Plonge dans l'étonnement et la stupéfaction sans limites, ainsi tu peux être sans limites, ainsi tu peux être infiniment
Eugène Ionesco
Seul l'éphémère dure
Eugène Ionesco
Le comique étant l'intuition de l'absurde, il me semble plus désespérant que le tragique. « Envoyer à un ami
Eugène Ionesco
Je préfère la vie à la mort, exister à ne pas exister, car je ne suis pas sûr d'être une fois que je n'existerai plus.
Eugène Ionesco
Je pensais qu'il était bizarre de considérer qu'il est anormal de vivre ainsi continuellement à se demander ce que c'est que l'univers, ce qu'est ma condition, ce que je viens faire ici, s'il y a vraiment quelque chose à faire. Il me semblait qu'il est anormal au contraire que les gens n'y pensent pas, qu'ils se laissent vivre dans une sorte d'inconscience. Ils ont peut-être, tous les autres, une confiance non formulée, irrationnelle, que tout se dévoilera un jour. Il y aura peut-être un matin de grâce pour l'humanité. Il y aura peut-être un matin de grâce pour moi
Eugène Ionesco
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Invité du jour IONESCO
Le Figaro, no. 20076 Le Figaro et vous, samedi, 14 février 2009, p. 30 Culture Eugène Ionesco, l'inoxydable dramaturge THÉÂTRE Bientôt soixante ans que l'on joue « La Cantatrice chauve » au Théâtre de La Huchette. D'où vient l'extraordinaire longévité de l'oeuvre de celui dont on fête le centenaire cette année ? Éléments de réponse. Anthony PALOU IL AURAIT eu 100 ans cette année bien que certains pensent encore qu'il serait né plutôt en 1912. Ainsi qu'on le voit, Eugen Ionescu était déjà programmé pour devenir le créateur du théâtre de l'absurde. Il poussa son premier cri le 26 novembre à Slatina, en Roumanie, d'un père roumain irascible et d'une mère d'origine française adorable. Après plusieurs séjours en France, la famille s'y installe définitivement en 1942 ou 1943 en zone libre. La guerre ne fait que confirmer la première sensation négative qu'il eut de la vie : « Le monde m'était incompréhensible, j'attends que l'on m'explique... » Parodie de théâtre N'étant jamais si bien servi que par soi-même, il écrit une drôle de pièce qui bouscule toutes les règles du genre, ce qu'il appelle une « anti-pièce », une espèce de parodie de théâtre de boulevard, dont le langage serait le « sujet » principal, ou plutôt la mise en cause du langage réduit à d'inquiétants psittacismes. Ionesco ou le théâtre mis en miettes. En résumé : plus on parle, moins c'est clair. Montée par Nicolas Bataille en 1950 au Théâtre des Noctambules puis à La Huchette en 1952, La Cantatrice chauve détient le record de longévité. Près de soixante ans qu'elle est jouée mais qu'elle ne chante pas. Une ardoise à l'extérieur du théâtre effeuille un inépuisable éphéméride : à ce jour, nous sommes à plus de 16 450 représentations ! Qui dit mieux ? Sans compter les multiples reprises à l'étranger. D'où vient la popularité d'Ionesco ? Ou plus exactement son extraordinaire vitalité ? Ses pièces ne sont pas à proprement parler des pièces grand public. Pour revenir à La Cantatrice chauve, le titre n'a aucun sens, comme la vie. Cet inquiétant comique n'en finira pas de fasciner. Il n'y a pas plus de cantatrice chauve qu'autre chose. La pièce eut pu s'appeler La Brandade de morue, La Panthère bleue ou Le Veau marin. Inlassablement au programme des lycées et de l'université, l'oeuvre théâtrale d'Eugène Ionesco supplante celle de Henri de Montherlant ou celle de Paul Claudel. Seuls Samuel Beckett, Albert Camus ou Jean-Paul Sartre tiennent encore la route à côté de l'auteur des Chaises. Sartre, Ionesco le considérait comme un « con ». Il était un farouche anti-Sartre. Le célèbre auteur de Huis clos clamait son « Engagez-vous » quand notre Roumain se mettait délibérément en dehors de l'action. Dans un recueil posthume d'entretiens (1), il avouait en des termes de reddition : « Si j'avais été plus profond et moins impressionnable (...), j'aurais toujours dit ce que je crois finalement au fond de moi-même : que je n'arrive pas à comprendre quoi que ce soit. Il n'y a peut-être rien à comprendre. Mon ambition est de répondre à beaucoup de gens qui sont saisis par le même doute que moi et qui n'ont pas le courage de dire (...) qu'ils ne sont arrivés à rien. Je crois que dans la mesure où j'exprime ce désarroi, j'exprime peut-être la vérité de beaucoup de monde. » Incertitude rédemptrice Là est sans doute la clé de son succès. Dans un monde où on s'injecte la réussite sociale comme une drogue dure, les pièces d'Ionesco demeurent un vaccin. Son incertitude est rédemptrice. Il trouvait le monde invivable, les hommes ignobles, leur violence triomphante, leur comportement absurde. Ionesco a élevé le burlesque au rang de la tragédie grecque. Les pas lourds de ses rhinocéros résonnent encore dans le crâne des spectateurs. Ionesco n'est pas un styliste dans le sens où l'on doit faire de belles phrases. Il aurait voulu se taire, ne pas écrire. Ne rien faire. Rire jaune, c'est tout. Ou pleurer. Son pessimisme drolatique à la Guignol - son modèle lorsqu'il était enfant - nous réconforte plus que jamais. (1) « Ruptures de silence », rencontres avec André Coutin, Mercure de France, 92 p., 15 eur . Signalons que le théâtre complet d'Ionesco est disponible dans « La Bibliothèque de la Pléiade ». |
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