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Michel van Schendel / Citation du jour / Récit d'une baleine échouée

Citation du jour 

Colonisons Mars...

C’est bien excitant l’idée de transformer Mars en poubelle, comme le Mont Everest ou l’île cachée de Marlon Brando.

Pour moi, l’avenir de la science est dans les contraceptifs. Progressivement, on diminue le nombre d’humains, et le dernier éteint la lumière avant de partir.
                                     UN INCONNU



Vidéo (Incontournable) du jour : Ce vidéo pourrait donner un sens à votre vie, à ne pas manquer… 

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Une histoire d'amour avec un cétacé qui se termine mal...

Article du jour Tryphon le cachalot: une amitié de 18 ans 


Tryphon le cachalot: une amitié de 18 ans
 Il avait été baptisé Tryphon en l'honneur du fameux professeur Tournesol de la bande dessinée Tintin.
Pour ceux qui ne veulent pas s'aventurer sur le fleuve, les Bergeronnes offrent un magnifique site d'observation des baleines à partir de la rive.

(Québec) La fin tragique de Tryphon le cachalot, le 23 juin, mettait fin à une amitié qui durait depuis 18 ans entre le grand mammifère marin et ceux qui ont observé sa présence durant pratiquement deux décennies.
Au bout du fil, j'avais récemment Robert Michaud, un biologiste, membre fondateur il y a 25 ans du Groupe de recherche et d'éducation sur les mammifères marins (GREMM) et toujours son directeur scientifique, qui a été témoin de la première présence de Tryphon dans le Saint-Laurent, en mai 1991, aux Bergeronnes.
C'est avec beaucoup d'affection, et j'ajouterais avec beaucoup d'émotion, que ce scientifique parle des efforts qui ont été déployés pour essayer de trouver et de sauver Tryphon. Pour lui, c'était la mobilisation naturelle qu'on déploie pour venir en aide à un mammifère marin en difficulté, mais celle-ci prenait une dimension particulière parce que c'était Tryphon, le premier cachalot recensé dans le Saint-Laurent.
Robert Michaud a été un témoin privilégié de cette première présence du grand cachalot dans le fleuve. En ce matin de printemps 1991, Tryphon s'est montré le bout du nez, ou devrais-je dire de la queue, dans la région des Bergeronnes, prenant tout le monde au dépourvu. Les embarcations du groupe de M. Michaud n'étaient même pas à l'eau et on a dû emprunter d'autres embarcations pour aller l'observer. À ce moment, on a en fait les premières photos.
Après, année après année, sauf à quelques exceptions, Tryphon revenait dans son territoire. Et au fil des ans, il était accompagné de plus en plus de cachalots. À un certain moment, Robert Michaud en a compté une quinzaine qui avaient fait le voyage avec Tryphon. Lors de son observation, ils étaient tous collés les uns aux autres, offrant un spectacle grandiose.
C'est un autre membre fondateur du GREMM qui a donné le nom de Tryphon au grand cachalot. Lors des premières observations, on avait remarqué que son lobe droit avait deux grandes entailles qui  rappelaient la coquille ouverte d'une fleur de tournesol. Alors, en l'honneur du Professeur Tournesol, dont le prénom est Tryphon, on a ainsi baptisé le mammifère.
D'ailleurs, tous les cachalots du Saint-Laurent ont un nom inspiré des personnages de la bande dessinée Tintin, créée par Hergé. Outre Tryphon, il y a aussi Bianca, Rackham et une trentaine d'autres. «Pas encore de Tintin ni de capitaine Haddock», précise Robert Michaud.
Cette façon d'identifier les cachalots par leurs marques naturelles et de leur donner un nom permet de les suivre tout au long des années et de toujours en connaître un peu plus sur leurs coutumes. Au GREMM, basé à Tadoussac, on peut vous raconter l'histoire de chacun d'eux.
Vie sociale
Dans ses recherches avec les membres de son équipe, Robert Michaud a constaté que les cachalots avaient une vie sociale très impressionnante, un peu semblable à celle des grands éléphants. 
La confrérie des cachalots semble être basée sur une société matriarcale dans laquelle les femelles, les grands-mères en particulier, ont une influence remarquable sur la famille. Ce sont les grands-mères qui transmettent plein de connaissances à tous les descendants.
Le cachalot n'avait pas été observé dans le Saint-Laurent avant 1991, mais ça ne semble pas signifier pour autant à M. Michaud qu'il n'y était pas avant. Il parle plutôt d'un retour. Pour lui, c'est comme si les cachalots, Tryphon en tête, faisaient un retour dans leurs mers ancestrales. 
Ce grand mammifère est maintenant protégé, et sa population semble en croissance.
Voilà, ça conclut les aventures de Tryphon le cachalot, et je pense que ce grand mammifère marin continuera longtemps à hanter notre imaginaire.


 
Invité du jour Michel van Schendel 
(16 juin 1929 à Asnières-sur-Seine, France - 9 octobre 2005 à Montréal) 

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Michel van Schendel est un drôle d'oiseau. Né à Paris en 1929 d'un couple de petits-bourgeois, il a survécu à la Seconde Guerre, malgré la faim, la peur, et une double pleurésie qui a failli lui être plus fatale que les soldats nazis; puis il a célébré sa survie en se rangeant du côté des prolétaires, dînant le samedi soir avec la chambrière de la cité universitaire, risquant sa liberté pour quelques placards communistes, trouvant dans les combats de la rue amorce à son désir d'apprendre le monde.
Bien qu'il parle de son enfance, de ses parents, de ses frères, l'homme ne tient pas à s'étendre sur les souvenirs de famille. "Le père était un affreux bourgeois... vraiment un affreux bourgeois, et horriblement réactionnaire... La mère était un exemple de froideur, d'égoïsme, de sentimentalisme fleur bleue... Il se trouve que l'auteur qui a écrit ça, l'écrivain, il se raconte aussi... Vous me forcez à en parler... Et j'aime pas trop ça..."

Arrivé à Montréal en 1952, il est enseignant, journaliste aux pages économiques de La Presse, traducteur des documents de la commission Laurendeau, et puis longtemps professeur au département d'études littéraires de l'UQAM, qu'il aura d'ailleurs participé à fonder à la fin des années 60. 
Michel van Schendel est reconnu par les spécialistes comme l'un de nos plus grands poètes. Il n'y a d'ailleurs qu'à lire son plus récent recueil, quand demeure, pour que même les moins avertis de la rime et de la lyre se rangent de l'avis des critiques. Cela dit, qui, outre quelques grands passionnés de la poésie, les intellectuels et littéraires hardcore, connaît Michel van Schendel? "Ça vous agace? Eh bien moi aussi..., dit-il. Depuis 45 ans que je publie ici, ç'a toujours été la même réaction... À mon avis, ou bien je suis mal lu, ou alors on a décidé, par facilité, pour aller vite, de me classer parmi les gens qui posent trop de questions. Voilà. Il ne faut pas poser trop de questions. Il ne faut pas s'adresser au lecteur comme à une personne trop intelligente. Il faut aller au plus petit commun dénominateur. Alors que moi je fais confiance au lecteur. Je pense que le lecteur, la lectrice, c'est l'égal de l'écrivain. Et j'écris pour les lecteurs. J'écris pour leur intelligence."

 Je poursuis toujours ma revue des poètes de l’Anthologie des  poètes disparus du Québec aux éditions  du Collège d’Ahuntsic:



Poème du jour : Un regret   Michel van Schendel 

Laisse-le
Il vient
Laisse-lui
La pluie le printemps le buis l’ombre
Laisse l’étreinte et l’ombre aux mots
Laisse à leurs voix la rue et l’enfant
Laisse à cet homme le repos
Laisse-le
Laisse-nous

Laisse les mots au temps
Laisse l’ombre s’éblouir
Ne l’étreinte pas
Laisse le jour entrer
Laisse l’aube à l’ami

Laisse l’emprunte sur la peau
Laisse l’eau venir aux mains
Laisse l’oubli aux morts
Souviens-toi
Laisse à la poussière la devise qui le dit
Un mot d’ordre le floue
Laisse le doigt dessiner
Le midi de l’os le vif et la mémoire

Laisse la hache et le bruit.
Laisse la tête détruite
Laisse à la boue celui qui l’a détruite
Écarte-les
Laisse un fusil se tourner contre lui
Laisse transi l’artificier
Laisse au rebut les désirs d’éboulis

Laisse l’enfant près du mourant
Qu’il grandisse et l’enseigne le remplace
Qu’il augmente et l’écoute le récite
Laisse-le prendre la route
Semer le vent

Laisse vivre
Assèche le sel
Laisse la sève
Laisse un rosier près de la vigne
Laisse le sang monter aux joues
Laisse les yeux former le mur
Laisse la rue quêter les fleurs

Et regrette
De ne pouvoir être
À la ville et au moulin
Au four et aux charmilles

Au mors aux caresses à la mer
Quand il faut en même temps
Regrette
La pierre et le laurier jetés aux cendres
Regrette
La persistance des grilles.
Regrette
De ne pas être entendu quand tu le cries
Regrette
L’arbre et la feuille
Les mains posées
La fenêtre au vent
Une porte entrebâillée
Regrette
Mains et mondes
Demande encore le défendu


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