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Invités du jour : Maurice Druon et Malcolm Gladwell

Citation du jour 

 Quand les femmes sont déprimées, elles mangent ou font du shopping. Les hommes envahissent un autre pays                                                                

                                           Boosler 

Jokes du jour 

  • Le mariage vous enseigne la loyauté, la patience, la persévérance, l'épargne, l'humilité et beaucoup d'autres choses, dont vous n'avez pas besoin si vous restez célibataire...

  • Le sexe masculin est ce qu'il y a de plus léger au monde, une simple pensée le soulève!

  • La vitesse de la lumière est plus grande que celle du son, c'est la raison pour laquelle  tant de gens ont l'air brillants, avant d'avoir l'air cons.

Vidéos 

2 vidéos pour le prix d'un sur la sloche de Couche-Tard!!!!  

http://blogues.cyberpresse.ca/lagace/?p=70722889


Vidéo sur le canadien à vendre!

http://www.youtube.com/watch?v=iOa0gByrmNI



Un personnage intéressant qui va peut-être piquer votre curiosité, un dénommé Malcolm Gladwell...

http://www.ted.com/index.php/talks/malcolm_gladwell_on_spaghetti_sauce.html





La mort de l'académicien Maurice Druon


Il ne faut pas toujours se fier aux apparences. Peut-être avez-vous déjà regardé les Rois Maudits à la tv ou encore peut-être avez-vous lu et relu le récit de cette épopée? Derrière cette oeuvre livresque se cache...



15 avril 2009   Pierre Assouline
   Oui, il faut absolument en parler si l’on croit les commentaires de plusieurs intervenautes sur ce blog, et la plupart de nos confrères des grandes gazettes. L’immortel vient de mourir à 90 ans à l’issue d’une vie bien remplie. Mais encore ? Un résistant de la première heure, sans aucun doute, courageux et intrépide, mais on en connaît d’autres et qui ne l’ont jamais ramenée. Celui qui fut longtemps l’invité permanent à la cour du roi du Maroc n’aimait rien tant que les honneurs et les décorations.
   Oublions le ministre des Affaires culturelles, qui a notamment marqué son maroquin par une formule demeurée fameuse : «Les gens qui viennent à la porte de ce ministère avec une sébile dans une main et un cocktail Molotov dans l’autre devront choisir.” Ne détestant ni le panache, ni la polémique, ni la provocation, cet homme d’engagements aimait s’exprimer par des formules, énoncées le plus souvent avec une solennité et une pompe destinées à faire oublier à quel point elles étaient creuses le plus souvent. Avec cela réactionnaire, conservateur, passéiste comme on n’ose même plus l’être à droite. Quoi d’autre ? Le personnage. Personnellement, il m’insupportait par son incarnation caricaturale de Sacha Guitry (voix de bronze, pose permanente, canne et chapeau ostentatoires) lequel était déjà sa propre caricature. A ceci près que Guitry avait vraiment de l’esprit et une oeuvre, une vraie. Celle de Druon ?
   Ses admirateurs la ramènent toujours au Chant des partisans, alors que l’hymne national de la Résistance doit autant à Anna Marly qui en avait composé la musique qu’à son oncle Joseph Kessel qui en avait écrit les paroles avec lui ; un chant très russe d’inspiration, comme l’étaient Anna et Joseph. Quand ce n’est Le Chant des partisans, c’est Les Grandes familles (Goncourt cuvée 1948), qui doit d’avoir survécu dans quelques mémoires grâce à l’interprétation magistrale qu’en fit Jean Gabin à l’écran, et surtout Les Rois maudits. Or on sait bien ce que cette saga, qui fit les beaux soirs de l’ORTF, doit à la négritude. Celle-ci est évoquée désormais sous la jolie métaphore d’”atelier littéraire”, dont un article informé du Figaro nous rappelle qu’il était composé notamment d’Edmonde Charles-Roux, Mathieu Galey et Pierre de Lacretelle, auxquels il faut ajouter Gilbert Sigaux et José-André Lacour. En fait, on nous requiert de célébrer “un immense écrivain” dont le meilleur des écrits fut le résultat d’un travail collectif, et tout le monde trouve cela normal. C’est dire l’idée que nos contemporains se font de la littérature.
   Quoi d’autre ? Il aimait les femmes qui le lui rendaient bien, il montait à cheval en avant, calme et droit jusque dans ses derniers temps et croyait volontiers ceux qui voyaient en lui un seigneur. Fallait-il vraiment rendre hommage à cet écrivain ? A la réflexion, non. 




Je suis allé fouiner à la bibliothèque, j'ai feuilleté la revue Commerce et j'ai tombé sur un dénommé Gladwell

ARTICLE 1

Malcolm Gladwell: ce que Bill Gates, les Beatles et Wayne Gretzky ont en commun

Dans son nouveau livre OutliersMalcolm Gladwell, l'auteur des best-sellers The Tipping Point et Blink, qui sera bientôt à Montréal, développe une théorie qui va à l'encontre de plusieurs idées en vogue. 
Dans Le point de bascule (The Tipping Point), Malcolm Gladwell, journaliste au New Yorker, s'était intéressé aux facteurs, parfois anodins en apparence, qui contribuent à enclencher des phénomènes majeurs. Dans Intuition (Blink), il s'est penché sur les mécanismes et la valeur des décisions instantanées. Dans Outliers, offert dès demain en librairies, il s'est demandé ce qui favorise au juste le succès et l'émergence de ce qu'on appelle les prodiges, ou les génies. Outliers, explique-t-il, est un terme scientifique utilisé pour décrire des éléments ou des phénomènes qui se situent hors de l'expérience normale et attendue. Dans son ouvrage, il aborde des exemples et des expériences tels que le cheminement de Bill Gates, celui des Beatles, les étoiles canadiennes du hockey et le taux d'écrasement des avions dans divers pays. 
Quelle est la principale conclusion que vous pouvez mettre de l'avant à partir d'Outliers?La première chose, c'est que la notion de talent inné, de génie qui n'attend que d'être découvert, constitue un mythe. Dans tous les exemples sur lesquels je me suis penché, la même chose est ressortie. Les individus qui ont remporté un succès hors de l'ordinaire ont une chose en commun: ils ont travaillé, travaillé, travaillé encore. Je suis même arrivé à déduire une sorte de seuil critique: 10 000 heures. Pour prétendre être vraiment très bon dans quelque chose, que ce soit la musique, l'informatique ou le sport, il faut avoir derrière soi 10 000 heures de pratique.  
Mais qu'y a-t-il de tellement nouveau à faire ressortir ainsi les vertus de la pratique et du travail acharnés? Cela peut ressembler à une évidence.Je me suis intéressé aux contextes qui contribuent à favoriser l'émergence de prodiges. Et j'y ai trouvé des éléments surprenants. Par exemple, sur les écrasements d'avions. Il ressort que la qualité et la compétence des pilotes étaient beaucoup liées à des facteurs culturels. En fait, ce qui est crucial, c'est la façon de composer avec la hiérarchie. Le taux d'erreurs se retrouve minimisé dans les cultures où la hiérarchie fonctionne bien, et favorise de bons échanges entre le pilote et le copilote. Il y a aussi des éléments intéressants dans le sport: dans Outliers, je me suis demandé pourquoi un nombre disproportionné de joueurs de hockey et de soccer professionnels sont nés en janvier, février et mars.
Votre discours va, d'autre part, presque à l'encontre de l'air du temps: on est à l'ère de la célébrité instantanée. Il n'y a qu'à regarder le succès de la télé-réalité.Et je ne pense pas que, à terme, les célébrités instantanées vont réussir et laisser quelque chose de durable. On fait simplement créer et entretenir plus de faux espoirs que jamais. 

Pour les plus courageux!

ARTICLE 2

http://downstreamer.files.wordpress.com/2008/12/gladwell.jpg


Commerce, no. Vol: 110 No: 4
Avril 2009, p. 21

En couverture

Les "influenceurs"

Bérard, Diane
Leurs livres sont des best-sellers. Des milliers de gens adoptent leurs idées pour eux-mêmes ou pour leur entreprise. Pourquoi les idées de Malcolm Gladwell, Thomas L. Friedman et Don Tapscott ont-elles un tel effet domino ?
Malcolm Gladwell : le Fred Pellerin du livre d'affaires
Âge : 45 ans
Profession : journaliste au New Yorker
Nationalité : né en Angleterre et élevé en Ontario, il réside aux États-Unis.
Ses livres : Le point de bascule (2003), Intuition (2007), Les prodiges (2009)
Son succès : Ses livres ont passé plus de 275 semaines sur la liste des best-sellers du New York Times.
Son conseil pour être influent au travail : "Passez moins de temps à peaufiner le contenu de vos présentations et attardez-vous aussi au format. Le rythme, l'importance accordée à chaque idée, le moment de les présenter détermine si vos idées influenceront ou non votre auditoire."
Malcolm Gladwell possède deux appartements à New York. Le premier fait surtout office de bureau ; c'est là qu'il reçoit les journalistes. Le second est son sanctuaire. Ces appartements se trouvent à quelques rues l'un de l'autre, dans West Village, un quartier bigarré où cohabitent artistes et gens d'affaires. Malcolm Gladwell n'appartient à aucune de ces catégories. Il a l'habitude de naviguer entre deux univers - son père est britannique, et sa mère jamaïcaine. Son talent d'auteur, l'allure peu banale qu'il cultive et l'afro hérité de sa mère tendent à le placer dans le camp des artistes. Mais son flair pour trouver des sujets accrocheurs et sa carrière florissante de conférencier indiquent aussi qu'il a un sens aigu des affaires.
Ses détracteurs le disent superficiel et affirment que ses théories sont "tirées par les cheveux". On lui reproche son côté populiste. De son côté, le magazine Time le classe parmi les 100 individus les plus influents de la planète. Commerce l'a rencontré un dimanche après-midi de janvier, dans son appartement-bureau de West Village. Nous avons voulu comprendre pourquoi les idées "gladwelliennes" sur les tendances (Le point de bascule), l'intuition (Intuition) et la réussite (Les prodiges) influencent tant de gens d'affaires.
Premier constat : cet homme est un "nerd". Il adore les livres, certes, mais ce n'est pas un intello. La relation qu'il entretient avec les livres et la connaissance en général n'est pas ludique, elle est "boulimique", et son savoir est encyclopédique ! "Dès qu'un livre m'intéresse, je le lis à l'envers. Je saute à la bibliographie, je dévore les notes de bas de page, et je lis tout ce que cet auteur a lu pour construire sa pensée. J'aime reconstituer l'histoire d'une idée."
Pour la plupart d'entre nous, les idées sont des pensées furtives qui traversent notre esprit et en ressortent aussi vite. Malcolm Gladwell, lui, les emmagasine avec un souci maniaque. "Nous entendons tous des idées intéressantes, mais nous les oublions aussi vite. Moi, je les conserve et je les fouille, parce que je suis dans le business des idées."
Qualifié d'"auteur à la mode", Malcolm Gladwell la suit-il ? "Je ne fais pas d'études de marché pour savoir quel sujet a la cote à un moment précis. Je travaille sur ce qui m'allume. Cependant, je suis le produit de mon époque. J'évolue dans un cercle de jeunes professionnels new-yorkais curieux et branchés. Il est évident que je tire plusieurs de mes idées de nos discussions."
Converser avec Malcolm Gladwell est un exercice exigeant. Lorsqu'il donne une conférence, il est en feu - sa prestation de 17 minutes 30 secondes sur la sauce à spaghetti (www.ted.com) est délirante. Par contre, en tête-à-tête, il est réservé au point d'être intimidant. Pour qu'il s'anime, il faut s'adresser au nerd en lui, l'amener à fouiller, à chercher, à analyser. "Malcolm Gladwell, comment bâtissez-vous vos livres ?"
Sa réponse fait de lui le Fred Pellerin du livre d'affaires ! Tout comme le célèbre conteur de Saint-Élie-de-Caxton, Malcolm Gladwell maîtrise l'art de l'histoire avec brio. Et c'est ce qui explique que son influence tient autant à la forme qu'au fond de ses ouvrages. "Les êtres humains se racontent des histoires depuis la nuit des temps. Si vos idées sont transmises dans une histoire, elles voyageront plus facilement de A à B à C, et ainsi de suite", dit-il. À ne pas confondre avec des anecdotes. "Certains critiques disent que mes livres sont anecdotiques. Faux. Une anecdote c'est un bref à-côté qui illustre un point. L'histoire, au contraire, est le moteur de l'idée. L'anecdote est intéressante ; l'histoire, elle, est puissante."
Tous les chapitres de ses livres tournent autour d'une histoire qui porte l'idée qu'il souhaite défendre. Son dernier ouvrage, Outliers (Les prodiges), traite du succès. Il raconte, par exemple, comment les Beatles ont fait leurs débuts dans un club de striptease de Hambourg, en Allemagne, où ils ont joué jusqu'à huit heures par soir, sept soirs sur sept, pendant deux ans. C'est après que leur carrière a décollé. Cette histoire vient appuyer la théorie de Malcolm Gladwell selon laquelle le succès n'est pas uniquement une question de talent. Il résulte d'une combinaison de facteurs : concours de circonstances, réseau, environnement et aussi, le temps consacré à son activité. Cela revient à sa théorie des 10 000 heures : il faut consacrer 10 000 heures à quelque chose pour devenir un spécialiste. Les prodiges fourmille d'histoires où Malcolm Gladwell "déconstruit" le succès de gens connus. Chaque fois, le lecteur découvre de nouveaux éléments d'une histoire qu'il croyait connaître. Des histoires bâties avec une telle efficacité qu'on se laisser happer... même si leurs conclusions sont parfois déroutantes. Il attribue la réussite de Bill Gates au fait qu'en 1968, les mères de son école secondaire ont recueilli 3 000 dollars pour acheter un ordinateur sur lequel le garçon a passé des heures à pratiquer. Ou encore, il impute une partie de la réussite des joueurs de hockey et de soccer professionnels... à leur date de naissance ! Ainsi, un joueur né entre janvier et avril sera repêché par un club d'élite un an plus tôt que ceux qui sont nés à la fin de l'année et pourra donc pratiquer un an de plus. La logique "gladwellienne" !
Cinquante minutes et cinq mille mots : voilà la formule magique derrière les trois best-sellers de ce journaliste du New Yorker. "Lorsque j'ai accumulé suffisamment de matériel pour parler d'un sujet pendant 50 minutes, je suis prêt à écrire un livre. Chaque chapitre doit compter 5 000 mots, au plus 6 000. C'est juste assez long pour soutenir une idée, et juste assez court pour qu'on puisse le lire d'un coup."
Malcolm Gladwell s'interroge pendant des heures sur son public cible. Le principe de l'adhérence, présenté dans Le point de bascule, le hante : quelle forme doit prendre une idée pour accrocher les gens ? "Je ne veux pas que mon lecteur décroche, qu'il "regarde ailleurs", parce que mon propos est trop ennuyant ou trop compliqué."
Avec plus de six millions d'exemplaires vendus, Malcolm Gladwell est un auteur populaire qui profite de l'effet domino. "Le succès de mon premier livre a donné envie aux gens de tenter leur chance avec le second, puis avec le troisième." Et la trentaine de conférences qu'il donne chaque année alimente cet impact.
Quelle définition un auteur influent donne-t-il de l'influence ? "C'est quelque chose d'informel qui n'a rien à voir avec le titre affiché sur votre porte. Le pouvoir, lui, est formel. Vous avez du pouvoir parce que vous gérez un nombre x de personnes ou que vous dirigez une entreprise qui vaut x milliards. Par contre, pour avoir de l'influence, il faut atteindre les gens, gagner leur confiance. On peut être influent sans détenir aucun pouvoir."

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