Typhoid Mary / 2 citations

Citations du jour :  

Le vin est le breuvage le plus sain et le plus hygiénique qui soit.
                                   Louis Pasteur  

Le microbe n'est rien. Le terrain est tout. 
                                   Louis Pasteur  

Bonjour, c'est ma première chronique depuis mon séjour d’un mois  au Nouveau Brunswick. Depuis mon retour, j'ai lu trois livres... Je vous livre ici un compte rendu d'une anecdote que vous retrouverez dans l'oeuvre suivante: ¨Des bactéries et des homme¨. Le  bouquin en question a été écrit par Willy Hansen et Jean Freney, vous y retrouverez une panoplie d’information.  Je vous le suggère fortement...

L'INVITÉ DU JOUR : Mary Mallon ALIAS 
                           Typhoid Mary  

Mary Mallon est née en Irlande en 1869 et a émigré aux Etat-Unis en 1883. Elle est engagée en 1906 comme cuisinière par Charles Henry Warren, un riche banquier de New York, qui a loué une résidence à Oyster Bay sur la côte nord de Long Island pour l’été.

 Du 27 août au 3 septembre, 6 parmi les 11 personnes présentes dans la maison sont atteintes de fièvre typhoïde. A cette époque, la fièvre typhoïde est encore fatale dans 10% des cas et touche surtout les personnes  déshéritées des grandes villes. L’ingénieur sanitaire engagé par les propriétaires, George Soper, publie les résultats de son enquête le 15 juin 1907, dans le Journal of American Medical Association. Après avoir pensé que des palourdes d’eau douce pouvaient en être la cause dans ces infections, il dirige assez rapidement  son enquête vers l’entourage des malades et vers Mary Mallon, qui certainement avait présenté une typhoïde sous une forme modérée, et qui bien qu’apparemment saine continuait d’héberger la bactérie et de contaminer son entourage. Soper est le premier auteur à avoir décrit un ``porteur sain`` à Salmonella typhi aux Etats-Unis.

A partir de mars 1907, Soper commence à traquer Mary Mallon dans Manhattan et lui révèle qu’elle transmet la maladie  et la mort lors de son activité. Sa tentative pour obtenir des échantillons des selles, urines et sang de Mary lui vaut d’être chassé par celle-ci sous la menace d’une fourchette à découper. Soper reconstitue le puzzle : les années précédentes, la cuisinière avait servi dans 8 familles. 7 d’entre elles avaient connu des cas de typhoïde. Vingt-deux personnes avaient présenté des signes d’infection et l’une était décédée. Définitivement  convaincu par Soper, l’inspecteur de la Santé de New York dirigea, en mars 1907, une Mary Mallon se débattant comme un beau diable vers le Willard Parker Hospital où l’examen de ses selles mit en évidence une grande quantité de bactéries responsables de la typhoïde. Elle fut alors  assignée dans une espèce de bungalow sur les terrains d’un hôpital spécialisée dans les maladies infectieuses. Elle demeura là trois années dans un isolement relatif. C’est lors de cette période qu’elle fut affublée du célèbre nom de Typhoid Mary.

Trois ans plus tard, autorisée à reprendre une activité professionnelle, elle exerça une activité de nettoyage  des vêtements mais retourna très vite vers la cuisine.  Elle refait surface en 1915 sous le nom de Mrs Brown.  Cuisinière à la Sloane Maternity à Manhattan, elle communiqua, en trois mois de fonction, la typhoïde à au moins 25 personnes (médecins, infirmières, personnel) dont 2 décédèrent.

De nouveau envoyée à North Brother Island, où elle demeure les 23 années suivantes, elle travaille comme domestique puis comme agent technique pour nettoyer les sols et le matériel de laboratoire. Après son décès, un journal rapporte le 11 novembre 1938 que 237 autres personnes étaient en observation dans le département de santé de l’hôpital.

Il est désormais prouvé que Mary Mallon, le premier cas de porteur sain connu aux USA, fut malgré elle responsable de la contamination de 51 personnes, dont  3 décédèrent.

Un cas semblable  à celui de Mary Mallon fut mis en évidence en septembre 1965 dans une école de Noth-Eastern Transvaal en Afrique du Sud où une cuisinière contamina 53 écoliers.