Photos du jour
Citations du jour
Il est
étrange que l’on dise de Dieu qu’il a créé le monde, et non : Dieu créé
continuellement le monde. Pourquoi faudrait-il
que le fait que le monde ait commencé à être soit un plus grand miracle
que le que le fait d’avoir continué à être?
Ludwig
Wittgenstein
Nous sommes des animaux
métaphysiques, les seuls qui s’interrogent sur l’être en tant qu’être, les
seuls pour qui l’être fasse question.
Schopenhauer
Les anthropologues l’ont montré : aussi loin qu’ils puissent remonter
le passé, ils constatent que les interrogations sur l’origine ont préoccupé
l’être humain. Toutes les sociétés, grandes
ou petites, puissantes ou faibles, perdues sur un îlot rocheux ou dans
un désert inhospitalier, proposent une «histoire du monde». La variété et la
richesse des récits qu’ils rapportent des 4 coins de la planète sont d’ailleurs impressionnantes. La question
de l’origine du monde envoûte les hommes, presque tous les hommes, aimante leur
esprit et leur âme.
Etienne Klein, Discours
sur l’origine de l’univers
La cause du monde est à l’extérieur du monde.
Emmanuel Kant
L’eau que nous buvons, même quand nous la disons « fraîche »,
n’est pas née de la dernière pluie. Quelle que soit sa source, elle n’est même
jamais de toute première jeunesse. En effet, de quoi l’eau est-elle
constituée ? De molécules d’eau, elles-mêmes formées d’atomes d’hydrogène
et d’oxygène. Or les premiers se sont formés dans l’univers primordial. (il y a
13,7 milliards d’années) et les seconds dans le cœur d’une étoile (il y a
environ 5 milliards d’années) qui les a
ensuite dispersés dans le vide intergalactique. Se désaltérer est donc
un acte grave et profond qui nous connecte intimement à presque toute
l’histoire de l’univers : il consiste en définitive à absorber des bribes
de l’aurore du monde mélangées à des cendres plus tardives du feu stellaire.
Etienne Klein, Discours
sur l’origine de l’univers
Si nous parvenons vraiment à découvrir une théorie
unificatrice, elle devrait avec le temps être compréhensible par tout
monde dans ses grands principes, pas
seulement par une poignée de savants. Philosophes, scientifiques et personnes
ordinaires, tous seront capables de prendre part à la discussion sur le
pourquoi de notre existence et de notre univers. Et nous nous trouvions un jour
la réponse, ce serait le triomphe de la raison humaine, qui nous permettrait
alors de connaître la pensée de Dieu.
Stephen Hawking
Le sentiment des frontières du monde, voilà ce qui est
mystique.
Ludwig Wittgenstein
Articles intéressants à découvrir
Portrait d’un écrivain que j’ai toujours aimé…
Henry Miller
Portrait d’un vrai activiste (très proche de Noam Chomsky),
très connu pour son Histoire populaire des États-Unis.
Howard Zinn
Une catastrophe qui s’est abattue sur les vignobles
français vers la fin du dix-neuvième siècle…
Et le phylloxéra changea la viticulture
française
En lien avec les deux articles d’aujourd’hui, voyez ce que les américains ont fait d’un paradis perdu dans le Pacifique
Site
d’essais nucléaires de l’atoll de Bikini
La caisse de dépôt et de placement a perdu
40 milliards de $ sous le règne d’Henri Paul Rouseau… Lors de son départ, il a été acclamé à l’assemblée
nationale. Nous sommes en droit de nous poser des questions!
Henri-Paul
Rousseau, le siphonneur de la Caisse de dépôt (1)
Henri-Paul
Rousseau, le siphonneur de la Caisse de dépôt (2)
Henri-Paul
Rousseau, le siphonneur de la Caisse de dépôt (3)
Henri-Paul
Rousseau, le siphonneur de la Caisse de dépôt (4)
Conférences du jour
Un des membres du triumvirat mort seulement à 27 ans, guillotiné…
Louis de Saint-Just (1792-1794)
Révolution Française
Documentaire intéressant sur un passage sombre de la
révolution française
Alain Decaux explique la Terreur
J’ai assisté à une conférence sur Paul Desmarais de Robin
Philpot, vous pouvez être du rendez-vous sans vous déplacer!
Partie 1 : L'État Desmarais: Power
(La presse Cyberpesse etc FT
Partie 2 : L'État Desmarais: Power
(La presse Cyberpesse etc FT) 2/2
Amir Khadir qui nous parle de façon franche d’Henri-Paul
Rousseau
Amir
Khadir questionne Henri-Paul Rousseau
On parle ici du premier essai nucléaire auquel a participé
le grand physicien italien, Enrico
Fermi…
Le test
d’Alamogordo
Le 16 juillet, à Alamogardo, dans le désert du Nouveau Mexique, les
scientifiques de Los Alamos procèdent à la première explosion d’une bombe
atomique ; le nom de code de l’expérience est Trinity. L’explosion libère une énergie équivalente à celle dégagée
par l’explosion de 13 000 tonnes de TNT. Fermi supervise l’expérience et l’analyse
des mesures effectuées. Segrè est à ses côtés au moment de l’explosion :
Tout de suite après l’explosion, Fermi se leva et fit tomber à terre des
petits bouts de papier ressemblant à des confettis. Il avait préparé une petite
expérience toute simple pour mesurer l’énergie développée par l’explosion :
les bouts de papier devraient tomber verticalement avant l’explosion mais, à l’arrivée
de l’onde de choc (quelques secondes après la lumière), ils seraient déviés de
quelques centimètres dans la direction de propagation de l’onde. La valeur de
cette déviation et la distance entre les bouts de papier et la source permettraient
de calculer l’énergie de l’explosion. Fermi, en utilisant cette mesure
grossière, mais simple, put ainsi évaluer immédiatement l’énergie libérée. […]
Plus tard, des moyens bien plus précis confirmèrent que le calcul de Fermi
était une bonne approximation de la quantité d’énergie libérée par l’explosion.
Une heure à peine après l’explosion, Fermi enfile une combinaison
protectrice et, muni d’un compteur approprié, monte à bord d’un char d’assaut
spécial, protégé d’épaisses couches de plomb, afin de se rendre sur le lieu de
l’explosion. Il ne reste rien de la tour où la bombe était placée. Le sable du
désert alentour semble s’être vitrifié. Sous des mesures de sécurité
particulières, Fermi fait ramasser quelques échantillons du terrain pour en
mesurer la radioactivité et en faire une analyse chimique. Segrè raconte :
«Fermi fut impressionné par l’état du sol et les transformations dues à l’explosion.
Nous consacrâmes la fin de la journée à recueillir les données enregistrées par
les divers instruments et à préparer notre retour à la base de Los Alamos.»
En tonnes de TNT
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Test d’Alamogordo
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13 000
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Little Boy (bombe nucléaire utilisée à Hirochima)
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15 000
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|
Fat Man (bombe nucléaire utilisée à Nagasaki)
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20 000
|
|
Castle Bravo (bombe nucléaire la plus puissante réalisée par les
américains, 1954, testée à l’atoll de Bikini)
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15 000 000
|
|
Tsar Bomb, elle a explosé en 1961. Plus grosse bombe développée jusqu’à
maintenant. Toutes les bombes utilisées pendant la deuxième guerre mondiale x
10 !!!!
|
15 000 000
|
|
Livre du
jour 1
Fermi
Un physicien dans la tourmente
Michelangelo De Maria
BELIN . POUR LA SCIENCE
Un prix Nobel de chimie qui a milité pour avoir
un meilleur contrôle sur les essaies nucléaires…. Une biographie passionnante
sur un chimiste qui a passé à un cheveu de découvrir la structure héliocoïdale
de l’ADN.
Le livre du jour 2 : Pauling, «L’Einstein de la chimie»
Une montre à cadran lumineux est 10 fois plus dangereuse pour les organes
génitaux que les retombées radioactives des bombes.
Edward Teller (Père de la bombe H), dans un face à
face
télévisé avec Pauling en 1958
télévisé avec Pauling en 1958
Le monde est radioactif. Il l’a toujours été et il le sera toujours. Sa
radioactivité naturelle n’est pas dangereuse et nous pouvons, de ce fait,
conclure que la petite contamination provenant des bombes atomiques […] est
inoffensive.
Williard Libby, directeur de
l’Agence américaine de
l’énergie
atomique, 1953
Williard Libby récidive en 1954, allant jusqu’à prétendre que les retombées
des explosions atomiques pouvaient augmenter de 15 000 fois sans le
moindre danger. Après 1945, faisant confiance aux experts comme Teller ou
Libby, les Américains feront de longs voyages pour voir exploser les bombes A
et H. Ils iront même jusqu’à reprocher à ces explosions de ne pas être assez
spectaculaires !
Pauling voyait les choses différemment, Du fait de sa longue pratique de la
structure des molécules, de sa connaissance de leur comportement dans le corps
humain et de leurs effets sur l’hérédité, il ne pouvait pas réagir avec force
aux conséquences potentielles des retombées nucléaires sur l’architecture
moléculaire humaine. En 1946, dans une lettre à Chimical and Engineering News,
l’organe de la Société américaine de chimie (ACS), il soulignait les
obligations sociales des chimistes et de l’ensemble des scientifiques et
exprimait l’espoir que «de plus en plus de chimistes, en plus de leurs
activités professionnels, consacreront du temps et de l’énergie à la résolution des problèmes
politiques et sociaux.
Il fut un des
premiers à calculer des estimations sur la fréquence probable des malformations
congénitales dans les générations à venir résultant de l’exposition aux
produits de fission libérés lors des essais nucléaires.
Dans une conférence
donnée à Paris, à l’UNESCO, le 19 juin 1964, il affirmera : «Aujourd’hui,
l’essai d’une seule bombe de 20 mégatonnes, dans l’atmosphère ou à la surface
de la terre, libère dans l’atmosphère des matériaux radioactifs qui, selon les
plus exactes estimations possibles, causeront des maux graves à 550 000
enfants à naître, ou entraîneront leur mort. C’est ce qu’il en coûte à un pays
pour tester une seule bombe H. Chacun doit le savoir.»
…
La bombe H offre un pouvoir de destruction quasi illimité puisqu’elle imite
les mécanismes qui perpétuent le soleil (cycle de Bethe) et, en utilisant cette
bombe, affirme de son côté le philosophe allemand Karl Jaspers, «l’humanité
peut provoquer sa propre destruction». En France, Henri Bergson, Louis de
Broglie, Frédéric Joliot-Curie lançaient, de leur côté, de tels avertissements.
…
Dans son percutant opuscule No more
war! Pauling plaide non seulement pour l’abandon tant des essais que des
armes nucléaires, mais aussi pour la mise au ban de la guerre elle-même,
proposant même à l’ONU de créer une Organisation de recherche pour la paix dans
le monde. Toujours logique avec lui-même et avec ses engagements, il se
consacra à cette tâche, au Centre pour l’étude des institutions démocratiques
de Santa Barbara, quand il lui fallut quitter
le CIT en 1963. Il était du reste le rédacteur en chef honoraire de
l’Encyclopédie mondiale de la paix publiée à Oxford.
Ainsi donc, pour lui, science et éthique sont inséparables. Le refus qu’il
opposa à la commission du Sénat partait de sa conviction que nul Américain ne
devait être obligé de confesser ses propres croyances politiques. Il déclara à
la presse : «Je ne suis pas communiste. Je n’ai jamais été communiste. Je n’ai jamais eu à
faire avec le Parti Communiste», mais rejetant la police des consciences, il
insista sur le fait qu’il ne témoignerait jamais devant aucune commission sur
ce point précis. Or, à l’époque, la Californie, patrie du cinéma est un des
rares États américains où le parti communiste et la gauche en générale se signalaient par leurs
activités, était prise d’un sérieux accès de fièvre maccarthyste (affaire des
10 d'Hollywood et expulsion de Charlie Chaplin des États-Unis en septembre
1952), les autorités municipales de Los Angeles ayant même fait retirer tous «les livres communistes» de la
bibliothèque publique.
Il n’était pas du genre à se décourager, d’autant que les États-Unis et
l’URSS avaient fait exploser leur bombe H, à quelques mois d’intervalle,
respectivement en 1952 et 1953. Fort du soutien de nombreux scientifiques, il
continua de plus belle sa croisade contre les armes nucléaires et signa, en 1955, avec 55 autres Nobel, la fameuse
Déclaration de Mainau. Celle-ci eut un grand écho dans le monde. On y lit, par
exemple : « [..] Nous observons avec horreur que la science est en train
de donner à l’humanité les moyens de s’autodétruire. Avec l’usage militaire des
armes actuelles, la terre peut-être contaminée par la radioactivité au point
que des peuples seront annihilés en entier. Neutres aussi bien que belligérants
succomberont.». Sans nier que la paix peut trouver son compte dans l’équilibre
de la terreur entre puissances nucléaires, les pétitionnaires concluent :
«Toutes les nations doivent parvenir à la décision de renoncer à la force en
dernier ressort ; faute de quoi, elles cesseront d’exister.»
Linus Pauling manifestant devant la Maison Blanche contre la reprise des essais nucléaires, en 1962. Quand, le soir même il fut reçu à la table du Président, la petite fille de John Kennedy, Caroline, le démasqua» non sans embarrasser sa mère «C’est bien le monsieur qui manifestait contre papa ce matin, maman ?»
Le 10 octobre 1963 devient effectif un traité sur l’interdiction limitée
des essais nucléaires dans l’atmosphère, les océans et le cosmos. C’est le jour
que choisit le Comité norvégien du Nobel pour annoncer l’attribution du prix
Nobel de la paix à Linus Pauling. Traduisant le sentiment de bien des journaux
conservateurs que Pauling poursuivait régulièrement en justice pour leurs
insinuations malveillantes à son endroit, le magazine Life parla d’un
«camouflet retentissant infligé au peuple américain.» Tout le monde n’était
cependant pas au diapason de ce magazine.» Ainsi, le New York Times
écrivait : «Alors que d’autres ont pris la parole pour des nations, des
idéologies et par-dessus tout pour le pouvoir, Linus Pauling parla pour
l’Homme. Si l’humanité doit échapper à l’Holocauste, ultime, elle parlera,
et pour longtemps, de Linus Pauling.
Au mépris de la tradition et à l’étonnement du président du comité Nobel,
Gunnar Jahn, l’ambassade américaine n’accueillit pas Pauling à Oslo, sous
prétexte qu’elle portait le deuil du président J.F. Kennedy. Quand aux
dirigeants du CIT, ils manifestèrent leur vif déplaisir, au point que le
nouveau lauréat se vit dans l’obligation de quitter une institution dans
laquelle il avait passé 39 ans! Même l’organe de la Société américaine de
chimie (ACS), dont il fut pourtant le président, enterra la nouvelle, un
paragraphe unique, dans ses dernières pages, alors qu’il avait magnifiquement
célébré, en 1955, son prix Nobel de chimie. Linus Pauling démissionna de l’ACS.
Livre du
jour 2
Pauling
L’«Einstein de la chimie»
Mohamed Larbi Bouguerra
BELIN . POUR LA SCIENCE
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