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Hubert Aquin / Vidéo du jour‏

Photo du jour : Le singe mandrill 




Commentaires du jour : Sur l’œuvre d’Hubert Aquin



C'est un écrivain (Hubert Aquin) extrêmement cultivé qui joue beaucoup avec le savoir
                                            Bernard Beugnot, Il a dirigé pendant 10 ans le Département d'études françaises de l'Université de Montréal dont il est professeur émérite.


Je dirais que tout Aquin est digne d'être lu. De "l'Invention de la mort", à son journal, en passant par "Antiphonaire". Hubert Aquin est un personnage important de notre littérature, de notre histoire. Membre important du RIN. Emprisonné comme beaucoup d'autres durant l'époque "felquiste", pour avoir lancé une lettre à la population de prendre les armes. Aquin jugé fou se fait foutre dans un hôpital psychiatrique au lieu d'en prison. C'est là, durant son internement, qu'il écrit Prochain Épisode, autofiction à la langue venimeuse, qui fut son premier roman édité (le premier écrit étant l'invention de la mort). Sa ténébreuse obsession de la mort, le mènera au suicide en 1977. Ce n'était pas la première tentative. Ce qui rajoute peut-être un peu aux mythes. Mais mon roman de monsieur Aquin, est "Trou de mémoire". Un thriller comme vous n'en aurai jamais vu, ou lu. Jouant avec tout les outils qu'un livre peut mettre à sa disposition, Aquin réussi un tour de maître avec cette œuvre. Donc, "Prochain Épisode", oui. Mais "Trou de mémoire", encore mieux. N.B.: Tous les bouquins d'Aquin sont disponibles chez les éditions Bibliothèque Québécoise, en édition critique. Sauf pour "Blocs Erratiques", publié chez Typo. Sinon, tout les livres sont "trouvable", chez les éditions du cercle du livre de France, des années 60-70.
                                                         Pascal Bélanger



Prochain épisode un roman bien en avance sur son temps !
Si vous aimez la grande littérature, les Robert Musil, Milan Kundera et Cie, il faut lire Prochain épisode, ce roman philosophique aux dimensions planétaires. Lorsque j'ai lu ce roman dans les années 70, j'ai été transportée. Une plume inimitable et surtout une conscience politique aiguë jusqu'au délire. Si beaucoup d'auteurs canadiens-français sont désespérément ancrés au terroir et mièvres, nous sommes sauvés par les plumes vitrioliques et par trop lucides de Claude Gauvreau et de Hubert Aquin ! Prochain épisode, à lire absolument !
                                                      Angèle Rondeau
 www.voir.ca



Texte fondateur de la modernité au Québec.
Triste de ne pas voir de commentaires sur une œuvre aussi importante et fondatrice de la littérature québécoise. C'est dans les années 60 qu'est née la modernité au Québec avec Marie-Claire Blais, Réjean Ducharme et notre Hubert Aquin. Prochain Épisode est marqué par ce désir de prendre possession, de s'inscrire, d'être. Le tout prend la forme d'un roman d'espionnage se déroulant sur les bords du Lac Leman. Jeu avec la langue, références littéraires implicites, travail de l'imagination. Tous les éléments de ce roman contribuent à l'implantation d'une littérature jeune et fraîche, à la recherche de sa forme comme le Québec l'était alors aussi. Il est impossible de passer à côté de cet ouvrage si on désire le moindrement comprendre le bouillonnement intellectuel que furent la Révolution Tranquille et la création de l'identité québécoise.
                                               David Nadeau
www.voir.ca


Aquin qui est, dans notre milieu, l’exemple même d’un magnifique phénomène de culture. Je le connais depuis longtemps ; comment faire pour s’abstraire lorsqu’il s’agit de parler de lui ? [...] Hubert Aquin, qui plus est, est un écrivain né. Son moyen d’expression, c’est l’écriture. Il pourra avec passion tenter d’échapper à cet étau qu’est le vocabulaire concerté, la suite des idées et des sentiments, il n’y réussira jamais. Lui-même l’avoue ; il a tout tenté, il est devenu homme d’affaires ; tout, mais en vain. L’écriture était là, qui devait un jour lui forcer la main et l’emporter sur le reste. Quel commentaire sur l’état de notre société qu’un homme aussi doué qu’Hubert Aquin ait dû faire des métiers avant d’accepter d’entrer en écriture, comme on entre en religion !
                                            Jean Éthier Blais





J’ai souvent regardé la littérature québécoise de haut. On est souvent claquemuré par l’idée que tout a été écrit… J’ai toujours pensé que la littérature québécoise faisait office de parent pauvre comparé à ce que peut nous offrir la mère patrie. J’ai changé mon fusil d’épaule après la lecture de Prochain Épisode d’Hubert Aquin. Maintenant, la question serait plus pour moi : quel écrivain français peut jouer dans les plates bandes d’Hubert Aquin? Quand on lit ce dernier, on est emporté par le style, par son écriture, par ses déconstructions…  J’irais même jusqu’à prétendre que le lecteur ne sera plus le même après sa confrontation avec Prochain Épisode. Tenez-vous le pour dit: honte à ceux qui prétendent que le plus grand écrivain québécois est Mordecai Richler.


Vidéo du jour :  The Story of Bottled Water (2010)


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Article du jour Prochain épisode, roman d'Hubert Aquin,  Jeudi, 24 août 2000
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2000 Écrivains québécois - dossiers (L'Île)
Doyon, Clermont
Né à Montréal le 24 octobre 1929. du mariage de Jean Aquin. vendeur puis gérant du département des sports chez Omer DeSerres. et de Lucille Léger. Hubert Aquin fait ses études à l'école Ollier. à l'externat Sainte-Croix. au collège Sainte-Marie, à l'Université de Montréal. où il obtient une licence en philosophie, et à l'Institut des sciences politiques de Paris. où il séjourne pendant trois ans. Au cours de ses études, il rédige des articles pour l'Autorité et le Quartier latin dont il est le directeur. il devient producteur. réalisateur et scénariste pour l'Office national du film et pour Radio Canada qui diffuse ses téléthéâtres. Il se joint au Rassemblement pour l'indépendance nationale en 1961 et est élu vice-président de la section de Montréal en 1963. Arrêté pour port d'armes l'année suivante, il est interné, d'abord en prison, puis dans un institut psychiatrique. pendant quelques mois. Devenu professeur au collège Sainte-Marie (1967-1969). puis à l'Université du Québec à Montréal. où il est directeur du Département d'études littéraires (1969-1970). il enseigne également aux universités de New York à Buffalo (1972-1973) à Carleton (1973-1974). En 1975. il entre aux Éditions la Presse. à litre de directeur littéraire. mais il abandonne après quelques mois, à la suite de divergences profondes quant aux politiques d'édition de cette maison. Collaborateur à Maclean à Voix et Images et à Liberté dont il devient le directeur en 1961. il refuse le prix du Gouverneur général en 1969 et obtient. par la suite. le prix de la Province de Québec (1970). le Prix David (1972). le prix de la Presse (1974) et le Grand Prix littéraire de la ville de Montréal (1975). Il met fin à ses jours le 15 mars 1977. Il était le conjoint de Thérèse Larouche. puis d'Andrée Yanacopoulo. professeure, directrice d'édition et critique littéraire.

SURGi du chaos des lettres québécoises comme un geyser, Prochain Épisode d'Hubert Aquin fut d'une telle fulgurance que d'abord il aveugla plus qu'il n'éclaira. " Éblouissement", " effervescence", " désordre savant", que d'expressions n'a-t-on pas inventées pour le qualifier?

Déconcertante, certes, parce qu'elle n'est point banale, l'écriture de cette oeuvre a désorienté beaucoup de lecteurs. Mais, s'il est vrai d'affirmer que le style d'Aquin en a éloigné plus d'un, il est également vrai d'affirmer que c'est le dérèglement du style qui rend l'écrivain fascinant. Qu'on l'aime ou pas, peu importe; l'essentiel, c'est que ce style ne laisse personne indifférent. Il faut pourtant reconnaître que, à première vue, l'auteur semble divaguer et partager volontiers avec le narrateur un certain plaisir à avouer, dès le premier chapitre du roman: " Je me jette de la poudre de mots plein les yeux. [...] ... Je farcis la page de hachis mental, j'en mets à faire craquer la syntaxe, je mitraille le papier nu, c'est tout juste si je n'écris pas des deux mains à la fois pour moins penser!" Nous serions toutefois bien naïfs de prendre cette affirmation à la lettre, car une distinction s'impose entre ce que l'artiste veut laisser voir et ce qu'il fait. N'allons pas confondre les apparences en prenant la partie pour le tout. Sans sombrer dans la béate admiration d'une pseudo-critique impressionniste, il est possible de dévoiler le jeu de la cohérence et de l'incohérence d'un art narratif qui se dérobe à un enchaînement logique, mais dont le contenu, néanmoins, répond à une logique causale.







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