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Roger Lemelin / Les Plouffes / Roger Lemelin‏

Citations du jour



Y’a pas de place, nulle part, pour les Ovide Plouffe du monde entier
                                                    Ovide Plouffe

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Je n'ai pas de concept de Dieu, même si j'ai beaucoup d'idées à ce sujet. J'accorde plus ou moins de place à ce que je ne sais pas et j'ai une croyance superstitieuse très humaine en la sagesse de la nature. J'envie les personnes de foi. Je n'en suis  pas vraiment une, et tout ce qui se rapporte à la foi semble échapper à ma compréhension. Je prie, cependant; je me surprends souvent à parler aux choses dans ma tête, me disant par exemple: ¨si quelqu'un m'entend...¨ Ce qui est vraiment essentiel pour nous tous, c'est la peur de la mort ou de l'inconnu.
                                          Jack Nicholson

Nous ne sommes rien d'autres qu'une race de bactéries qui a infesté la Terre, qui la dévore et la détruit, et bientôt, nous  aurons disparu. L'idée que nos fantômes hanteront l'éternité est absurde, excepté le fait que nous sommes enregistrés sur la lumière. Toute lumière comportera nos images, apparemment jusqu'à la fin de la galaxie ou du cosmos. Donc, d'une certaine façon, il existe une immortalité comme pour les vieux films ou la télé, qui est l'immortalité totale, parce qu'on la repasse sans arrêt. De la même façon, nous sommes peut-être sur une cassette repassée sans arrêt, mais lorsque nous sommes morts, nous sommes partis.
                                           Gore Vidal

Imaginez, avec John Lennon, un monde sans religion... Pas de bombes suicides, pas de 11 Septembre, pas de Croisades, pas de chasses aux sorcières, pas de Conspiration des poudres, pas de partition de l'Inde, pas de guerres israélo-palestiniennes, pas de massacres de musulmans serbo-croates, pas de persécutions de juifs, pas de "troubles" en Irlande du Nord, pas de "crimes d'honneur", pas de télévangélistes au brushing avantageux et au costume tape-à-l'oeil. Imaginez, pas de Talibans pour dynamiter les statues anciennes, pas de décapitations publiques des blasphémateurs, pas de femmes flagellées pour avoir montré une infime parcelle de peau...
                               Pour en finir avec Dieu   Richard Dawins

La sélection naturelle construit le cerveau de l'enfant en lui donnant une tendance à croire tout ce que lui disent ses parents et les anciens de la tribu. Cette obéissance en toute confiance est précieuse pour la survie au même titre que le guidage sur la lune pour le papillon de nuit. Mais le revers de l'obéissance en toute confiance est la crédulité aveugle. Son produit dérivé inévitable est la vulnérabilité aux infections par les virus de l'esprit.       
                                    Richard Dawkins

Il vaut mieux se perdre dans sa passion que perdre sa passion.
                                     
 Denis Robert 
 



 La devise des mousquetaires du PLQ : « Un pourri, tous pourris ! »
                                         Jean Charest


Article 1 du jour : Vous êtes pas tannés de mourir, bandes de caves ?



Nestor Turcotte (L'auteur de l'article)



 Ci-git un peuple mort en chemin pour n’avoir pas su où il allait.

En 1970, sur la murale du Grand Théâtre de Québec, l’artiste Jordi Bonnet avait gravé, au grand scandale d’un bon nombre de Québécois, cette phrase du poète Claude Péloquin : Vous êtes pas tannés de mourir, bandes de caves? C’est assez!»

La phrase fit scandale à l’époque et d’aucuns supplièrent les autorités de l’illustre bâtiment, consacré aux beaux-arts, de faire disparaître un tel affront à la grande culture. Il faut en convenir, le texte n’était pas écrit dans un français impeccable. Cependant, il avait le mérite de dire ce que ça voulait dire.

 Bien des Québécois ont lu ce texte en se rendant écouter les artistes «provinciaux», les vedettes du grand théâtre et de la chanson internationale. Plusieurs l’ont cité dans un écrit quelconque et, trente ans plus tard, quelques jeunes Québécois se souviennent d’avoir lu, quelque part, cette courte phrase dans un quelconque texte, dans une revue ou dans un papier qui parlait de l’apathie du peuple québécois.

Claude Péloquin était-il allé trop loin en «nous» traitant de «bandes de caves» ? Pas sûr ! La précision était là; l’effet fut remarqué mais les Québécois ne prirent conscience que partiellement qu’ils étaient ce qui était écrit sur le mur de l’illustre théâtre. A mon sens, il faudrait réécrire ce texte en lui donnant les couleurs du temps, la teinte d’une époque tricotée par le nihilisme, le défaitisme, le nombrilisme, l’individualisme, le narcissisme. Car, l’avachissement est à son comble. Le peuple se meurt de ne plus avoir d’idéaux, de combats collectifs. Il lui faudrait un électrochoc, un sursaut qui viendrait de l’intérieur. Un coup de théâtre, quoi!

     Comme le peuple ne semble pas avoir compris, trente ans après, je sens en moi monter une certaine colère. Je sens que je dois dire ce que je vais écrire, comme un coup de coeur, comme un cri qui se doit d’être lancé.

                                                              

C’est intéressant de voir toutes les personnalités qui  se sont mêlées à la vie de Roger Lemelin : Gilles Carle, Claude Péloquin, Pierre Elliot Trudeau, Stendhal, Hubert Aquin… Voici un avant goût!
Article 2 du jour : Roger Lemelin
http://www.litterature-quebecoise.org/Noirceur/Images/FamillePlouffe1980.jpg


Passage 1

 

Or, l’Index lui interdisait l’accès à certains livres qu’il convoite comme autant de fruits défendus, Lemelin s’est tourné vers la bibliothèque du parlement. Là, se trouvent tous les livres dont peut rêver un lecteur rendu curieux pas sa soif de connaissances mais aussi par celle de transgresser l’interdit. Et c’est à la bibliothèque du parlement qu’il a rencontré Jean-Charles Bonenfant, qui le guide dans ses lectures. Toute sa vie, Roger Lemelin lui sera reconnaissant de lui avoir fait connaître La Fontaine, Dostoïevski, Valéry, Mallarmé, Balzac, Flaubert, Proust. Au cours de son odyssée livresque, l’adolescent, qui raffole tout particulièrement des romans de cape et d’épée, ceux de Dumas et de Féval en particulier, se découvre également un penchant pour les mathématiques. En fait, il dévore tout ce qui lui tombe sous la main, du traité scientifique aux romans d’amour, en passant par les revues de cinéma français. Mais le jour où il ouvre le rouge et le noir, Roger Lemelin est illuminé. Julien Sorel devient son modèle, sa source d’inspiration. Comme le héros de Stendhal, l’adolescent ressent plus que jamais le désir de se hisser parmi les grands de ce monde et de réaliser des projets gigantesques.

Assis dans le tramway qui le ramène dans le quartier Saint-Sauveur, Roger est brusquement si excité qu’il en laisse échapper son livre. «Je comprends, maintenant! Au lieu de plonger vers le bas, je vais bondir vers les étoiles. J’y parviendrai par la littérature. Je vais écrire un roman. Un grand roman, comme ceux qu’écrivent les romanciers étrangers»

Passage 2

 

On a vendu des dizaines de milliers d’exemplaires d’Au pied de la pente douce et des Plouffe au Canada français, au Canada anglais, en France, en Angleterre et aux USA. Mes fantaisies n’ont pas eu autant de succès, mais on les a traduites en plusieurs langues et publiées séparément dans différentes anthologies aux USA et en Europe. Pierre le magnifique a reçu un accueil franchement mauvais ici, mais Émile Heriot, en France, a écrit  dans Le Monde que mon roman mériterait le Goncourt. Qui peut se vanter, au Canada, d’avoir reçcu une telle critique? Combien d’écrivains d’ici où d’ailleurs vivent aisément de leur métier? Moi, je vis de l’écriture et mes livres me mènent, je suis reçu comme un roi par des gens que je n’aurais jamais espéré  côtoyer même dans mes rêves les plus fous. J’ai reçu de nombreux prix; des bourses; on parle de moi à la télé, dans les journaux, à la radio. Tout le monde regarde La famille Plouffe et le  public est prêt à payer pour  connaître à l’avance le contenu de mes scénarios.

Passage 3



Je suis arrivé en Grèce depuis quelques jours. Dès que notre bateau a jeté l’ancre, je me suis hâté de visiter le palais de Cnossos situé sur l’île de Crête. C’est là que Thésée a vaincu le Minotaure. Quand on me parlait de ce palais, je m’en faisais l’image d’un château gigantesque. J’ai été stupéfait de constater qu’il s’agit en fait  d’une toute petite maison. D’ailleurs, toutes les légendes qui nous viennent de ce peuple, avec leurs héros titanesques et leurs  mondes fabuleux, sont issues d’un monde minuscule. Les Grecs font du grand avec du petit. Ils sont géniaux et la Grèce magnifique.
 
Passage 4



Mais si la révolte est nécessaire à l’artiste, elle ne donne pas nécessairement une oeuvre de qualité. L’artiste, quoi qu’on en pense, n’a pas toutes les libertés. Il n’a pas le droit de cacher des obscénités à la face du public! Car il est une loi à laquelle il doit se soumettre : celle du bon goût. Et sachez que mon indignation devant l’oeuvre de Péloquin n’est pas celle d’un vieux gâteux mais plutôt celle d’un homme qui ne supporte pas la vulgarité.

J’ai rédigé des éditoriaux, des lettres, une pétition, j’ai hurlé ma colère à la télévision et à la radio. J’ai même interrompu une séance à l’assemblée nationale. La murale est toujours à sa place. J’ai perdu la bataille, mais j’ai tout de même reçu des milliers de lettres d’encouragement. Je me suis fait des ennemis. On m’a menacé aussi. On a couvert mon garage de graffiti. Mais je n’ai pas peur. On parle de moi encore partout. 

Passage 5 


L’écrivain a une pensée pour Hubert Aquin. Ce dernier s’est enlevé la vie le 15 mars 1977. Pour les proches d’Aquin, Lemelin n’est pas étranger à ce suicide : le passage d’Aquin aux Editions La Presse puis son renvoi lui ont causé tant de déceptions. Lemelin préfère se taire, malgré le mal que lui fait cette accusation à peine voilée. Il regrette cependant la mort de celui qu’il considérait comme un très grand écrivain. Lemelin a toujours souhaité écrire comme lui, de l’intérieur.

Passage 6

 

Lemelin conçoit par ailleurs l’avenir du Québec au sein de la confédération. En effet, il ne croit pas à un Québec indépendant. Un Québec replié sur lui-même, pense-t-il, finirait par mourir. Pour survivre et grandir, le Québec, selon Lemelin, a intérêt à s’ouvrir au reste du Canada.

Passage 7

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- Ce soir, la ville de Québec a le coeur à la fête puisqu’on célèbre à la fois l’anniversaire de naissance de l’écrivain Roger Lemelin et la première mondiale des Plouffe, qui prendra l’affiche au Capitole dans quelques minutes. Ce long métrage, nous a-t-on dit, sera le film qui aura coûté le plus cher de tout l’histoire du cinéma québécois, un budget d’environ 5 millions de dollars.

En effet, l’histoire de Lemelin se déroulant entre 1938 et 1945, on a dû procéder à une méticuleuse reconstitution historique. Ainsi, Gilles Carle, le cinéaste, explique qu’on a redécoré plusieurs rues et plusieurs édifices du Vieux-Québec. On a aussi tourné certaines scènes à Saint-Hyacinthe et à Pointe-Saint-Charles. A cause des rigueurs de l’hiver québécois, on a même  aménagé un extérieur de la maison des Plouffe et un boisé à l’intérieur d’un studio. Ne reculant devant rien, l’équipe de production a remis sur les rails un vieux tramway et sur la route, des automobiles d’époque, des voitures à chevaux. Mais il a fallu également confectionner des répliques de vêtements des années 30 et 40 pour les 2000 comédiens et figurants qui ont participé à la production.


Source :  Roger Lemelin de Julie Royer



Julie Royer - Roger Lemelin: Des bonds vers les étoiles



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