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Michael Sabia

Un article sur BCE (Bell) que Michael Sabia dirigeait avant, la croisière s'amuse!
http://www.rene-marc.com/photos/2006/bell_beavers.jpg
Assemblée de BCE
Grogne autour des salaires

Paquet, Stéphane

"Mes actions de Bell ont beaucoup baissé. Je n'ai pas reçu de dividende pour deux trimestres. Et je vous demanderais, M. Cope, de nous divulguer, s'il vous plaît, avec vos avantages et vos options d'achat d'actions, votre rémunération totale. Merci."
Elle n'était pas grosse, derrière le micro, cette actionnaire de Bell qui prenait la parole à la première assemblée générale après l'échec du rachat par Teachers'. Un rachat qui devait se traduire par un bon gain en capital pour de nombreux actionnaires.
Le ton tout doux de la vieille dame, sans agressivité, n'a pas réussi à émouvoir le nouveau président et chef de la direction de Bell, George Cope. En tout cas, pas assez pour qu'il réponde à sa question.
L'actionnaire de Bell devra attendre la circulaire de la direction pour avoir sa réponse. Le représentant de La Presse Affaires n'a pas été plus chanceux après la rencontre: lui aussi s'est fait dire d'attendre les documents officiels.
Le salaire des dirigeants du géant de la téléphonie a occupé une bonne partie de la période de questions à l'assemblée tenue hier au Palais des congrès de Montréal. "Tout le monde sait ici que la firme qui recommandera de baisser vos salaires, elle n'aura plus de job", a lancé l'un d'eux, sous les applaudissements d'autres actionnaires, en référence aux avis extérieurs que demandent les grandes entreprises avant de décider de la compensation à verser aux dirigeants.
Des actionnaires ont même proposé formellement que la politique de rémunération des hauts dirigeants soit approuvée par les actionnaires. Cette proposition a obtenu 11,6% d'appuis.
Richard Currie, qui quittait son poste de président du conseil, a soutenu que "si les hauts dirigeants du pays n'étaient pas assez payés, ils iraient travailler ailleurs".
M. Currie a aussi vanté, en introduction, le travail de l'ancien chef de la direction, Michael Sabia, qui a "sauvé BCE", selon ses dires.
L'assemblée d'hier, celle de l'année 2008, avait été reportée en raison de l'offre d'achat de la plus importante entreprise de télécommunications du pays par Teachers', pour une somme de 52 milliards de dollars, ou 42,75$ par action.
Depuis que l'offre ne tient plus, le titre s'est échangé à un prix aussi bas que 21,23$ en décembre, comparativement à 25,70$ hier (-42 cents), soit à peu près au même niveau qu'à l'automne 1999.
En plus, dans les mois qui devaient mener à son rachat, BCE a suspendu deux versements de dividendes. Aujourd'hui, des actionnaires demandent de recevoir ce qu'ils considèrent comme leur dû. "Je crois que vous devez cet argent aux actionnaires, a dit l'un d'eux, Paul-Émile Champagne. Mon opinion, c'est que s'il n'y avait pas eu d'offre de Teachers', vous ne l'auriez pas coupé." "J'espère qu'il va y avoir un recours collectif" contre Bell, a-t-il dit par la suite en entrevue.
Une autre avait même une solution toute prête: si BCE gagne son litige contre Teachers' et les 1,2 milliard de pénalités pour non-conclusion de la vente, c'est "un cadeau que vous pourriez donner à vos petits actionnaires", a suggéré Lise Ouellette.
Les dirigeants sont restés sur leurs positions: les dividendes des trimestres passés ne seront pas versés. Par contre, l'entreprise a annoncé une hausse de 5% de son dividende et le rachat d'un maximum de 40 millions d'actions.
Retour d'Inde
Bell a aussi annoncé le rapatriement de travail actuellement effectué en Inde. L'entreprise se dit insatisfaite de certains services d'assistance technique de haut niveau offerts de l'autre bout du monde. Résultats: un million d'appels qui étaient traités là-bas le seront maintenant en Amérique du Nord, certains chez Bell, d'autres chez un fournisseur.
CGI? George Cope n'a pas voulu le nommer.
Sous la houlette de M. Cope, depuis juillet, BCE a procédé au licenciement de 3500 personnes. Quand on lui demande s'il y a d'autres compressions qui s'en viennent, compte tenu du ralentissement économique, il souligne qu'il n'a pas d'annonces à faire actuelleme


Quand Foglia s'en mêle... 

Les Québécois veulent savoir

Pierre Foglia
La Presse
Au coeur du déficit de la Caisse de dépôt et placement, il y a le fameux papier commercial. Vous l'avez entendu comme moi cent fois plutôt qu'une: M. Henri-Paul Rousseau, ex-PDG de la Caisse, aurait trop acheté de papier commercial.
Passons maintenant au vox-pop. Bonjour, monsieur, qu'est-ce donc que ce fameux papier commercial dont on nous rebat les oreilles depuis des mois?
Le monsieur: Euh, du papier journal, je suppose?
La madame: Oui, oui, c'est bien ça, du papier journal.
Moi? Je n'aurais pas dit papier journal. Je viens de l'imprimerie, comme vous le savez, et dans l'imprimerie, le terme «papier commercial» désigne tous les papiers sauf le papier journal. Papier à imprimer des livres, des affiches, des carnets, des registres, papier cadeau, mais surtout le papier kraft, ce papier brun d'emballage tout usage. Je me suis réellement demandé pourquoi diable la Caisse de dépôt avait tant acheté de papier kraft; je savais qu'on pouvait spéculer sur à peu près n'importe quoi, mais sur du papier kraft?
Mais non, m'a dit mon collègue Claude Piché avec sa bonté habituelle, mais quand même un peu désespéré comme chaque fois que je l'appelle; mais non, mon vieux, papier dans le sens de papier-monnaie. Des titres, tu comprends, des titres!
Je suis pas en train de faire mon petit comique. Vérifiez. Demandez autour de vous. Chéri, c'est quoi, au juste, du papier commercial? Je ne suis pas en train de faire mon petit comique, mais il y a quand même quelque chose de drôle; c'est quand Mme Marois martèle: Les Québécois veulent savoir!
T'es sûre de ça, madame Chose?


Sophie Cousineau en rajoute

Une «révélation» qui choque

Publié le 14 mars 2009 à 08h51 | Mis à jour à 08h52

Mon collègue Denis Lessard avait beau l'avoir évoquée dans La Presse cette semaine, je n'arrivais pas à y croire. Aussi ai-je été sidérée d'apprendre la nomination de Michael Sabia à la tête de la Caisse de dépôt et placement du Québec.
Quelle mouche a piqué le conseil de la Caisse? Le gouvernement de Jean Charest est-il tombé sur la tête? Pense-t-il vraiment restaurer la crédibilité de la Caisse en plaçant Michael Sabia aux commandes? Chose certaine, s'il voulait faire diversion à la comparution forcée de la ministre des Finances, Monique Jérôme-Forget, en commission parlementaire, chapeau! C'est réussi.

Le problème de Michael Sabia, précisons-le d'emblée, ne se trouve pas dans ses origines ontariennes. Ce dirigeant de 55 ans habite la métropole depuis 16 ans avec sa femme, Hilary Pearson, et leur fille, Laura. Il est parfaitement intégré à la communauté d'affaires de Montréal. Qui plus est, Michael Sabia comprend très bien le français, même s'il s'exprime parfois avec hésitation dans la langue de Réjean Ducharme.
Bref, Michael Sabia serait un excellent candidat qu'on ne trouverait rien à redire du fait qu'il est né à St. Catharines, dans la péninsule du Niagara, d'un père chirurgien et d'une mère animatrice de radio.
Le problème de Michael Sabia ne vient pas plus de l'échec du rachat de BCE par un consortium piloté par la caisse de retraite Teachers'. La direction de BCE aurait certes pu régler à l'amiable son différend avec les détenteurs d'obligations mécontents plutôt que de laisser les choses traîner devant les tribunaux. Mais c'est la crise du crédit qui a condamné cette colossale acquisition par emprunt de 51,7 milliards de dollars. Michael Sabia n'y pouvait rien.
Le problème de Michael Sabia, c'est sa feuille de route chez BCE, qui n'inspire pas confiance. Pour que Teachers', un investisseur institutionnel qui n'est pas réputé pour son agressivité, s'impatiente et brasse la cage, c'est que BCE n'allait nulle part et que son titre piétinait en Bourse.
Michael Sabia a succédé à Jean Monty à la tête de BCE en 2002 même si ses trois années à la tête de Bell Canada International (BCI), un opérateur sans fil actif en Amérique latine, ont été désastreuses. Trop ambitieuse, trop pressée, BCI s'est fait surprendre par la dévaluation de la monnaie brésilienne et par l'éclatement de la bulle techno.
Lorsqu'il a été nommé grand patron, Michael Sabia a fait le ménage au conglomérat montréalais qui collectionnait des sociétés aux vocations éloignées de sa mission première en télécoms. Adieu, Téléglobe, BCI, CGI, BCE Emergis! À bientôt, Bell Globemedia! BCE a même fait un gros coup de fric lorsqu'il a cédé sa filiale Télésat Canada.
Alors qu'il mettait en oeuvre les leçons apprises lors de la privatisation du Canadien National (CN), Michael Sabia semblait parfaitement dans son élément. Toutefois, le dirigeant ne semblait pas savoir quoi faire avec tout cet argent. Rembourser la dette? Augmenter le dividende? Racheter des actions? Se convertir en fiducie de revenu? Un mélange de tout cela?
Michael Sabia a été incapable de donner une nouvelle impulsion à Bell Canada, attaquée de toutes parts par ses concurrents. Sa stratégie d'offrir des forfaits «différenciés», sous-entendu de meilleure qualité, mais à prix plus élevés, s'est retournée contre Bell lorsque le service à la clientèle a connu des ratés, notamment chez Bell Mobilité.
Puis, Bell Canada a tardé à réaliser les investissements dans ses réseaux de télécommunications qui lui auraient mieux permis de résister à la concurrence des câblodistributeurs, retard dont elle paie encore le prix.
Bref, lorsque le nouveau président du conseil de la Caisse, Robert Tessier, affirme avoir eu une «révélation» en voyant le nom de Michael Sabia sur la liste épurée des candidats soumise par les chasseurs de têtes Egon Zehnder International, une impression si forte qu'il n'a pas jugé bon d'interviewer le seul autre candidat supposément intéressant et intéressé par le poste, il est permis de se demander s'il n'en avait pas fumé du bon...
La nomination de Michael Sabia surprend d'autant plus que son expertise en placement, en gestion du risque, en immobilier et en produits dérivés est très limitée. Tout au plus a-t-il fait partie des comités de placement des régimes de retraite des employés du CN et de Bell. Et ce n'est pas Robert Tessier qui palliera ces lacunes, lui qui a fait carrière dans l'industrie gazière et la fonction publique. Heureusement que le conseil étoffe son expertise en finance avec l'arrivée d'administrateurs comme Réal Raymond, l'ex-président de la Banque Nationale.
Michael Sabia est un mauvais choix qui s'est fait dans l'improvisation la plus totale, sur un coin de table. Entre attendre des mois pour trouver un successeur à Richard Guay et prendre cinq jours pour nommer un président dans la précipitation, à un moment critique de l'histoire de la Caisse, il y avait un grand pas à ne pas franchir.
Seulement quatre administrateurs ont «sélectionné» Michael Sabia en cinq jours. Deux de ceux-ci sont membres du conseil de la Caisse depuis une grosse semaine. Parmi eux, l'avocat Jean-Pierre Ouellet, qui connaît très bien Michael Sabia. Ce nouvel administrateur était chef des affaires juridiques du CN à l'époque où Sabia était responsable de la direction financière du transporteur ferroviaire.
Les explications fournies hier étaient d'ailleurs cousues de fil blanc. Michael Sabia n'était apparemment pas intéressé par le poste l'automne dernier, lorsqu'on l'a sondé pour la première fois. Il n'a d'ailleurs pas eu d'entrevue. Mais l'arrivée de Robert Tessier et de nouvelles circonstances familiales (inexpliquées) l'auraient fait changer d'idée, a-t-il dit.
Le hic, c'est que Michael Sabia a exprimé son nouvel intérêt avant même que Robert Tessier ne soit sélectionné.
Si le gouvernement de Jean Charest cherchait à restaurer la crédibilité de la Caisse, ternie par l'administration Rousseau-Guay, avec cette nomination à la va-vite qui fleure bon l'influence politique, il a accompli tout le contraire.


L'avis de l'ancien ministre des finances sous Parizeau, Jean Campeau, lisez ses propos très intéressants...

Jean Campeau


LesAffaires.com
Industrie, vendredi, 13 mars 2009

Jean Campeau se fait sceptique

Jean-François Cloutier
L'ancien pdg de la Caisse, Jean Campeau, est sceptique face au choix de Michael Sabia à la tête de la Caisse de dépôt et placement du Québec et questionne son attachement au développement économique de la province. Qui est Michael Sabia?
« Pour être dirigeant de la Caisse, il faut avoir la passion du Québec, il faut avoir une attitude missionnaire dans le développement régional, et je me demande si M. Sabia a ça en lui », a commenté M. Campeau, qui dit tout de même vouloir laisser la chance au coureur.
La vente de la montréalaise BCE au fonds de pension ontarien Teachers n'est ainsi pas vu d'un bon oeil par l'ancien pdg de la Caisse.
M. Campeau se base aussi sur la performance de M. Sabia à la tête de BCE pour questionner ses qualités de gestionnaire. « On rapporte qu'il est incapable de prendre des décisions, qu'il blâme les autres pour ses échecs, est-ce que c'est vrai? Je ne le sais pas, mais j'espère que non. »
Celui qui a dirigé la Caisse de 1980 à 1900 met en garde le nouveau dirigeant contre la recherche du rendement à tout prix, au détriment de la gestion du risque et sans prendre en compte l'intérêt du Québec.
Il faudra surveiller durant les premiers mois si M. Sabia préférera s'entourer de ses amis ou protéger le personnel compétent actuel de la Caisse, dit M. Campeau. « Quelle sera la langue de travail à la Caisse? Est-ce que les employés voudront lui faire plaisir en parlant anglais quand ils le rencontreront? »
Parmi les atouts de M. Sabia, M. Campeau souligne toutefois l'expérience de M. Sabia à la direction du Canadien National. « Je suis sceptique, mais je veux tout de même laisser la chance au coureur », affirme-t-il.
Les priorités de Michael Sabia

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