Citations du jour
Ce qu'on aime le plus chez les autres, c'est ce qu'ils ne savent pas sur eux-mêmes.
Leonard Michaels
… moi, jeune homme surqualifié de 27 ans, fumeur et qui, pour se présenter, savait seulement dire : “J’aime lire.”
Leonard Michaels

On a besoin de sentir la présence d'une personne pour comprendre ce qu'elle dit, même la chose la plus simple. On n'entend pas les mots ; on s'entend soi, personnellement, prononcer des mots.
Leonard Michaels

La vie est une affaire injuste. Qui a dit le contraire ? La vie est un milliard de spectacles ratés, de coups bas ; celui qui est au sommet est celui qui s'amuse le plus.
Leonard Michaels
Dans notre société, le statut de défavorisé semble attirant. La privation vous donne une raison de vous battre, elle vous confère une supériorité morale, de l'importance.
Leonard Michaels

Les gens adorent les athlètes. Qui incarne mieux le mythe de nos jours ? Ils offrent l'image d'une excellence que rien n'arrête.
Leonard Michaels

Dès que le téléphone sonne, j'ai l'impression qu'on attente à ma vie. Ça me déroute.
Leonard Michaels

Malgré les milliers de propositions de travail, aucune ne m'interpellait. Je voulais faire quelque chose, pas juste avoir quelque chose à faire.
Leonard Michaels

L'attente ne dérange pas les masochistes, contrairement à la plupart des gens. Ce sont des instants terribles et avilissants, une torture sociale infligée aux prisonniers et aux chiens.
Leonard Michaels

Écrire une histoire n’était pas aussi simple que de rédiger une lettre, ou de raconter une anecdote à un ami. Pourtant je pensais que cela aurait du l’être. Tchekhov disait que c’était facile. Mais je produisais rarement une page entière en une journée. Les mots m’obsédaient, les relations étranges entre leurs sons, comme s’ils recélaient une musique, le chant bizarre d’un démiurge duquel émergeaient des images, des choses virtuelles, rues, arbres, gens. La musique allait crescendo comme si c`était elle l’histoire. Je devais laisser le champ libre, attendre le déclic, mais je n’y parvenais pas. J’étais un mauvais danseur, j’entendais la musique, j’effectuais les pas, mais j’étais incapable de me laisser emporter dans la danse.
Leonard Michaels

Statistiques du jour

Selon l'American Cancer Society, 1,6 million de nouveaux cancers seront diagnostiqués en 2012 aux États-Unis et près de 580 000 Américains en décéderont.
La plus longue masturbation


Masanobu Sato détient un record un peu particulier. Ce Japonais défraye actuellement la chronique pour avoir réussi à se masturber pendant 10 heures d’affilée. En fait, Masanobu a réussi à ériger l'onanisme au rang de sport à part entière.


Le cœur d'une souris bat 600 fois par minute, soit environ 800 millions de fois au cours d'une existence de trois ans. Le cœur d'un éléphant bat 30 fois par minute, soit autant en 60 ans qu'en une vie de souris.

Niveau de la mer
1000 m
Derniers rayons de soleil qui percent depuis la surface
2000 m
3000 m
Profondeur maximale atteinte par le cachalot
3784 m
Épave du Titanic
4000 m
4267 m
Profondeur moyenne de l'océan
5000 m
5450 m
Bassin eurasien - point le plus profond de l'océan Arctique
6000 m
Profondeur maximale atteinte par les sous-marins russes Mir
7000 m
Profondeur maximale où a été filmé un poisson vivant
7725 m
Fosse de Java - point le plus profond de l'océan Indien
8000 m
8648 m
Fosse de Porto Rico - point le plus profond de l'océan Atlantique
8848 m
Hauteur de l'Everest
9000 m
10 000 m
10 911 m
Profondeur du Challenger Deep, le point le plus profond jamais mesuré dans les océans.

Poète du jour
Le blogueur
Les lémuriens

Je descends d’une entité.
Peut-être d’un lémurien.
Peut-être d’un reptilien.
Peut-être d’un acarien.
Il fut un temps, où il vivait dans l’arbre.
Il connut l’esclavage.
Il connut l’asservissement.
On l’a inséré dans un univers synthétique.
On l’a inséré dans un univers aseptisé.
La norme devient le tout.
Le lémurien doit s’adapter.
Le reptilien ne s’interroge plus sur son horaire de travail.
L’acarien consent à trépasser 8 heures par jour.
Il s’improvise un moi.
Il devient une autre entité.
Il devient son propre acteur.
Quand le lémurien retournera-t-il dans l’arbre?
Il m’a été donné d’expérimenter la vie.
J’aurais aimé en avoir de multiples.
J’aurais aimé qu’elle soit l’aube d’un commencement.
J’aurais aimé un renouveau.
Cette vie dépend d’une pompe…
Cette pompe s’effiloche tranquillement…
Cette pompe joue son rôle toutes les secondes…
Je dois ma vie à une entité gélatineuse.
Une entité pleine de connexions.
Je sais qu’avec le temps les connexions s’effilocheront.
Il me reste combien de temps dans le meilleur des cas?
Je fais des pronostics…
Mais je peux mettre fin aux pronostics.
Peut-être encore 40 étés…
Qui sait encore peut-être 40 printemps…
Peut-être que je ne veux pas me rendre là…
Et si le temps se raccourcissait encore plus.
Je vois déjà l’horizon se profiler.
Après, je sais que je ne serai plus là pour témoigner de ma propre existence.
A tout commencement, il y a une fin.
Le Dentiste

Ma visite quotidienne.
La journée des remords.
Combien de fois, j’aurais dû les brosser !
Combien de fois, j’aurais dû utiliser la soie !
Combien de fois, j’aurais dû éviter les plaisirs du sucre !
Ce ne sont plus les injections qui me terrifient…
Ce ne sont plus les instruments de torture qui me liquéfient…
Non, c’est le nombre d’obturations…
Non, c’est le traitement de canal…
Non, c’est le moment fatidique de payer !
Non, c’est mon sourire qui se verra entaché.
On commence avec un gel immonde…
On enchaîne avec des injections…
On m’avertit que ça va piquer…
On improvise une conversation…
Toujours les mêmes thèmes…
Toujours sur les films préférés de mon dentiste…
Et moi qui voudrais parler…
Et moi qui voudrais fuir…
Et moi qui attends le verdict…
Pas de traitement de canal pour cette fois ci !
Le sucicide et Bukowski…
Passage du jour : Il est parfois plus facile de tuer quelqu’un d’autre

Je n’ai jamais été doué pour le suicide, j’essayais de temps en
temps, mais à chaque fois quelque chose ne marchait pas :
quand j’habitais Kingsley Drive et que je travaillais
à la poste, j’ai décidé de faire une nouvelle tentative :
j’ai descendu un pack de 6 et j’ai préparé les lieux,
Je logeais au 2ième étage d’un immeuble et
c’était un bel après-midi ensoleillé
Et en vieux pro du suicide je savais comment faire :
j’ai mis du scotch autour de la porte, fourré des journaux
en dessous, fermé toutes les fenêtres, allumé le
four et tous les feux de la cuisinière et aussi le chauffage au gaz.
j’ai trouvé la dernière bière dans le frigo, je l’ai ouverte
et je l’ai bue sur mon lit, adossé à l’oreiller, et
quand je l’ai eu finie, je
me suis allongé sur le dos et j’ai fermé les yeux.
le sifflement du gaz n’était pas désagréable ;
je ne regrettais pas de partir, bien que
je me dise que la mort risquait d`être pire que la vie, sinon
je ne pensais pas grand-chose ; à
part :
c’est très curieux, je ne ressens aucune
peur.
j’ai écouté le sifflement puis je suis passé à autre
chose : je l’entendais toujours mais tout autour de moi,
et surtout dans ma tête, mon cerveau, mon crâne ou je ne sais quoi,
il y avait
ces ténèbres
uniformes ; pas menaçantes du tout
les ténèbres…
puis elles ont
disparu
et il n’y avait plus
rien ; j’ignore combien de temps ça a
duré
mais
soudain je me suis redressé d’un
bond : un cercle d’acier entourait ma tête
tout autour
et serrait
serrait
de plus en plus fort.
j’ai essayé de l’arracher,
puis je me suis mis à rire. Je me suis levé
sans cesser de rire
j’ai ouvert les fenêtres
arrêté de rire
fermé les brûleurs de la
cuisinière
tout, ai été me rasseoir sur
le bord de mon lit, avec le pire mal de crâne
de ma vie
et d’un seul coup
il a disparu
ne laissant qu’un battement régulier
aux tempes.
alors je me suis dit : peut-être que
j’ai le cerveau endommagé, bon c’est
pas grave.
J’ai décidé d’aller acheter deux ou trois packs de 6.
J’étais habillé et j’avais juste à mettre mes chaussures
et après j’ai enlevé les bandes de scotch et les
journaux, je suis sorti
et je me suis dirigé vers le
magasin d’alcools…
en rentrant et pendant que je mettais ma clé
dans la serrure
la vieille dame d’en face a ouvert sa
porte et demandé : vous ne trouvez pas que ça sent le
gaz ?
le gaz ? non, je ne sens pas d’odeur de gaz.
Je suis entré et j’ai ouvert une bière, je me suis
assis sur le canapé et j’ai laissé le frais breuvage
couler dans ma gorge, puis j’ai repéré un
vieux cigare dans le cendrier, je me le suis collé
dans la bouche, j’ai pris le briquet et je l’ai
allumé.
il y a eu une explosion, un petit
BANG ! et une flamme ronde
devant ma figure, d’une chaleur intense,
un vigoureux cercle
rouge
presque de la taille d’un ballon
d’enfant, puis plus
rien.
j’ai senti une odeur de cheveux brûlés et mon visage était
outrageusement chaud, j’ai ramassé la boîte de bière
et j’ai été dans la salle de bains me regarder dans la
glace : mes cils avaient presque entièrement
brûlé – il ne restais plus que quelques
poils
roussis et
je n’avais plus de sourcils du tout
et mon nez n’était pas tant rouge que
cramoisi
et une mèche de cheveux brûlés
me pendait dans la
figure
et je me suis remis à
rire.
Source : CHARLES BUKOWSKI : Le ragoût du septuagénaire, Le livre de poche.

… moi, jeune homme surqualifié de 27 ans, fumeur et qui, pour se présenter, savait seulement dire : “J’aime lire.”
RépondreEffacerLeonard Michaels
* C'est un auteur intéressant.
* Les remords sont-ils liés à la visite chez le dentiste ou à la conscience?
* Premier commentaire/ Premier lecteur /
* Vrai ou Faux (?)