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Hubert Reeves prise 2, citation du jours / Suggestions pour conférences


Citation du jour : Nous avons la chance de vivre un temps où, contrairement  à l’époque de Baudelaire, l’exploration  du monde ne se confine plus à visiter la planète. Nous avons découvert que le cosmos est gigantesque  et qu’après avoir donné naissances aux galaxies, aux étoiles et aux planètes, il nous a donné notre propre vie. 
                                                                   Hubert Reeves 
 

Revenons sur l’autobiographie d’Hubert Reeves intitulée : ¨Je n’aurai pas le temps. ¨ Dans ce qui va suivre je reprend un passage où Hubert Reeves nous raconte la venue de son premier ancêtre québécois.

La légende et la réalité…

Selon la légende familiale, notre premier ancêtre québécois était un soldat américain de souche écossaise, venue guerroyer au Québec lors des luttes pour l’indépendance menées par les jeunes Etats-Unis. Fait prisonnier par l’armée anglaise, il avait été libéré à la condition  qu’il s’installe comme fermier dans notre province. Telle était l’histoire à raconter à ceux qui nous interrogeaient sur l’origine de notre patronyme.

Après de longues recherches, mon frère André, hématologue de métier et généalogiste par passion, a finalement percé à jour la réalité des faits. Elle est beaucoup plus brutale.

Entre  1685 et 1767, date du traité de Paris, Français et Anglais se disputent les territoires de l’Amérique du Nord. Ils se livrent une guerre cruelle. La technique favorite des troupes françaises consiste à effectuer des descentes éclairs sur les villages de la Nouvelle-Angleterre pour ¨dissuader les habitants de s’établir dans cette région¨. Elles feront plus de 60  de ces razzias pendant cette période.

Guidés par les indiens Abenakis auxquels ils se sont associés, les soldats français, excités par les cris de guerre stridents des Indiens, fondent au petit matin sur les habitations, y mettent le feu et massacrent les occupants au fusil ou au tomahawk. Seuls sont épargnés les femmes enceintes et les enfants. Non pas pour des motifs humanitaires, mais comme otages à échanger contre des prisonniers.

C’est ainsi qu’à la fin de l’hiver 1725, un enfant de 8 ans, Joseph Rives, est fait prisonnier à St. Mary du Maryland, au sud de Washington. Ses parents, John Rives et Jane Crine, récemment émigrés des Lowlands, au nord de l’Angleterre, n’auront pas la vie sauve. Dans le froid et la neige, bivouaquant la nuit, les prisonniers sont transportés en canoë sur la rivière Richelieu, du sud vers Montréal.

Il y a quelques années, survolant cette région en avion, j’ai vu par le hublot le long tracé de ce cours d’eau encore bordé de glaces. Non sans émotion, j’ai tenté d’imaginer le voyage du petit Joseph. Je l’ai remercié intérieurement de sa vaillante résistance. Sans lui (et ses descendants…) je ne serais pas là…

Quelles séquelles l’assassinat de ses parents, peut-être commis sous ses yeux, son enlèvement et de périple glacé lui ont-il laissées ? Selon les archives de l’Hôtel-Dieu de Montréal, il est hospitalisé en 1739, atteint d’une grave maladie. Pendant sa convalescence, vraisemblablement sous la pression des religieuses, il ¨abjure sa foi protestante¨ pour embrasser la religion catholique. Il retrouve en tout cas suffisamment d’énergie pour épouser , en 1750, Catherine Perrault (mon arrière-arrière-arrière-arrière-grand-mère), une québécoise, et lui faire cinq enfants. Il cultive une ferme à Pointe-aux-Trembles sur l’île de Montréal. Catherine Perreault meurt en 1760. En 1773, selon d’autres archives, Joseph épouse en secondes noces Charlotte Gaudry, ¨avec la permission du gouverneur¨. Sous ces mots se cache la dure réalité politique de l’époque.

C’est que le capitaine Wolf a gagné la bataille des Plaines d’Abraham à Québec et le Canada est devenu anglais. La loi martiale a été imposée. Dans un autre document, on lit, ¨son Excellence Thomas Page, Gouverneur de Montréal permet le mariage de Joseph Riewes avec Charlotte Gaudry.¨ L’altération de Rives en Riewes est sans doute imputable à l’illetrime des militaires de l’époque. Le nom de famille oscille entre plusieurs orthographes et se stabilise vers 1800 dans sa forme présente : Reeves.



Enregistrements sonores Suggestions  


Lucien Jerphagnon est fascinant  pour sa grande érudition. J’ai déjà lu un livre de lui, j’ai beaucoup aimé…
 http://www.canalacademie.com/IMG/jpg/paul_veyne03bis.jpg


Lucien Jerphagnon 5/5 :  Saint Augustin
http://www.tv-radio.com/ondemand/france_culture/CHEMINS/CHEMINS20090717.ram

Lucien Jerphagnon 4/5 : Bergson
http://www.tv-radio.com/ondemand/france_culture/CHEMINS/CHEMINS20090716.ram

Lucien Jerphagnon 3/5 : Plotin
http://www.tv-radio.com/ondemand/france_culture/CHEMINS/CHEMINS20090715.ram

Lucien Jerphagnon 2/5 : Aristote
http://www.tv-radio.com/ondemand/france_culture/CHEMINS/CHEMINS20090714.ram

Lucien Jerphagnon 1/5 : Socrate
http://www.tv-radio.com/ondemand/france_culture/CHEMINS/CHEMINS20090713.ram





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