et du World Trade Center. En fait, 10 millions de nègres, morts ou vivants, c’est sans intérêt. Des sales nègres. Des paresseux, des sauvages, des barbares, qu’il fallait bien civiliser de force, à coups de fusil, à coups de crosse, à coups de chicotte. Vous connaissez la chicotte?  C’est un fouet en peau d’hippopotame. C’est exotique, mais ça vous civilise un nègre à tout coup. Un peu comme la mitrailleuse Maxim, un outil de civilisation fort prisé par Stanley, le ¨grand découvreur et grand humaniste¨. Aujourd’hui, l’hélicoptère Apache a remplacé la mitrailleuse Maxim et c’est à coups de bombes à fragmentation ou de missiles Hellfire qu’on poursuite cette belle entreprise de civilisation, Les jolis discours de Bush sur ¨la démocratie et les droits de l’homme¨ ont pris la place de ¨la mission civilisatrice de l’Occident¨.

Parlant de civilisation, ça me rappelle les vieux films de Tarzan, le samedi après midi, à la salle paroissiale. Ils avaient l’air de s’amuser comme des petits fous tous ces porteurs noirs avec leurs caisses immenses sur la tête. Ils chantaient joyeusement au son du tam-tam hollywoodien. Le réel était moins poétique. On utilisait les porteurs noirs tout simplement parce que les chevaux ou les bœufs ne supportaient pas le climat et mouraient à la tâche. Les Congolais, transformés de force en bêtes de somme à 2 pattes, étaient plus résistants. Ils crevaient, eux aussi, à la tâche, mais ça ne coûtait rien. Même pas besoin de les nourrir.

Lors d’une marche forcée de 1200 km en 1891, il n’y eut pas un seul survivant sur parmi les 500 porteurs. En 1890, l’Etat du Congo avait besoin de 50 000 porteurs par année pour transporter l’ivoire et le caoutchouc.

Mais je m’arrête ici sinon on m’accusera d’encourager les Africains à sombrer dans le ressentiment comme les Québécois. Je veux rassurer nos bien-pensants locaux : je ne parlerai pas des porteurs québécois qui ramenaient les fourrures de la Hudson Bay Company et qui transportaient sur leur dos les grands boss de la compagnie (lisez Les enragés du Grand portage de Léo-Paul Desrosiers). Je ne parlerai pas non plus des bûcherons québécois qui travaillaient à -35 degrés pour l’Anglo American Pulp. Les mêmes bien-pensants m’accuseraient de charrier.

Cet holocauste oublié, quel film ça serait quand même. Un film pourtant que je ne ferai jamais. Et les seuls monuments qui nous restent de cette période horrible sont les palais et les jardins du roi, ce grand philanthrope, à Bruxelles et à Ostende. Des monuments de sueur et de sang.

L’auteur Adam Hochschild conclut en disant qu’aux USA, il n’y a pas non plus le moindre musée de l’esclavage. Il y a pourtant des dizaines de musées de la Shoah. Pourquoi ? Y aurait-il des génocides plus importants que d’autres? Des sales nègres, c’est sans intérêt.

Adam Hochschild, Les fantômes du roi Léopold. Un holocauste oublié, Paris, Belfond, 1998.


Source :  Rien n'est plus précieux que la liberté et l'Indépendance : Pierre Falardeau 



http://img.amazon.ca/images/I/51Pm0RbMCXL._SL500_AA240_.jpgLes Fantômes du roi Léopold : Le terreur coloniale dans l'Etat du Congo, 1884-1908  


Poète  du jour : Valdimir Bénédictov

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/1/18/1Benedikt.jpg/180px-1Benedikt.jpg
 Né à Pétersbourg en 1807, de descendance ecclésiastique, Bénédictov servit d’abord dans l’armée, puis fut fonctionnaire aux Finances.

Modeste, et d’une laideur exceptionnelle, il a été par excellence le poète de l’amour, bien que n’ayant trouvé auprès des femmes aucun encouragement.

Il connut pendant les années 30 et 40 de grands succès littéraires. Le charme de sa poésie réside surtout dans la forme; ses vers sont légers et sonores, ses images originales, ses métaphores imprévues.

Il inventa de nouveaux mots, fut le premier à introduire la rime à l’intérieur du vers. Là s’arrêtait cependant son audace.

Ayant atteint l’âge de la retraite, aimant ardemment la poésie, même celle des autres, il continua d’écrire. Mais sa vogue était passée. Il en souffrit. Sa mort, en 1873,  passa inaperçue.

Source :  Anthologie de la poésie russe : Katia Granoff


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