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Giuseppe Mezzofanti

Citation du jour :   Être sans cesse étonné, se lever le matin et se dire tiens, c’est curieux d’être ici, voilà la grande question. 
                                                              George Steiner
 




Parler couramment 1 langue, c’est facile… Parler 2 langues, c’est plus difficile! S’exprimer en 3 langues,  ça commence à être un exercice périlleux! Avec 4 langues, on commence à jouer au funambule.  A raison de 5, on s’approche de la  haute voltige.  Qui plus est, pour être fluide dans pas moins de 38 langues, il faut  se dénommer Giuseppe Mezzofanti.


Invité du  jour    Un polyglotte dénommé : Giuseppe Mezzofanti



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Né le 17 septembre 1774 à Bologne en Émilie-Romagne et mort le 15 mars 1849, fut un religieux et un universitaire italien du XIXe siècle, qui devint cardinal de l'Église catholique, et était un linguiste et un polyglotte renommé.

Giuseppe Mezzofanti naquit à Bologne et y fit ses études, terminant sa formation en théologie avant d'avoir atteint l'âge minimum pour pouvoir devenir prêtre ; il fut ordonné en 1797. La même année, il fut nommé professeur d'arabe à l'Université de Bologne. Il fut, plus tard, démis de cette charge en raison de son refus de prêter allégeance à la République cisalpine dont dépendait alors la ville de Bologne.
En 1803, il fut nommé assistant bibliothécaire de l'institut de Bologne, et peu de temps après, fut réinstallé comme professeur de langues orientales et de grec. Cette chaire fut supprimée par le vice-roi en 1808, mais à nouveau rétablie lors de la restauration du pape Pie VII en 1814. Mezzofanti occupa ce poste jusqu'à ce qu'il quittât Bologne pour rejoindre la Curie à Rome en 1831.
Giuseppe Mezzofanti fut appelé dans la « ville éternelle » en tant que membre de la Congrégation pour la propagation de la foi (Congregatio de Propaganda Fide), organe de l'Église catholique compétent en matière d'activités missionnaires et d'évangélisation. En 1833, il succéda à Angelo Mai comme conservateur de la Bibliothèque vaticane. Il fut nommé cardinal en 1838 par le pape Grégoire XVI, en tant que cardinal-prêtre de Saint-Onuphre-du-Janicule (S. Onofrio al Gianicolo), et directeur des études de la Congrégation pour la propagation de la foi. Il participa au conclave qui élut Pie IX.
Mezzofanti est célèbre pour son extraordinaire aptitude aux langues : on pense qu'il en parlait couramment 60, et qu'il en maîtrisait beaucoup d'autres honorablement, quoique avec moins de facilité. Il était capable de traduire les ouvrages en 117 langues et 72 dialectes. Dans ce genre d'étude, il n'y a que le chinois qui lui ait donné du fil à retordre : il fut obligé d'étudier la langue pendant quatre mois avant de la dominer. A partir de ce moment le père Umpierres, ancien missionnaire à Macao et professeur de langue à la Propaganda Fide, tiendra des conversations avec lui en chinois et confirmera officiellement sa parfaite maîtrise du mandarin.

Témoignages

On s'accorde à décrire Mezzofanti comme un homme doux et sans ambition particulière, si ce n'est de se consacrer au soin des âmes, à son enseignement universitaire et à l'étude quotidienne des langues.
Plusieurs personnes connues se sont exprimées à son sujet :
  • Lord Byron, le poète anglais, a rencontré Mezzofanti à Bologne et a écrit qu'il avait connu avec lui « un monstre en fait de langues... celui-là aurait dû exister à l'époque de la tour de Babel comme interprète universel. »
  • August Wilhelm Kephalides, professeur à l'Université de Breslau, dans le récit de son voyage en Italie, décrit sa rencontre avec un phénomène, un polyglotte en soutane qui enthousiasme les savants de Bologne et « parle parfaitement l'allemand sans avoir jamais mis les pieds hors de l'Italie ».
  • Matteo Pisani, interprète à l'ambassade de Russie et qui comptait parmi les meilleurs connaisseurs de son temps en langues slaves et orientales, rendit visite à Mezzofanti pour vérifier si sa réputation était méritée ou non et en resta abasourdi.
  • Le père Charles William Russel, érudit irlandais et ami de Newmann, a connu Mezzofanti et était impressionné par sa capacité à s'exprimer avec finesse et sans erreurs en gaélique, en anglais et dans les principaux dialectes de Grande-Bretagne. Et après la mort de Mezzofanti il a rédigé sa biographie, que d'aucuns regardent comme la meilleure, en y insérant des documents et des témoignages directs.
Le même Russell assure que Mezzofanti était arrivé à parler et à écrire parfaitement près de trente-huit langues, parmi lesquelles l'hébreu, l'arabe, le néo-araméen-chaldéique, le copte, l'arménien ancien et l'arménien moderne, le persan, le turc, l'albanais, le maltais, le grec ancien et le grec moderne, le latin, l'espagnol, le portugais, le français, l'allemand, le suédois, l'anglais, le russe, le polonais, le tchèque, le hongrois, le chinois, le syriaque, le guèze, l'amharique, l'hindi, le gujarâtî, le basque et le roumain. Il était un tout petit peu moins sûr dans une quarantaine d'autres langues (sans compter un nombre indéterminé de dialectes), sur un total de soixante-dix-huit langues. Parmi ses regrets figuraient le sanskrit, le malais, le tibétain, l'islandais, le lapon, le ruthène, le frison, le letton, le cornique, le quechua et le bambara : il arrivait bien à les lire mais non à les parler.


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