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Félix Leclerc / Les lépreux Article 2 / Citation du jour



Citation du jour : Dieu n'est pas à la hauteur. Il n'est même pas dans le  bottin.           

                                                                  Tristan Tzara


Je reviens encore sur mon livre ``Des bactéries et des hommes`` avec un nouveau passage sur la lèpre… Il faut dire que les soins de santé au Moyen Âge n’étaient pas ce qu’ils sont aujourd’hui !
Article du jour Persécution contre le mal satanique 


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Les lépreux, régulièrement  accusés de constituer un danger important de contagion, ont souvent fait l’objet d’une hostilité féroce et impitoyable qui, à certaines époques, se transforme en véritables persécutions. L’épisode le plus tristement célèbre se situe dans les années 1320-1325. Les lépreux sont alors accusés d’avoir empoisonné des puits et des fontaines, avec l’aide des juifs, afin d’exterminer les chrétiens de France et d’Allemagne. Les instigateurs du complot  seraient les rois de Grenade et de Tunis. De véritables chasses aux lépreux sont organisées à travers tout le royaume. Les léproseries sont pillées ou brûlées, les biens saisis et les malheureux condamnés au bûcher. Ainsi, en 1321, des milliers de lépreux sont brûlés, dont 45 en un mois dans la seule juridiction d’Uzerche (Corrèze), alors que 15 autres ont la vie sauve. Généralement, le châtiment est moins cruel pour les enfants de moins de 15 ans, qui ne sont pas exécutés mais passent leu vie entière emprisonnés. Quant aux femmes enceintes, elles ne sont brûlées  qu’après le sevrage de leur enfant…

Lorsque le roi Philippe V le Long visite le Poitou au printemps 1321, le bruit court, ici encore que les lépreux ont empoisonné les puits, citernes et fontaines à l’aide  d’une mixture faite d’herbes magiques, de pieds de crapauds, de têtes de couleuvres, de cheveux de jeunes vierges et d’hosties transpercées : c’est le diable lui-même qui leur aurait donné la recette. Cédant à la volonté populaire et également séduit par l’idée de confisquer les biens considérables des maladreries, le roi donne l’ordre de faire arrêter et enfermer tous les lépreux, sauf ceux qui avoueraient leur ¨crime¨. Ces derniers sont condamnés  à être brûlés vifs. Ce combustio leptosome fut pratiqué ensuite dans tout le royaume. Si on a brûlé des lépreux au Moyen Âge, jamais dans l’histoire de l’homme on a érigé des bûchers pour les tuberculeux ou les syphilitiques. Seule la lèpre s’est vue affligée de cette réputation à la fois mystique et mythique, diabolique et satanique.


Invité du jour :Félix Leclerc La tuque 1914 – Île d’Orléans  1998


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 La chanson doit tout à Félix Leclerc : sa poésie, ainsi présentait-il ses textes, tout imprégnée de la nature, des gens simples, de la quotidienneté, teintée de nostalgie, de rêve, voire de révolte, marque toute la culture. Dès 1939, il interprète sa première chanson, mais ce n’est qu’en 1950, à la suite de son concert à Paris, qu’il acquiert ce statut de grande vedette internationale. Né à La Tuque, il fait ses humanités à Ottawa, puis devient annonceur radiophonique, comédien, auteur dramatique, membre des Compagnons de Saint-Laurent. Dès 1943, il publie ses premiers livres plutôt moralisateurs, mièvres, alors que ses poèmes mis en musique échappent à ces ornières. Son théâtre et ses romans ne retiennent guère l’attention, alors que son apport à la chanson française le consacre comme l’un des grands paroliers-interprètes. Son nom est pour toujours rattaché à l’Île d’Orléans où il a vécu à son retour de France.  


Voici un très beau poème de Félix Leclerc…

Poème du jour :   L’alouette en colère 


J'ai un fils enragé
Qui ne croit ni à dieu
Ni à diable, ni à moi
J'ai un fils écrasé
Par les temples à finances
Où il ne peut entrer
Et par ceux des paroles
D'où il ne peut sortir

J'ai un fils dépouillé
Comme le fût son père
Porteur d'eau, scieur de bois
Locataire et chômeur
Dans son propre pays
Il ne lui reste plus
Que la belle vue sur le fleuve
Et sa langue maternelle
Qu'on ne reconnaît pas

J'ai un fils révolté
Un fils humilié
Un fils qui demain
Sera un assassin

Alors moi j'ai eu peur
Et j'ai crié à l'aide
Au secours, quelqu'un
Le gros voisin d'en face
Est accouru armé
Grossier, étranger
Pour abattre mon fils
Une bonne fois pour toutes
Et lui casser les reins
Et le dos et la tête
Et le bec, et les ailes
Alouette, ah!

Mon fils est en prison
Et moi je sens en moi
Dans le tréfonds de moi
Pour la première fois
Malgré moi, malgré moi
Entre la chair et l'os
S'installer la colère

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