Un moine et un boucher se bagarrent à l'intérieur de chaque désir.
Emil Michel Cioran
On pourrait se questionner à savoir pourquoi a-t-on si peu vu Jean Paul Belmondo dans des productions hollywoodiennes? C'est une question que je soulève aujourd'hui, qui plus est, la question va trouver sa propre réponse!
S'il a accepté de tourner Hold-up à Montréal, Jean-Paul a néanmoins toujours refusé de céder au mirage américain. Longtemps courtisé par Hollywood, Belmondo a préféré être le premier dans son village que le second à Rome... La couverture de "Life", le plus grand magazine américain, présente Jean-Paul comme un jeune homme souriant, la tête négligemment posée de côté, dans son numéro de novembre 1966. Après A bout de souffle, L'homme de Rio, et Les tribulations d'un chinois en Chine, l'acteur devient le "French Lover", celui qui entretient une relation amoureuse notoire avec la belle Ursula Andress. Les écolières collent sa photo sur leurs cahiers, Belmondo fait rêver l'Amérique... "Ca peut paraître prétentieux, se souvient-il aujourd'hui, mais beaucoup de producteurs voulaient absolument que je tourne à Hollywood. Mais avant de signer un contrat, on réfléchit. Evidemment, j'étais tenté. On a toujours envie de partir ! Mais pour faire quoi ? Un nouveau Charles Boyer ? Un franchouillard au rabais ? Je pensais que j'allais me retrouver dans la peau d'un Italien ou d'un Français mais pas dans les rôles de Steve McQueen. Ils n'avaient pas besoin de moi". Avec obstination, tout au long de sa carrière, Jean-Paul refuse ainsi les projets américains, y compris "un film avec Howard Hawks pour la Columbia, un rôle d'américain dans un contexte complètement américain, une histoire de mercenaires vers 1910". Les choses commencent pourtant plutôt bien, lorsqu'il débarque à Los Angeles en compagnie d'Ursula au cœur des années soixante. Il en prend "plein la tête", car la belle lui ouvre simultanément les portes des studios, des piscines de Beverly Hills et des bureaux de producteurs. "J'étais à Hollywood, un endroit dont j'entendais parler depuis que j'étais tout petit, raconte Jean-Paul. Je rencontrais tous les héros de mes rêves les plus fous : Dean Martin, Frank Sinatra, Kirk Douglas, Barbara Streisand, les Fonda... Mais ce petit paradis m'ennuyait. J'ai besoin de la vérité, dans la vie, j'ai besoin de chaleur. Or, tout ce qui m'avait paru très sympathique se révélait superficiel. Les Américains vous sautent au cou au premier regard : ça ne signifie rien. C'est juste de l'amitié de bazar". Lorsqu'il découvre la face cachée de l'usine à rêves, Jean-Paul fait volte-face et revient en France. Aujourd'hui encore, il justifie sans peine ce choix : "Aux USA, c'est le bagne : le technicien qui déroule le câble n'a le droit de toucher à rien d'autre. On vous attribue une voiture avec interdiction de la conduire. Je me voyais mal, moi le guignolo, soumis à cette belle mécanique". Après avoir ajouté à la liste de ses bonnes raisons quelques considérations linguistiques - "ça m'emmerdait de retourner à l'école pour apprendre l'anglais" - et culturelles - "J'avais une peur terrible de m'ennuyer. Si je peux plus déconner, je préfère rester chez moi" -, Jean-Paul livre l'ultime raison de son refus - poli mais ferme - de l'Amérique. "En France, j'étais dans le peloton de tête. Quand on a de beaux rôles dans son pays, pourquoi allez jouer les figurants ailleurs ? Hollywood avait besoin d'un nouveau Gary Cooper... pas d'un Belmondo...". La suite de sa carrière a montré combien il avait raison Jean-Paul Belmondo a tourné deux films en anglais : une super-production hollywoodienne - Casino Royale - et un film financé par des français au casting international : Paris brûle-t-il ? . Il raconte... "Paris brûle-t-il ?" Et "Casino Royale", ce sont deux petites participations dans des superproductions, mais pas du même ordre. Pour "Paris brûle-t-il ?", C’est Kirk Douglas qui a dit : "Je fais le film s'il y a Belmondo". Tout à coup, le producteur, Paul Graetz, un vieil ennemi (encore un qui m'avait trouvé très laid) m'a trouvé très beau et très charmant. J'ai fait ce film uniquement pour le fric. J'ai vraiment décroché le jackpot ! "Casino Royale", c'est autre chose : Feldman, le producteur, était un ami d'Ursula Andress. J'allais chez lui, à Hollywood. Un jour que je me trouvai là, ils m'ont demandé de venir sur le tournage de "Casino Royale", de dire "the French arrive" et de filer trois coups de poing. Bon, après, ils ont mis mon nom en énorme sur l'affiche. Mais c'était des amis, je ne pouvais rien leur dire..."
La petite histoire d'un dénommé Clint Eastwood!!!!
« Go ahead punks, Make my day », il est fort ce Dirty Harry, Y en a qui s’appellent Damoon d’autres Clint Eastwood c’est sur ca claque plus… « Clinton Eastwood junior est né le 31 mai 1930 à San Francisco, à l'époque de la Grande dépression aux Etats-Unis. Cette période noire oblige ses parents à chercher du travail à travers tout l'Etat de Californie. La famille mène une vie de nomade qui marquera profondément le jeune homme. Pendant son service militaire, il rencontre à Fort Ord deux jeunes acteurs : Martin Milner et David Janssen. Ces derniers le poussent vers le métier d'acteur et le jeune Clint gagne Los Angeles, en février 1953. L'année suivante, il intègre les studios Universal et subit l'apprentissage en vigueur à l'époque pour tous les apprentis comédiens. En compagnie de John Saxon, George Nader et de Tony Curtis, l'élève-modèle, il suit des cours de maintien, de danse, de combat à l'épée. Surviennent alors quelques apparitions dans des films tels que " La revanche de la créature " de Jack Arnold, en 1954, ou " Tarantula " du même Arnold, l'année suivante. Toutefois, ces prestations ne lui laissent pas un souvenir impérissable et l'incitent à se tourner vers le petit écran, alors en pleine expansion. Clint parvient à décrocher un petit rôle dans la série " Highway Patrol ", un programme produit par Jack Herzberg et Vernon E. Clark et diffusé en 1955/1956, en syndication, sur les chaînes régionales américaines. Il y incarne un policier à moto qui intègre l'équipe dirigée par Dan Matthews, interprété par Broderick Crawford. Après cette première expérience pour la télévision, survient, quelques années plus tard, un rendez-vous avec la chance et, surtout, un emploi stable. Lors d'une visite à son amie Sonia Chernus au département des scénarios de la chaîne C.B.S., Eastwood est accosté par Robert Sparks, un producteur pour cette même chaîne. Ce dernier remarque la stature de Clint (1m93) et lui propose un rôle pour une série western : " Rawhide ". Robert Sparks était, à l'époque, le responsable des programmes fiction pour le célèbre réseau. Homme avisé et de talent, il avait demandé à Charles Marquis Warren de développer un nouveau concept de série western : " Rawhide ". Charles Marquis Warren a bâti cette série à partir de deux sources essentielles, le récit de George C. Duffield : " Journal des convoyeurs de bétail " et le film de Howard Hawks " La rivière rouge ", réalisé en 1948, et tiré d'un roman de Borden Chase " The Chisholm trail ", qui valut à John Wayne un de ses rôles les plus importants. L'histoire se passe au Texas durant les années 1870 lorsque des petits ranchers décident de se grouper afin d'aller vendre leurs troupeaux à des prix intéressants en les convoyant jusqu'aux lignes de chemin de fer au Kansas. Clint devient Rowdy Yates, un convoyeur de bétail qui seconde Gil Favor, le héros interprété par Eric Fleming. Un contrat est signé pour 30 épisodes dont le premier est diffusé le 09 janvier 1959 à 20 heures. Le thème musical signé Dimitri Tiomkin est chanté par Frankie Laine. Il accompagnera les spectateurs de C.B.S. pendant 217 épisodes, jusqu'au 08 février 1966. Lors de la production de ce programme, Clint Eastwood profite de l'expérience des nombreux metteurs en scène utilisés par Marquis Warren et son équipe : Ted Post (qu'il retrouvera, en 1973, pour " Magnum force "), George Sherman, Buzz Kullik, Tay Garnett, Jesse Hibbs, Stuart Heisler, etc... Les délais accordés pour la réalisation d'un épisode, 6 jours de tournage pour 52 minutes, ont laissé une trace indélébile dans la façon qu'eut Eastwood d'envisager la mise en scène au début des années 1970 : rapidité de tournage, nombre de prises limité, fidélité à des techniciens ou des musiciens. Alors que la série entre dans sa cinquième saison, Clint Eastwood est l'objet d'une bien curieuse sollicitation. Un certain Sergio Leone voudrait lui faire tourner un western en Espagne ! La première réaction de Clint est de prendre tout ceci pour une blague. Cependant, son agent s'est engagé à lire le script puis à le lui transmettre. Clint y reconnaît la trame d'un film japonais intitulé " Yojimbo " et trouve que cela peut faire un bon western dans la lignée des " Sept mercenaires " également tiré du fameux " Les sept samouraïs " d'Akira Kurosawa. Toutefois, son entourage est peu favorable à ce projet. S'il part pour l'Italie, Clint peut dire adieu à sa carrière. Les studios de Cinecitta, en Italie, sont pleins d'acteurs ratés ou sur le déclin. Pourtant, se fiant à son instinct, il décide d'accepter. A Rome, il rencontre Sergio Leone dont la carrière est déjà bien fournie. Il débute en 1948 comme assistant de Vittorio de Sica pour " Le voleur de bicyclette " puis travaille avec des pointures telles que Luigi Comencini, Mario Soldati ou Carmine Gallone. Il collabore également avec des cinéastes américains qui tournent beaucoup en Italie au début des années 1950. Ainsi, assiste-t-il Mervin le Roy pour " Quo Vadis " ou Raoul Walsh pour " Hélène de Troie ". En 1959, il supervise avec Andrew Marton et le cascadeur Yakima Canutt la fameuse course de chars de " Ben Hur " puis dirige, en 1961, un péplum, " Le colosse de Rhodes ", avec Rory Calhoun et Léa Massari. Face au succès du film, les propositions de péplum affluent cependant Leone ne s'y intéresse guère. Il préfère le western, un genre qui est pourtant en perte de vitesse. Aux USA, on en tourne plus beaucoup. En Europe, c'est la série allemande des " Winnetou ", tirée des romans de Karl May, avec Pierre Brice, qui connaît un vif succès. Malgré cela, Léone veut réaliser un western et attend la bonne histoire. C'est " Yojimbo " de Kurosawa qui lui donnera le matériau de départ. Il en écrit l'adaptation avec Duccio Tessari. Puis, le budget du film est estimé à 200 000 dollars. En mars 1963, Léone se rend en Espagne, à Colmenar, un petit village près de Madrid où y subsiste un village western conçu pour les tournages et abandonné depuis trois ans. Ce studio en plein air convient à Léone. Pour le choix de l'acteur principal, il retient un jeune acteur aperçu à la télévision : Clint Eastwood qui est bien moins coûteux que Lee Marvin ou James Coburn. Le tournage de la photographie principale nécessite sept semaines émaillées de nombreux incidents. Puis, à Rome, le film est postsynchronisé et nanti d'une musique signée par un illustre inconnu : Ennio Morricone. La première projection a lieu à Florence, en août 1963, et tout semble réuni pour un enterrement de première classe selon ceux qui l'ont vu et qui restent imperméables à l'univers de Léone. Pourtant, le miracle se produit. Un cas unique dans les annales du 7è Art. Sans publicité, sans aucune critique, uniquement par le bouche à oreille, le film trouve son public. Pour l'acteur principal, débute alors une double carrière : le gentil Rowdy Yates aux USA et le mercenaire froid, impassible en Europe. Deux autres opus viendront s'ajouter à la liste : " Et pour quelques dollars de plus " en 1965 puis " Le bon, la brute et le truand " en 1966. L'influence de Léone sera déterminante sur le futur cinéaste Eastwood. Il suffit de revoir " L'homme des hautes plaines " qu'il dirigea, en 1973, ou " Pale rider ", en 1983, pour s'en rendre pleinement compte. A la fin des années 1960, Clint Eastwood est devenu une personnalité qui compte dans l'industrie du 7è Art. Aussi, peut-il se permettre de créer sa propre société de production, la Malpaso Company, malpaso signifiant " mauvais pas " en souvenir des temps plus difficiles qu'il connut dans sa jeunesse. La première proposition intéressante qui arrive sur son bureau émane du studio où il fit ses débuts quelque quatorze ans auparavant : la Universal. Le script expédié s'intitule " Coogan's bluff ", un film policier qui va lui permettre de rencontrer celui qui sera l'artisan de sa gloire aux USA : Don Siegel. Ce dernier a déjà, à l'époque, une longue carrière derrière lui. Né le 26 octobre 1912 à Chicago, il fait des études aux USA et en Grande-Bretagne. Il entre à la Warner en 1934 au titre de bibliothécaire. D'abord assistant-monteur puis chef du département inserts, il devient superviseur des montages avec Byron Haskins à la fin des années 1930. En trois ans, il fera de ce secteur l'un des plus dynamiques de la firme. La Warner sera alors réputée pour le côté incisif et dramatique de ses films. Siegel, grâce à ce travail, acquiert un sens de récit et de la concision qui constituera sa marque de fabrique. Parallèlement, il devient metteur en scène de 2è équipe, en charge des scènes d'action, sur plus d'une quarantaine de productions Warner. Citons au passage : " Sergent York " de Raoul Walsh avec Gary Cooper ou " Passage à Marseille " de Michael Curtiz avec Humphrey Bogart. Après la seconde guerre mondiale, ce sont ses premières réalisations. Pour la RKO (Radio Keith Orpheum) il dirige, " Ca commence à Vera Cruz " avec Robert Mitchum puis pour la firme Universal " Duel sans merci " avec Audie Murphy. Dans les années 1950, il se distingue dans le fantastique avec l'incontournable chef-d'œuvre qu'est " L'invasion des profanateurs de sépultures. Il s'intéresse également à la télévision où il réalise de nombreux pilotes pour plusieurs séries dont celui de " La quatrième dimension " et produit 34 épisodes de 26 minutes de la série " La légende de Jesse James " (diffusés du 13 septembre 1965 au 9 mai 1966 sur le réseau ABC). C'est en 1968 qu'il entame sa collaboration avec Clint Eastwood. " Un shérif à New York " est le premier opus qui jette les bases du film policier urbain et violent en vogue aux Etats-Unis dans les salles de cinéma. Il est à noter que le personnage de Walt Coogan sera repris en moins violent dans la série " Mc Cloud " interprétée par Dennis Weaver dans une production Glen A.Larson et Leslie Stevens, programmée du 16 septembre 1970 au 28 août 1977 sur la chaîne NBC. Suivront " Sierra Torride ", un western tourné en 1970, où Clint a pour partenaire Shirley Mc Laine. Puis, en 1971, un premier choc avec " Les proies " ou Clint se fait littéralement émasculer par une troupe de jeunes filles, pendant la guerre de Sécession. Le film fut taxé d'ultraviolence. Que dire alors de " L'inspecteur Harry ", sorti sur les écrans en 1971, qui fit entrer l'acteur dans la mythologie du 7è Art grâce à un film policier particulièrement dur et choquant pour une partie de la population en plein traumatisme post-vietnam ? Les deux hommes se retrouveront une dernière fois pour " L'évadé d'Alcatraz ", en 1979, film admirable. Sur un scénario signé Richard Tuggle, Siegel dirige Eastwood dans une véritable ode à la liberté. Sobrement et efficacement, le film décrit la tentative d'évasion de Frank Morris tout en mettant en parallèle l'affrontement inévitable avec le directeur du pénitencier incarné par Patrick Mc Goohan. La mise en scène dépouillée, le montage à la fois sec et incisif font de ce film un travail exemplaire. Ceux sont ces qualités que l'acteur-cinéaste Eastwood a intégré depuis sa première réalisation, en 1971, preuve de l'inévitable influence de Siegel mais aussi de Sergio Léone sur le parcours d'Eastwood.
Vidéo
Quelle âme courageuse, vous avez lu jusqu'à la fin, pas de menteries? Il vous reste à regarder le vidéo!
FAITES MOI PART DE VOS COMMENTAIRES!!!!!
Aucun commentaire:
Publier un commentaire