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Citation du jour et LA LÈPRE


Citation du jour : Il n'y a rien de permanent sauf le changement.
                                                Héraclite d'Ephèse 

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Dans la même veine que mon dernier article (passage se retrouvant  dans le livre :Des bactéries et des hommes),   je vais vous entretenir cette fois ci sur la lèpre, une terrible maladie, s’il en est une… Au début de l’année 1998, on  comptait approximativement  1.2 millions de personnes infectées par la lèpre à travers le monde comparativement  à 15 millions de lépreux pour les années 1960-1961.


Article du jour : Les léproseries 

Les premiers asiles ou refuges pour lépreux semblent avoir été crées dans les environs de Rome au quatrième siècle par l’empereur Constantin Premier le Grand.

D’après Rudolf Vichow (1821-1902), célèbre anatomopathologiste allemand, la maladie était tellement répandue au Moyen Âge que des léproseries avaient été fondées dès le 7 ième siècle, notamment à Verdun, à Metz et à Maastricht. Devant l’extension de la maladie au cours du 8 ième siècle, et plus encore à la fin du 11 ième siècle, d’autres léproseries furent créées. L’accroissement du nombre de lépreux, parallèlement au développement des villes, a probablement posé pour la première fois le problème, nouveau pour l’époque, de santé publique.

Les léproseries, véritables lieux de ségrégations et de réclusion  et non pas des lieux de cure, sont composées d’une multitude de cabanes isolées, situées dans une enceinte commune et entourées de palissades. Afin de limiter le danger de contamination, elles sont érigées ¨en dehors des murailles¨ des grandes agglomérations sans être toutefois trop éloignées. Elles sont généralement placées près d’un cours d’eau (parce que les bains étaient considérés comme salutaires), mais en aval de la cité et de manière à ce que les vents dominants épargnent à la ville le passage d’air vicié. La toponymie nous apprend  que de nombreux hameaux, ruisseaux ou lieux-dits s’appellent encore la Maladière, rappel de cette lointaine époque.

Dans certaines régions cependant, beaucoup plus tard, lorsque la lèpre fut introduite dans des contrées jusque-là préservées du fléau, les léproseries seront érigées dans des endroits difficiles d’accès, le plus loin possible de toute agglomération. Parfois, on utilisera des îlots pour isoler les lépreux, comme la léproserie de l’île  inhospitalière de la Désirade (à 10 ou 12 km à l’est de la Guadeloupe), où l’abordage ne peut se faire que par très beau temps et par mer calme, cela pour éviter toute tentative d’évasion. La direction d’une léproserie est généralement confiée à un chanoine ou à un prêtre. On donnait également le nom de lazaret à ces léproseries, par référence au nom de ¨mal de saint Lazare¨ donné à la lèpre. Les léproseries furent aussi désignées sous le nom de ¨maladreries¨, à l’époque où les lépreux étaient appelés ¨malades¨ ; ce mot se transforma ensuite  en ¨maladies¨, puis en ¨maladreries¨ quand le terme ¨ladre¨ fut utilisé puis, par contraction, est apparu ¨ladrerie¨.

Plus tard, et en raison du nombre croissant de lépreux, particulièrement à l’époque des croisades, des bâtiments en maçonnerie avec de vastes chambres sont édifiés. Ils sont le point de départ des hôpitaux. Vers le 10 ième siècle, toute les villes et les villages de quelque importance devaient obligatoirement avoir un refuge, autrement dit une maladrerie, pour héberger les lépreux.

L’église s’occupe de retirer du monde les lépreux et de les isoler dans ces asiles, où ils sont nourris et vêtus ¨pour qu’ils ne puissent errer et mendier tout en répandant la maladie¨. Cependant, de tout temps, les lépreux ont cherché à sortir des léproseries où, au départ (mais pas toujours), ils sont enfermé contre leur gré. Certains vont mendier pour obtenir une subsistance, généralement devant la léproserie ou devant une porte de la ville, alors que d’autres tiennent à s’occuper de leurs affaires interrompues. D’autres encore veulent tout simplement échapper à l’incarcération et retrouver la société. Plus tard, l’autorisation de sortir est accordée à la condition de respecter une série de règle : les lépreux doivent revêtir leur houppelande, manteau ample sans manches, marqué d’un signe ou d’une cocarde – placés généralement sur l’épaule gauche -,  et enfiler leurs gants. Ils doivent par ailleurs actionner une crécelle.

Au Moyen Âge, un lépreux ne peut devenir ni prêtre ni moine ; un prêtre devenu lépreux
 Doit cesser de célébrer les offices. Un lépreux ne peut exercer un métier se rapportant à l’alimentation (boulanger, boucher) et les produits fabriqués dans les léproseries ne peuvent être vendus en dehors. En revanche, les lépreux peuvent exercer des professions considérées comme infamantes : équarisseur, fossoyeur, cordier (à condition que les cordes servent aux pendaisons) ou encore charpentier (à condition que les planches réalisées par le lépreux servent uniquement à confectionner le cercueil du condamné à mort). A sa mort, le lépreux est généralement enterré sous sa cabane qui est elle-même brûlée avec son modeste mobilier.

Comme on était persuadé que la lèpre, punition d’une transgression sexuelle, pouvait se transmettre sexuellement, des mesures furent prises pour régler ou réprimer la sexualité en la sublimant par une forme de vœu de chasteté. Les autorités ecclésiastiques sont les premières à prescrire  ce type de mesure prophylactiques (préventives). Pépin le Bref reconnaît la lèpre comme motif valable de divorce ¨avec la permission  à la partie saine de se remarier¨. Les édits, promulgués en 789 par son fils aîné Charlemagne, vont dans le même sens : ils  interdisent purement et simplement le mariage aux lépreux. Ce n’est que beaucoup plus tard, lorsque le 3 ième concile du Latran, en 1179, décréta qu’une femme lépreuse ne devait pas être séparée de son mari, qu’un lépreux put contracter mariage, et enfin qu’un lépreux eut le droit d’exiger de sa femme le devoir conjugal. Plus de 4 siècles plus tard, en 1606, Henry 3, faisant marche arrière, interdit le mariage entre ladres et non-ladres et oblige les lépreux à se retirer dans les léproseries.

Au 20 ième siècle, une législation concernant la lèpre sera  (ré) instaurée dans certains pays. C’est ainsi qu’en 1961, dans un grand empire d’Extrême-Orient, la stérilisation des lépreux et des lépreuses est devenue obligatoire.

Enfin, en ce qui concerne les soins donnés dans les première maladreries, ils peuvent être résumés en un mot : aucun! Le médecin ne pénètre jamais dans les léproseries ; ce n’est que beaucoup plus tard, à partir du 14 ième siècle, lorsque les léproseries se vident et qu’elles s’ouvrent aux malades touchés par d’autres pathologies infécteuses, que le médecin pourra y exercer ses activités normalement.



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