Citations du jour
Le temps n'est que de l'espace entre nos souvenirs. Dès que nous cessons
d'apercevoir cet espace le temps a disparu.
H-F. Amiel
Ils n'ont qu'à rentrer chez eux, les sans-abris.
Jean-Marie
Gourio
Bien sûr que Dieu existe, partout je trouve des signes de sa méchanceté.
Fernando
Vallejo
Chers Monsieur et Madame Younis, je
vous remercie d'avoir interdit mon livre "Boss" dans votre lycée, et
j'espère que vos efforts seront
couronnés de succès. Permettez-moi de
vous offrir quelques arguments supplémentaires. C'est un livre pornographique,
ignoblement pervers écrit en langage ordurier et plein de scènes trop horribles
pour y faire allusion, capable de faire rougir un corps de garde.
J'espère que ce livre érotique et
innommable sera banni avant que le taux de natalité ne grimpe. A propos, j'ai
un autre livre que je sors ces jours-ci. Si vous pouvez faire quelque chose
pour qu'il soit aussi interdit, j'apprécierais beaucoup.
Mike
Royko
Le temps est le grand maître, dit-on, le malheur est qu'il tue ses élèves.
Hector
Berlioz
Le paradoxe du travail, c'est que l'on ne travaille en fin de compte, que
pour le supprimer.
Boris Vian
Avoir du pouvoir, c'est contrôler le temps des autres et le siens propre,
le temps du présent et celui de l'avenir, le
temps du passé et celui des mythes.
Jacques Attali
Il y a 3
sortes de personnes: celles qui savent compter et celles qui ne savent pas.
Anonyme
La Revue du jour
J’ai lu un article
intéressant sur le phénomène de l’attention volée… Je vous soumets des
passages… Je vous suggère fortement la
revue Cerveau & Psycho, no 47 Bimistriel septembre-octobre 2011, si vous voulez en apprendre plus sur le cerveau humain.
Auteur : CHRISTOPHE ANDRÉ, médecin psychiatre à l'Hôpital Sainte-Anne, à Paris
Auteur : CHRISTOPHE ANDRÉ, médecin psychiatre à l'Hôpital Sainte-Anne, à Paris
Aujourd’hui, nous sommes énormément sollicités, si bien
que notre mental n’est jamais en paix. […] Nos pensées sont courtes, parce que
nous sommes très souvent interrompus.
Tiziano Terzani
Un des premiers effets des ces sollicitions multiples et incessantes est
sans doute la dispersion de notre esprit. Nous sommes rarement tout à ce que
nous faisons, ou souvent nous n’y sommes qu’à demi : l’élève qui révise en
musique, à côté de son portable qui vibre toutes les 5 minutes, le col blanc
qui travaille en open space avec une
ruche de stimulations tout autour de lui…
Plus
notre esprit est dispersé (pas ou peu impliqué dans l’activité en cours), plus
cela tend à diminuer notre bien-être subjectif global.
Killingsworth et Daniel
Gilbert, psychologues à l’Université Harvard
Un autre effet dommageable a aussi été étudié : la pression du choix.
Lorsque nous devons prendre des décisions, cela consomme de l’énergie mentale.
Ce n’est pas un problème face aux décisions nécessaires et importantes de notre
existence, mais cela le devient lorsque nous devons évoluer dans un
environnement qui nous contraint sans cesse à multiplier des décisions telles que choisir, dans un linéaire de
supermarché, parmi 30 marques d’huile d’olive
ou 40 dentifrices différents.
Notre cerveau, qui a souvent du mal à distinguer ce qui est important de ce qui ne l’est pas, ne sait plus quelle stratégie adopter : si l’attention se fait piéger et engluer dans le dilemme du «meilleur choix», au lieu de se désengager rapidement et de faire un choix «à peu près bon», le stress est accru tandis que le bien-être et l’énergie mentale diminuent.
Notre cerveau, qui a souvent du mal à distinguer ce qui est important de ce qui ne l’est pas, ne sait plus quelle stratégie adopter : si l’attention se fait piéger et engluer dans le dilemme du «meilleur choix», au lieu de se désengager rapidement et de faire un choix «à peu près bon», le stress est accru tandis que le bien-être et l’énergie mentale diminuent.
Ce phénomène a été bien étudié par le psychologue américain Barry Schwartz,
qui a constaté une baisse progressive du bien-être subjectif des consommateurs
modernes au fil de l’augmentation de l’offre et de sa diversité.
Des enquêtes conduites en milieu professionnel dressent le même constat :
les vols d’attention ont un effet délétère sur les performances.
28 %, le temps de travail des salariés perdu, du fait d’interruption
diverses, 2 heures par jour. 588 milliards de $ perdus pour le business !
D’après Basex, leader mondial des études sur les interactions des
entreprises et de leur environnement.
Dans l’analyse de Basex, on a recensé 4 types d’interruptions :
Totales
|
On abandonne une tâche pour
se consacrer à une autre : répondre
à un coup de téléphone durant 20 minutes alors qu’on était en train de
rédiger un rapport
|
Dominantes
|
En cherchant des informations
sur internet, on aboutit, de lien en lien, à des pages n’ayant pas de lien
avec ce que l’on cherchait, ou bien, on consulte sans cesse ses messages
pendant que l’on travaille
|
Distractions
|
On est interrompu par un collègue
cherchant une information ou par un SMA
|
Bruit de fond
|
Parasitage de l’attention (On
travaille en écoutant de la musique, ou en étant préoccupé par un souci)
|
Des études tendent à démontrer que l’anxiété ressentie augmente 2 fois plus
en situation de tâches avec
interruptions qu’en situation de tâche sans interruption.
Les gens ressentent jusqu’à 2 fois plus de désagrément quand ils sont
interrompus.
La durée des interruptions subies
a doublé en 10 ans, et continuera à augmenter dans les années à venir,
en raison de la surcharge numérique.
Atsunori
Ariga, Alejandro Lleras,
psychologues de l’Université de l’Illinois
Certains nous diront le plus grand poète québécois est Hector de Saint-Denys Garneau, d’autres vont lorgner du côté d’Emile Nelligan. Dans la même veine, certains vont faire référence à Alain Grandbois, Pierre Nepveu ou encore à Roger Stéphane Blaise. Moi, je jette mon dévolu sur Denis Vanier. J’aime sa folie, son intellect, sa capacité de nous ouvrir une porte sur le néant. Voici 3 poèmes de mon choix que vous retrouverez dans le recueil L’urine des forêts à la maison d’édition les Herbes Rouges. Une grande maison d’édition québécoise de poésie.
Herbes rouges (les)
Fondé par Marcel et
François Hébert en 1968, Les Herbes rouges publie de la poésie, du
roman, de la nouvelle, du théâtre et de l'essai. Son catalogue, qui
compte plus de 500 titres, a révélé de nombreuses générations
d'écrivains.
À l'intérieur de la collection « Territoires », Les Herbes rouges réédite ses livres en format de poche. La collection « Enthousiasme » est consacrée à la réédition anthologique d'un de ses auteurs.
Les Herbes rouges reprend en 2010 la publication de théâtre québécois, entre autres en créant la collection « scène_s » consacrée aux «objets dramatiques » où le texte, sans être négligeable, n'est qu'un des éléments de la partition scénique.
À l'intérieur de la collection « Territoires », Les Herbes rouges réédite ses livres en format de poche. La collection « Enthousiasme » est consacrée à la réédition anthologique d'un de ses auteurs.
Les Herbes rouges reprend en 2010 la publication de théâtre québécois, entre autres en créant la collection « scène_s » consacrée aux «objets dramatiques » où le texte, sans être négligeable, n'est qu'un des éléments de la partition scénique.
Notre poète en chair et en os
Denis
Vanier - J'veux les fucker ben raide
LE MATELAS DE MA MÈRE
Demain tu m’auras constamment quitté,
notre destin fut celui d’avant-hier,
laisse–moi rêver
à ce corps lointain
en robe du soir.
Je me souviens avoir
été traité
par le même psychiatre
à qui j’ai vendu une arme à feu,
il me fit donc noter que l’amour
est un produit disciplinaire
comme le chocolat noir,
l’apparence d’une nuit transparente
vaut plus
que de boire
à la fontaine de mille louves,
peut-être rêvons-nous de feu
et de verre soufflé.
AUX BARRICADES
Je ne relève pas
d’un corps peint à la gouache
mais tatoué par Caïn,
la peau percée
par les astronautes de Satan,
quoi de plus noble qu’une peau rouge.
LA DOULEUR DES ÉTOILES
à Michèle Depeyre
Les astres attaquent
par-derrière
Il ne faut plus regarder le
ciel
ce sont les yeux de l’enfer
et du bonheur torturé,
le ciel est un linge sale
pour essuyer cette terre
polluée
où nous faisions des châteaux
de sable
avec nos mains de bijoux
handicapés.
Vidéo triste sur la vie d’un hamster, très touchant…
Le
Hamster Raggot Depeche AFP Interdite
Un hommage fascinant à Victor-Lévy Beaulieu
Victor-Lévy Beaulieu:Jack Kérouac
Quand je pense Philip
K Dick, je pense à ce dernier mangeant de la nourriture pour chat… Il a gagné
une notoriété posthume après la sortie du film Blade Runner. Un grand écrivain de science fiction. Il me
vient encore à l’esprit ce personnage de roman qui avait comme emploi du
temps de se surveiller lui-même !
Making of Blade
Runner
Le film que j’ai vu le plus souvent dans ma vie.
Alien pour moi, c’est Giger le peintre
suisse…. Un peintre qui a beaucoup été
influencé par Francis Bacon.
Making of Alien
Dire que Stephen King n’aime pas cette
adaptation de son propre roman.
Making of The Shinning
Stanley Kubrick un metteur en scène exigeant
The 10 Most Insane
Direction Decisions by Stanley Kubrick
LIBERTÉ
il a bu du vin toute la nuit du
28 et il n’a pas arrêté de penser à elle :
sa façon de marcher, de parler et d’aimer
sa façon de lui dire des choses qui semblaient sincères
mais ne l’étaient pas, et il connaissait la couleur de
chacune
de ses robes
et de ses chaussures – il connaissait la forme et la
courbure de
chaque talon
aussi bien que la jambe qu’il modelait.
et quand il est rentré, elle était encore sortie et
reviendrait encore avec cette puanteur spéciale,
et c’est ce qui s’est passé
elle est revenue à 3 heures du matin
aussi sale qu’une truie bouffeuse de merde
et
il a pris le couteau du boucher
et elle a hurlé
en se réfugiant contre le mur du meublé
d’une certaine manière toujours jolie
malgré les relents d’amour
et il a fini son verre de vin.
cette robe jaune
sa favorite
et elle a encore hurlé.
et il a brandi le couteau
a débouclé sa ceinture
a déchiré l’étoffe devant elle
et s’est coupé les couilles.
Et il les a prises dans sa main
comme des abricots
les a jetées dans la cuvette des W.-C.
en tirant la chasse d’eau
et elle n’arrêtait pas de hurler
et la pièce est devenue rouge
MON DIEU OH MON DIEU
QU’AS-TU FAIT ?
et il était assis là pressant 3 serviettes
entre ses jambes
sans plus se préoccuper de savoir si elle était
encore là
portait du jaune du vert ou
n’importe quoi d’autre.
et pressant d’une main et soulevant
de l’autre il s’est versé
un autre verre de vin.
J’ai tombé sur ce bouquin à la bibliothèque… Qui
d’autre que Frédéric Beigbeder pour nous introduire dans les méandres de
Bukowski. J’ai beaucoup aimé ce livre, des écrivains qui nous parlent de leurs
écrivains favoris… Lisez la partie entre autre sur Maupassant, absolument
géniale…
Charles Bukowski par
Frédéric Beigbeder
Influence d’un vieux dégueulasse
Ah, se dit le
lecteur de ce prestigieux catalogue, enfin
on va rigoler, on
va frapper de Charles Bukowski, il va y
avoir de
l’ambiance, du vomi, de la bagarre et des bonnes femmes à poil. Chouette, voilà
qui nous changera de Jacques Chardonne.
Je suis désolé de vous décevoir, mais le Bukowski que j’aime est un grand
poète. Sans doute, avec Jérôme David Salinger, le plus délicat, le plus
sensible, le plus subtil des écrivains américains de la seconde moitié du XX
ième siècle. C’est qu’avant de devenir le «vieux dégueulasse», Charles a
beaucoup souffert : né en Allemagne en 1920, il fut un enfant battu, puis
boutonneux, puis postier, magasiner, employé de bureau, alcoolique rejeté par
les femmes, bref une grosse merde puante, et ne publia son premier livre qu’à
cinquante ans.
D’où sa violence entrecoupée de bouffées d’humanité, sa limpidité
tranchante, l’humour implacable de ses dialogues, sa mégalomanie sans cesse
compensée par une cruauté intégrale envers lui-même, toutes choses qui font de
lui un modèle de style pour tous les artistes de la planète. Oui, lecteur
ébahi, en vérité je le dis : Bukowski a inventé le je-m’en-foutisme intransigeant.
À la fin de sa vie, alors qu’il s’était mis à ressembler physiquement à
Louis-Ferdinand Céline (sa plus grande idole avec John Fante), Bukowski
déclara : «Si j’écris à partir de quoi que ce soit, c’est de deux choses.
L’une c’est le dégoût. Et l’autre c’est la joie.» Il me semble que ces deux
moteurs restent d’actualité et pourront continuer de fonctionner pendant les
siècles des siècles, même si dans cette déclaration à l’emporte-pièce, Bukowski
oublie ses autres sources d’inspiration : la peur de la solitude, la
certitude de la mort, la tristesse du sexe, l’absurdité de l’univers,
l’impossibilité de l’amour, le mensonge de l’alcool, l’utilité de la folie, la
tendresse de la destruction, les courses de chevaux, la réalité de la réalité.
Tous les livres de Charles Bukowski sont autobiographiques, car il ne
parlait que de ce qu’il connaissait. Ils racontent la vie vaine et majestueuse
de son double, Hank Chinaski. De Women
(son chef-d’œuvre) aux Souvenirs d’un pas
grand-chose, en passant par le Postier (son expérience au tri postal), Hollywood (récit haut en couleur de
l’adaptation au cinéma de Barfly, par
Barbet Schroeder), Je t’aime, Albert, Le Ragoût du septuagénaire, et la plupart des ses Contes de la folie ordinaire, on suit le
périple du même narrateur noyé dans le matérialisme de l’Amérique
contemporaine, c’est-à-dire dans le monde d’après la fin de l’Histoire. Dans
sont journal posthume (Le capitaine est
parti déjeuner et les marins se sont emparés du bateau, traduit par Gérard
Guégan en 1999), le vieux singe note : «Le capitalisme a survécu au
communisme. Il ne lui reste plus qu’à se
dévorer lui-même.» On ne saurait mieux résumer la situation.
J’ignore s’il faut juger une œuvre à son influence. Le plus important, à
mon avis, reste l’émotion qu’une page provoque : tous les romans de Buk
vous font frissonner de contentement, même sans avoir consommé du Jack Daniels.
Le reste est secondaire. Je n’aurais probablement pas écrit une ligne de ma vie
si Charles Bukowski n’avait pas existé, mais qui s’en soucie à par moi ?
La plupart des jeunes auteurs contemporains copient sur lui éhontément, mais ce
n’est pas très grave (certains PENSENT qu’ils copient sur Philippe Dijan ou
Bret Easton Ellis car ils ne connaissent pas l’original).
Buk a inventé le phrasé que vous lirez durant les cent prochaines
années : une écriture amorale, brute sans être sèche, une suite de petits
faits réels qui vous plongent dans un
état de jubilation tragique. Buk est un punk romantique ; il crée du
lyrisme avec la saloperie (ce que Baudelaire appelait faire de l’or avec la
boue). Sa littérature vous saute à la gorge MÊME QUAND IL N’ABUSE PAS DES
LETTRES CAPITALES. IL a su déceler la beauté qui se cache derrière l’effrayante
condition de l’homme moderne. Il ne se sert pas de son imagination. Il raconte
des histoires de types debout en caleçon dans une maison sans intérêt, qui
allument la télé, boivent un coup, prennent un bain, s’engueulent avec leur
femme, donnent à manger à leur chat et ne se tuent pas. Il raconte l’histoire
de tous ces êtres qui continent de vivre en n’attendant plus rien.
Livre du
jour
Une bibliothèque
d’écrivains
Editions Du Rocher
Emportée par le temps... je te lis, donc tu es !
RépondreEffacerCe que tu exposes est parfois choquant ou touchant, intelligent ou simplement divertissant. On y découvre ta profondeur d'âme.