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Claude Jasmin










«C'est le pire des égoïsmes, cette stupide quête de l'amour.»
                                       Claude Jasmin 


«La modestie des orgueilleux est odieuse, insupportable.»
                                      Claude Jasmin 


«La pire des prisons : ne pas pouvoir s'exprimer. S'expliquer.»                                      Claude Jasmin 

«Toute la vie n'est qu'une série d'échéances bonnes ou mauvaises.»
                                     Claude Jasmin


«On est ce qu'on aime. On est ce dont on se souvient.»                                    Claude Jasmin 

«Celui qui n'a pas peur, qui n'a peur de rien est un imbécile. Ou un désespéré.»
                                    Claude Jasmin


Claude Jasmin répond à son
homologue Jacques Godbout (LE DIABLE)

 

Écrivains québécois - dossiers (L'Île) - Le Devoir
IDÉES, mercredi, 23 août 2006, p. a7

"Santa Claus Godbout?"

Claude Jasmin
Fin du Québec français en 2076, dixit un prophète de malheur. Aperçu, rentrant de Paris, mon Jacques Godbout venu entendre l'étonnant Fabrice Luchini sur Céline (l'autre), il m'a paru en bonne et belle forme. Or on vient de lire dans L'Actualité qu'il prévoit son prochain tombeau et aussi celui du Québec; il entraîne à son cimetière son intervieweur, Vastel. Diable! Avant de crever, il avertit les populations: "Après moi, le déluge!"
Godbout annonce donc la fin (solution finale) de la québécoiserie et donne même une date précise: 2076! Seigneur! Nous sommes du même âge, Jacques et moi, mais voyant tous ces jeunes adhérer à l'indépendantisme avec le jeune chef André Boisclair, voyant aussi - un exemple entre plusieurs autres - la nouvelle fougue patriotique des jeunes rédacteurs du mensuel Le Québécois, son verdict de mort annoncé, comme dirait l'humoriste, "c'est nettement exagéré". J'ai grande confiance dans les jeunes générations pour poursuivre l'essentiel combat d'un coin d'Amérique du Nord tout en français. Quelle mouche l'a piqué?
Camus écrivait: "Il est interdit de décourager les hommes." Godbout - tel le Meursault de L'Étranger (lecture actuelle de W. Bush) - tue. Il tue l'avenir, il tue l'espérance, il assassine un idéal. Comme Godbout, froid, hautain, indifférent, cynique, le héros de L'Étranger, Meursault, ne s'explique pas.
Quant à l'ex-élève du chic Collège Brébeuf, il avance sans rire que sans le "cher bon vieux cours classique" des curés d'antan, il n'y a plus aucun progrès. Une nostalgie surprenante pour ce militant du laïcisme. S'agit-il d'une sorte d'égocentrisme? Tel le grand chef revenu d'exil, un Papineau découragé, amer, qui recommandait en fin de vie de nous annexer tout bonnement aux États-Unis! Dans le trafic nouveau, on a envie de bousculer certains défaitistes en leur disant: "Move, Santa Claus, move!"
Jadis, Godbout m'a qualifié d'"excellent baromètre de nos humeurs" et j'ai dit à cette époque qu'il était "un excellent "dé finisseur" de nos situations". Le temps a passé. Déçu et serein néanmoins, Godbout palabre légèrement sur les futurs jeunes pèlerins venus à son cimetière.
Eh bien oui, mon Jacques, en 2076, il y aura encore des Québécois jeunes et fiers qui iront "cracher" (ô Boris Vian!) sur ta stèle, illustrant que le combat continue. La Grèce a attendu de nombreux siècles avant d'obtenir enfin son entière liberté, pas vrai?
Tel un Jacques Parizeau, son entrevue fait voir sa méfiance des nouveaux venus. Cela avec un zeste d'arabophobie. Or qui ne connaît pas de Maghrébins - par exemple - ayant pris position en faveur d'un Québec libre?
Aimant ce romancier et cinéaste doué, j'ose croire à un moment de déprime et souhaite qu'il s'en sorte au plus vite. Jacques, en 2076, les petits-enfants de tes petits-enfants parleront français, vivront en français, allons, allons!
Claude Jasmin : Écrivain
 








VIE DE Claude Jasmin

 

Écrivains québécois - dossiers (L'Île) - Le Soleil
Arts et Vie, lundi, 17 novembre 2003, p. B5

La petite patrie de Claude Jasmin

Bois, Michel
Lorsqu'on se frotte à l'univers de Claude Jasmin, on met le pied en terrain glissant. L'homme qui vient de fêter ses 73 ans se fait un point d'honneur de n'être jamais là où on l'attend.
Sûr qu'entre les métiers de céramiste, acteur, marionnettiste, étalagiste, critique d'art, professeur d'histoire de l'art, pamphlétaire, chroniqueur radio et télé, peintre, illustrateur, auteur et scénographe de télévision à Radio-Canada pendant 30 ans, l'homme n'a jamais cessé d'être plus que présent dans le paysage culturel.
" Si à 20 ans, en 1950, j'avais suivi ma pente naturelle, je n'aurais pas été aussi polyvalent. En tout cas, je ne serais pas un écrivain. J'aurais été un peintre. J'adore la liberté des peintres, dit-il. Se donner corps et âme dans un tableau : voilà la grande liberté. Tout passe par le corps et l'impulsion du moment. Pas besoin de penser, de se concentrer, de faire attention à la forme grammaticale. Une peinture, ça se fait d'un seul coup et ça se laisse apprécier d'un seul coup. Si t'aimes pas, tu jettes. Tandis qu'un livre, ça demande du temps, des corrections, des réécritures, et le point final de la dernière phrase du dernier chapitre pour se faire une idée de l'histoire à laquelle t'as essayé de donner vie. "
Il n'empêche. Claude Jasmin a publié à ce jour plus d'une cinquantaine de livres, des romans et des récits surtout. " En 1959, une grève est venue me jeter dans la misère et... aiguiser mon envie d'écrire, raconte-t-il avec le sourire aux lèvres et l'oeil taquin de celui qu'on ne pourra jamais prendre en défaut. Fort du succès de son premier roman, La Corde au cou, ont suivi des nouvelles, des romans, des polars, des pièces de théâtre, des téléromans et son journal intime.
" Mais là, je me fais le plus grand des plaisirs : illustrer moi-même mon livre. J'ai toujours rêvé d'avoir des images dans mes livres. Mais les éditeurs s'y sont toujours opposés. Pourtant, dit-il, quel plaisir j'ai eu enfant à découvrir les romans de Jules Verne abondamment illustrés de gravures anciennes. Ou à frissonner de peur en voyant les images de l'enfer du grand catéchisme. Imagine, quand j'ai reçu pour Noël les Contes de Perrault... J'ai passé des heures à contempler les images. Pas besoin de te dire que l'Almanach du peuple, le seul livre qu'on avait à la maison, s'est retrouvé dans la fournaise. "
La Petite Patrie demeure le plus grand succès populaire de Jasmin. Deux millions de téléspectateurs rivés au petit écran de Radio-Canada entre 1974 et 1977. Voilà pourquoi un quartier montréalais, une bibliothèque publique, une caisse populaire, un CLSC portent le nom du titre de cette émission où l'on racontait le quotidien de la famille Jasmin, devenue pour l'occasion les Jacquemin, merveilleusement interprétée par les Gisèle Schmith (quelqu'un peut-il me dire ce qu'il advient de cette comédienne au talent incommensurable ?), Jacques Galipeau et Vincent Bilodeau, personnifiant l'auteur lui-même dans toute la démesure de la fin de son adolescence.
Vingt-cinq ans plus tard, à la suite d'une rencontre avec Clémence DesRochers lui vantant les qualités de son éditeur, René Jacob, pharmacien de profession, Jasmin tente de nouveau l'aventure et offre à l'éditeur un projet d'album illustré. " Dès que j'ai eu la confirmation de mon projet, je me suis mis tout de suite à faire des aquarelles. Parmi la cinquantaine envoyée à Jacob, il en a choisi 30. " Ainsi est né Les Images de la Petite Patrie. " Pas besoin de te dire que je me suis amusé comme un p'tit fou : faire voir le guenillou, le vendeur de glaces, de frites, de gâteaux. Ou quand on jouait aux cow-boys et que tout Villeray devenait un immense territoire à défendre... "
L'Infernale Mécanique rouge ; L'École un monde terrifiant ; Pour un cornet de frites de plus ; Un Noël canadien-français-catholique ; La Mort du gros cheval ; ou encore Alléluia, avril, alléluia : autant de titres, autant de courts récits et d'images naïves, savoureuses, racontant par le menu détail toute la truculence d'une époque dominée par la religion, mais ô combien haute en couleurs et en anecdotes.
Proposé sous l'angle d'un gamin découvrant la vie, le livre La Petite Patrie en images ainsi que les coffrets d'aquarelles ont ce je-ne-sais-quoi des enfants de quatre ans qui, regardant les gens de haut en bas, cherchent à percer les secrets et les mystères afin d'en épingler les souvenirs comme des papillons flamboyants. À lire, mais aussi à voir !




Claude Jasmin à TOUT LE MONDE EN PARLE, EN REPRISE!

Partie 1

http://www.tagtele.com/videos/voir/3708

Partie 2

http://www.tagtele.com/videos/voir/3694


 

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